Parisot pour le travail à la chaîne… avec les chaînes
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Avant : le travail à la chaîne. Après : le travail avec les chaînes. Après tout, au point où nous en sommes, il n'y a aucune raison de ne pas y aller à la serpe, pas vrai ? Et pourquoi pas un retour à l'esclavage, sans salaires, sans vacances, sans rien ? Pourquoi ne pas fixer aussi l'âge de l'entrée sur le marché du travail à 6 ans afin de pouvoir concurrencer les pays du tiers-monde ? J'exagère à peine. Voyons ce qui suit et attachons nos ceintures, pour de la haute voltige.
Au nom du Medef, Laurence Parisot a préconisé mercredi, ni plus ni moins, de supprimer la durée légale du travail, afin de favoriser le pouvoir d'achat et mettre fin à un dispositif d'heures supplémentaires "rébarbatif". "C'est vrai qu'il y a un problème de pouvoir d'achat […], c'est un ressenti totalement objectif", a-t-elle jugé, devant l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
Pour elle, "le pouvoir d'achat est une résultante d'une croissance au niveau minimum". "Donc, la vraie question n'est pas comment je contribue à ce qu'il y ait plus de pouvoir d'achat, mais comment je contribue à ce qu'il y ait plus de croissance", a-t-elle affirmé.
"Pour moi, il y a deux axes principaux à travailler : comment on fait pour baisser les prélèvements obligatoires sur les entreprises, c'est prioritaire, et deuxième chose, n'est-il pas temps d'aller plus loin sur la question de la durée du travail", a-t-elle ajouté.
"Je me demande s'il ne faut pas accepter de mettre sur la table la question de la suppression de la durée légale du travail", a-t-elle déclaré. "Tout le monde voyait bien que le mécanisme des heures supplémentaires n'est pas suffisant". "Ma préconisation, c'est de rendre les choses beaucoup plus simples en balayant tous ces mécanismes très complexes, et en revenant à la détermination du seuil de déclenchement des heures supplémentaires, branche par branche, ou entreprise par entreprise", a-t-elle dit.
"Je sais autour de quoi certains ministres réfléchissent depuis quelques temps et la question de la durée du travail est un axe de réflexion", a-t-elle confié. Depuis le passage aux 35 heures, les entreprises peuvent faire évoluer le nombre d'heures travaillées au gré de leurs besoins, dans le cadre d'un accord d'annualisation du temps de travail, conclu au niveau de l'entreprise. Ce qui explique que certains salariés se plaignent de ne plus faire d'heures supplémentaires, en général mieux payées."
"Supprimer la durée du travail, ce n'est certainement pas tomber dans je ne sais quelle forme d'esclavagisme", a-t-elle affirmé. Juste un peu, non ?
A noter que, si elle est au parfum de ce qui se mijote dans les ministères (son second logis), Laurence Parisot a indiqué ne pas savoir ce que le président Nicolas Sarkozy pourrait annoncer de manière imminente pour le pouvoir d'achat. "Pouvoir d'achat", quelle horrible expression ! Ne pourrait-on pas parler de "pouvoir de vivre" ?