Aérodrome des Milles : La réalisation de hangars refusée
ATTERRISSAGE. Quel avenir pour l'aérodrome des Milles ? Après avoir accordé un permis d'extension des hangars, Sophie Joissains a finalement émis un avis défavorable annoncé au conseil municipal de vendredi. Les associations de riverains ayant été à la pointe du combat, les groupes d'opposition ont réussi à lui faire entendre raison. Résumé du dossier...
(photo La Provence A. Tomaseilli)
Voilà une affaire qui dure depuis longtemps et qui suscite régulièrement de l'incompréhension. Celle du devenir de l'aérodrome des Milles. Les associations riveraines ne cessent de demander qu'on règlemente les conditions de son fonctionnement. Pour résumer un peu, elles exigent que le nombre de vols ne dépasse pas un certain seuil, entre le tolérable et l'insupportable.
La charte de l'environnement cautionnée par l'Etat, propriétaire du terrain de 115ha, et la société Edeis, gestionnaire privé depuis 2018, prévoit de plafonner le nombre de mouvements annuels à 60.000. Or, selon les relevés des associations, rien qu'en 2021, il y en a eu 71.636. D'où aggravation des nuisances, non-respect des trajectoires, dégradation de la qualité de vie.
Sans entrer dans les arguments en défense de Edeis, il y a de plus en plus d'avions électriques. La réalité est que le dépassement est en violation des engagements du ministère des transports. Dans le lot, les jets privés constituent une bonne part dédiée à l'aviation d'affaires, ce qui est une aberration environnementale, à la différence de l'aviation de loisirs. Il y a des vols qui, eux, ont un véritable intérêt public, par exemple ceux du Samu et de la sécurité civile. Jusqu'ici, tout cela est clair.
On a appris récemment que le gestionnaire souhaite la réalisation d'une aérogare de 800m² ainsi que de trois hangars et voies associées pour une superficie totale de 6.000m². Il n'est pas difficile d'imaginer qu'il y a du profit à faire grâce à ces restructurations.
Au conseil municipal de vendredi, le sujet a été posé sur la table par les groupes d'opposition. Sophie Joissains déclare être proche des riverains mais, en décembre dernier, elle avait signé un permis de construire pour l'extension des hangars.
En mars 2023, la MRAe (Mission régionale d'autorité environnementale) produit un audit qui juge insuffisantes les mesures de protection, niveau sonore, gaz à effet de serre, pollution de l'air. Et les compensations annoncées par Edeis ne permettent pas d'atteindre l'équivalence écologique au regard des pertes. Par ailleurs, la MRAe recommande de considérer les opérations de transformations comme un seul projet et non composé de projets séparés, ce qui offre une vision globale et non fragmentée.
Vendredi donc, après avoir entendu les critiques et arguments des élus ayant soulevé le problème, la maire d'Aix annonce qu'elle émet maintenant un avis défavorable au sujet des hangars. Voilà une bonne chose d'acquise qui donne enfin raison aux associations qui se mobilisent depuis tant d'années.
(Clic sur l'image) (photo CD2A)
J'ai participé plusieurs fois aux réunions (côté gauche, 3ème rang, moi, Edouard Baldo et Hervé Guerrera)