Hôpital d'Aix : Le budget condamné à faire du yoyo ?
Revenons un peu sur ce qui se passe à l'hôpital d'Aix. La presse relate que, alors qu'un vote négatif était attendu, le budget prévisionnel pour 2008 (étrange moment que de faire passer ce genre de décision à la fin du premier semestre !) annoncé dans un premier temps en déficit de 2M€, a finalement été voté à la majorité.
La dernière trouvaille, après un double report du dossier, a été de dévoiler comme par enchantement une "bonne" nouvelle : des rentrées financières liées à l'activité en augmentation sur les quatre premiers mois.
Supposons que cela soit avéré. Est-il normal que le budget du centre hospitalier soit en permanence tributaire de l'évolution de l'activité au jour le jour ? On se croirait à la bourse où les valeurs font du yoyo ! Que se passera-t-il si l'activité baisse sur le reste de l'année ? Le vote acquis du budget aura-t-il encore un sens ?
Tout le monde sait que le vrai problème est d'ordre structurel et non conjoncturel.
C'est le sort fait à l'hôpital public et au système de santé qui porte l'entière responsabilité de la situation. On nous rétorquera que si l'année finit mal, on dégraissera encore les effectifs car l'Etat se désengage de plus en plus. Les personnels ont d'ailleurs évalué les risques de suppressions à 40 postes. Quoi qu'il arrive, ce sera moins de service public.
Pour finir, bien qu'habitué, je m'étonne du double langage de Maryse Joissains, maire et donc présidente de droit du centre hospitalier, qui s'est abstenue pour que le budget passe mais qui a demandé aux administrateurs de voter pour (les syndicats ont voté contre). Drôle de conception de la responsabilité qui est la sienne.
S'enfonçant dans la contradiction, elle a déclaré : "La baisse des remboursements de 3,2%, voulue par l'Etat, est injuste. Elle ne tient pas compte des efforts de gestion et frappe à l'aveugle. Je suis pour une restructuration intelligente." Les propos sont quand même un peu culottés de la part d'une députée qui vote toutes les lois anti-sociales du gouvernement sur la santé ! Il serait temps de s'en apercevoir ou… de ne plus faire semblant de compatir.
La seule décision qu'il aurait fallu prendre cette année était le rejet du budget. Cela aurait obligé l'Etat à s'expliquer et à assumer ses responsabilités.
Voir mes articles sur le même sujet :
"Infarctus interdit à Aix" du 13 avril 2007 :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/04/13/index.html
et "L'hôpital public d'Aix va-t-il crever ?" du 23 mai 2008 :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2008/05/23/index.html