Aix : Le coût pour se loger nuit à la cohésion sociale et à la démographie
VIRUS. L'absence d'une grande politique en faveur du logement social public à coût accessible fait fuir des familles et des salariés vers d'autres communes. Résultat : le prix du foncier bat des records, le privé en profite et la démographie stagne. Cela fait vingt ans que ça dure sous la gouverne de Maryse Joissains. Les solutions existent pourtant...
Je vais oser. Il y a en fait deux gros virus. Le second, sans variant mais non moins nocif, est typiquement aixois et sévit depuis bien plus longtemps. Il atteint ceux qui veulent se loger à des prix abordables. Ils en sont sévèrement empêchés car ils ne trouvent rien à la portée de leurs ressources, qu'ils veuillent acheter ou simplement louer.
L'explication est simple et ne doit rien au hasard. Depuis vingt ans, c'est dû au choix de la municipalité de Maryse Joissains de ne pas construire assez de logements sociaux et de favoriser le secteur privé. Même lorsqu'elle décide de bâtir des logements sociaux, elle en limite le nombre et opte pour les types les plus chers. Ce qui fait que la Ville, dont le pourcentage de réalisation est inférieur aux 25% imposés par les lois SRU (Solidarité et renouvellement urbain), doit payer des pénalités qui ont parfois dépassé le million d'euros. Cela interdit évidemment aux familles les plus modestes la possibilité de s'installer à Aix.
Depuis deux décennies, la politique urbanistique de la municipalité fonctionne de cette manière. Et le Plan local d'urbanisme voté en juillet 2015 a confirmé la tendance, de même que le Plan local de l'habitat qui manque d'ambition. De fait, s'est établie depuis lors une concurrence essentiellement au bénéfice du privé. Le prix du foncier a explosé privant tout encouragement et toute facilité pour ceux qui n'en ont pas les moyens.
Le développement de la commune, qui aurait permis de s'ouvrir à toutes les catégories sociales, reste statique dans sa configuration. Conséquence inévitable, les familles et même celles des salariés travaillant à Aix et souhaitant y trouver un toit sont obligées d'aller se réfugier dans les petites communes du Pays d'Aix. On ne parlera pas plus en détail des problèmes que cela entraîne, grosses pertes de temps dans les déplacements, fatigue et effets négatifs sur la pollution.
La démographie s'en ressent fortement en faisant un quasi surplace qui fige la ville dans un cocon alors que d'autres villes de strates comparables ont judicieusement opté pour un choix inverse en promouvant de véritables politiques urbaines de l'habitat. Des solutions existent donc mais la pharmacopée municipale aixoise s'obstine à prescrire de mauvais remèdes qui aggravent la pathologie.
Illustration par les chiffres qui ne mentent pas