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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO

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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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24 mars 2011

Guérini sacrifié par des socialistes mais pas par Aubry

guerini_aubryUne chose est certaine. Même avec moins d'élus socialistes, dimanche soir, le conseil général des Bouches-du-Rhône conservera sa majorité de gauche. En revanche, et malgré les apparences, en coulisses, ça discute pas mal sur la prochaine présidence. Jean-Noël Guérini a annoncé vouloir se porter candidat.
Les élus actuels et ceux qui attendent de l'être dans trois jours ne s'avancent pas trop sur cette question. Sans doute pour ne pas brouiller les esprits avant le second tour. Néanmoins, quelques personnalités se confient pour laisser entendre, voire déclarer ouvertement, que Guérini serait plus avisé de passer la main. Ce dernier a beau dénier l'impact des affaires sur les résultats des élections, personne n'est dupe. Et certains le disent.
Comment ne pas observer que deux élus ont perdu leur siège avec des scores très en-deçà de leur potentiel alors même que la gauche progresse partout ailleurs. Cela s'est souvent opéré au profit des écologistes et du Front de gauche qui n'en espéraient pas tant. Il y a donc bien eu report sur des candidats de gauche. Mais vraisemblablement aussi vers d'autres horizons, par exaspération.
Patrick Mennucci estime que le climat politico-judiciare ambiant autour du PS a influencé le scrutin. Marie-Arlette Carlotti rapporte que pendant la campagne elle a plus entendu parler de morale et d'éthique que de politique.
Michel Pezet, en attente de sa réélection, a été clair : "C'est quand même vrai que ce que nous vivons depuis quelques mois sur les affaires n'était pas fait pour arranger le climat général. Jean-Noël Guérini a tort de sous-estimer ce phénomène qui est réel ; soit les gens sont restés chez eux, soit ils sont venus en se disant : ils commencent à nous fatiguer".
"Il y a des choses qu'il faudra remettre à plat, qu'il faut aborder de façon objective si l'on veut préparer les prochaines échéances, dont la présidentielle, les législatives et les municipales", prévient-il, même si la priorité de la semaine est de "travailler pour essayer de résister à cette vague frontiste". Plus direct, on ne peut pas.
Il y a aussi Philippe San Marco, ex-PS, qui déclare que, "face à une telle déroute, l'homme fort du département, responsable de cet échec, doit démissionner et une autre gouvernance doit se mettre en place".
Quant à Jean Viard, vice-président de la communauté urbaine, il n'y est pas allé par quatre chemins. Dans La Provence, il estime qu'il serait "surréaliste que Jean-Noël Guérini se représente à la présidence du conseil général". Et dans une interview accordée à Marsactu, il enfonce le pieu : "Qu'il renonce à la présidence simplifierait le vote républicain".
Face à ces prises de position, restent les déclarations plutôt surprenantes de Martine Aubry faites hier sur RTL.

 logo_RTL
Extraits de l'interview de Martine Aubry par Jean-Michel Aphatie
(Clic sur les images pour agrandir)
cantonales_aubry_1
cantonales_aubry_2
 
logo_lemonde
Martine Aubry soutient implicitement la candidature
de Jean-Noël Guérini à la présidence du conseil général des B.d.R 
23 mars 2011 Par Olivier Schmitt

Marseille, prise dans la nasse de "l’affaire Guérini", s’est réveillée lundi matin avec la gueule de bois. Le Parti socialiste a perdu en sept ans, depuis le premier tour des cantonales de 2004, la moitié de son électorat, soit quelque 20.000 voix. Leur premier refuge a été l’abstention puis le vote vert (le porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, Sébastien Barles, a obtenu 18,65% dans son canton) et le vote Front de gauche (8%). Certains électeurs ont choisi encore le Front national qui sera présent, au deuxième tour, dans les onze cantons de la ville. Un bilan qui dit assez la nécessité pour le Parti socialiste de s’amender dans ce département.
Le président du conseil général, Jean-Noël Guérini, dont le frère Alexandre, figure du socialisme marseillais et chef d’entreprises de collecte et de transformation des déchets, est écroué depuis le 1er décembre 2010 pour des chefs d’inculpation extrêmement graves –"abus de biens sociaux, détournement de biens publics, recel, corruption active, blanchiment en bande organisée et détention de munitions"– est décidé à se représenter à la tête du département. N’ayant pas été entendu par le juge Charles Duchaine dans l’instruction sur les affaires de son frère, il s’estime diffamé par ses détracteurs de droite et de gauche. Il a même porté plainte contre Arnaud Montebourg, secrétaire national à la rénovation du PS et auteur d’un rapport remis récemment à la direction du PS dans lequel il demandait la "mise sous tutelle" de la fédération socialiste locale.
La seule concession de Jean-Noël Guérini à la suite de ce rapport est l’annonce, non datée, de son retrait du poste de "président" de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, une fonction incompatible avec l’exécutif départemental selon les statuts du PS.
La direction du Parti socialiste ne s’est que très peu exprimé sur cette affaire jusqu’à aujourd’hui. Martine Aubry avait estimé qu’il n’y avait
 "pas de faits" précis dans le rapport Montebourg. La publication dans la presse de nombreuses pièces de l’instruction mettant en lumière les relations des deux frères comme nos informations publiées dans Le Monde du 18 mars pointant les nombreux dysfonctionnements de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône n’ont pas infléchi la position de la première secrétaire.
Voilà plusieurs jours que Le Monde a sollicité la direction nationale du Parti socialiste pour commenter la décision de Jean-Noël Guérini. Silence radio. François Lamy, conseiller politique de Martine Aubry, a refusé de nous répondre. Mais ce matin (mercredi), sur
 RTL, la première secrétaire est sortie de son silence et a choisi de soutenir implicitement M. Guérini. "Moi, je crois d’abord à la présomption d’innocence et je ne suis pas un chevalier blanc. La République, c’est des faits, ce sont des institutions pour les régler. Tant que ces institutions ne se sont pas exprimées, je n’ai personnellement rien à dire. Voilà.", a-t-elle déclaré. Elle ne s’oppose donc pas, en clair, à la candidature de M. Guérini.
Certes, la justice n’a à ce jour rien à lui reprocher. En revanche, les socialistes marseillais supportent de plus en plus mal le régime autocratique et clientéliste qu’il a mis en place à Marseille. Rappelons par exemple que 31 salariés du conseil général ont des responsabilités importantes à la fédération et dans de nombreuses sections. Rappelons encore que lors du scrutin organisé pour le congrès de Reims en novembre 2008, de très nombreuses irrégularités ont été constatées dans les bureaux de vote sans qu’aucune sanction ne s’en suive. Depuis dimanche, Michel Pezet, en ballotage, ou Jean Viard, sociologue qui fut proche de Jean-Noël Guérini, ont demandé explicitement que Jean-Noël Guérini renonce à se représenter. Les écologistes et le Front de gauche ont fait de même.
Martine Aubry a donc choisi de ne pas les entendre. Elle n’a pas même demandé à Jean-Noël Guérini de démissionner de ses fonctions de "premier" fédéral pour se mettre en conformité avec les statuts. Elle n’a pas non plus donné son avis sur les dysfonctionnements avérés de la fédération, attendant les conclusions d’une commission d’enquête interne qui doit rendre ses conclusions en juin. Elle n’a rien dit non plus de l’élimination dans deux cantons du centre de Marseille, très importants dans la perspective des municipales de 2014, de deux proches de Jean-Noël Guérini, Antoine Rouzaud (PRG) et Jocelyn Zeitoun (PS).
"Alors, vous savez, partout où il y a des “affaires”, il est extrêmement normal, je dirais, que le Front national augmente », a-t-elle ajouté sur RTL. On ne saurait mieux dire.

Dans le Canard enchaîné du 23 mars 2011
(Clic sur les images pour agrandir)
guerini_canard_23guerini_canard_23

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22 mars 2011

Cantonales 2011 : Bienvenue à Groland !

groland_france
(Capture d'écran, émission de Groland de samedi)

Au lendemain de ce premier tour (ou énième four pour l'UMP), on a (presque) tout entendu et on nous a (presque) tout dit. Sur ce qui s'est passé et les habituelles 'leçons" qu'il faut en tirer d'urgence. Sur ce qui va se passer et qui est toujours la faute des autres parce que "nous, vous savez, notre position a toujours été claire". Tu parles !
Alors, laissons les calculettes de côté jusqu'à dimanche prochain. Et essayons de voir comment qu'on nous cause depuis hier. Il y a d'abord les accusations contre "une grande partie des électeurs, pas tous" qui ne comprennent pas les enjeux. Qui trouvent que les cantonales, c'est trop compliqué. Qui se trompent forcément de bulletin, irrémédiablement atteints qu'ils sont du syndrome de la vessie et de la lanterne. Qui n'ont sans doute pas voulu exprimer ce qu'ils ont pourtant choisi d'exprimer.
Ces accusateurs se posent rarement la question sur leurs propres responsabilités, sur leurs parodies populistes ou sur l'échec de leur politique. Mais ils s'étonnent de ces cris de misère jetés au fond des urnes ou de ces silences de désespoir extrême coagulant au cœur de l'abstention. Ils s'entêtent à engraisser toujours plus les riches, les repus, les arrogants et les cyniques, sans avoir honte de broyer toujours plus les sans-travail, les sans-logis, les sans-le-sou et les sans rien.
Puis, il y a les déclarations à show et les réactions à glacer le sang. En général, chacun estime avoir de bonnes raisons de "se réjouir des résultats". Gagnants, "c'est grâce à nous" et on déplore que tous les autres n'aient pas su répondre aux attentes des Français. Perdants, "c'est un constat, nous en prenons acte" et on minimise la portée du scrutin qui n'est pas le désastre que veulent bien décrire tous les autres. De quoi donner envie de leur retourner les crachats en pleine figure.
Ensuite, il y a les commentaires à la langue de bois massif, les dénégations que même Pinocchio ne croirait pas et les auto-satisfactions sur le rôle forcément décisif de ceux qui n'hésitent pas à se déguiser en stratèges.
Examinons quelques exemples.
Personne n'a pu échapper aux formules reprises en boucle. Dimanche soir, il n'y a donc eu qu'"un seul vainqueur", "une grande gagnante", "une grosse poussée". Faisons observer que c'est pourtant la gauche qui a fait le meilleur score en approchant la majorité absolue. S'il y a "une grosse poussée" (une expression à faire le bonheur des caricaturistes), c'est bien au seul détriment de la droite sarkozyste.
Ramenée à plus de mesure, et ne concernant que la moitié des cantons à renouveler, on verra que cette fièvre pourcentée ne donnera au final qu'une poignée d'élus frontistes voire peut-être aucun.
Autre expression entendue depuis, "il faut faire barrage à…", façon pour la droite surtout, quoique, de refuser hypocritement d'énoncer une consigne claire et courageuse appelant à voter pour tout candidat de gauche.
La gauche, elle, et malgré la douleur encore vive de son appel à voter Chirac en 2002, a décidé, au nom d'une conscience républicaine, de se refaire encore un peu mal en ne mégotant pas sur le prix du sacrifice même en se bouchant le nez. Il ne fallait rien attendre du cheffaillon Copé qui a péremptoirement repoussé toute réciprocité maintenant que la droite est touchée à son tour par la disgrâce.
On a vu aussi l'imitateur frontiste devenu sinistre avancer effrontément à pas de Guéant pour jouer les faussaires selon la méthode manipulatoire appliquée pour rabaisser les nombres de manifestants ou de personnes sans emploi. Allez, allez, cassez-moi ce vilain thermomètre et dissimulons la température. Oui mais voilà, le patient reste malade.

groland_plantu

Plus localement, les Bouches-du-Rhône ont également connu leurs fébrilités. Tout le monde a compris qu'ici aussi beaucoup de gens souffrent et ne misent plus que sur un retour de flamme frontiste censé guérir leur destin. Tout le monde, sauf la droite, et Jean-Claude Gaudin qui en est si triste qu'il en oublie de chercher qui en est responsable.
A Aix, au rayon "c'est grâce à moi si...", le mage Bruno Genzana, jamais en manque d'auto-glorification, s'est dit très satisfait de la stratégie d'union à droite qu'il a prônée. Belle réussite en effet avec quelques dissidents de son parti (Les Pennes-Mirabeau, Mazargues) dont un a contribué à déconsidérer le candidat UMP finalement privé de second tour. Le même Genzana s'aventure à pronostiquer deux victoires à Aix et à Trets pour les candidats de droite dont le premier est NC. "J'ai l'intime conviction qu'ils sont en mesure de l'emporter", l'intime conviction, ça c'est scientifique !
Comment oublier Maryse Joissains qui avait déjà trouvé indécent que les écologistes s'inquiètent des installations nucléaires françaises à la veille du premier tour alors qu'elle n'a pas vu le moindre manque de pudeur dans l'exploitation éhontée d'imaginaires "flux migratoires" suite aux révolutions arabes.
Pour elle, lors de ces cantonales, "les problèmes de fond et le rôle essentiel de proximité n'ont jamais été abordés". En a-t-elle fait le reproche à Vitrolles au président qu'elle soutient et qui est le spécialiste de la casse des services publics et de la suppression de la police de proximité ? A son avis, "le taux d'abstention est un échec de la démocratie. C'en est à se demander si les peuples sont véritablement mûrs pour la démocratie". Elle le dit, s'ils ne votent pas, c'est parce qu'ils sont inconscients, et pas, par exemple, très mécontents qu'on ne le écoute pas.
Prenons maintenant le cas de Jean-Noël Guérini. Pour lui, mais il est le seul à faire semblant d'y croire, les résultats frontistes et la perte d'ores et déjà entérinée de deux cantons à Marseille n'ont rien à voir avec les affaires politico-judiciaires en cours. "Les affaires, ça intéresse pas les Marseillais", avait-il lancé avant le scrutin.
Dimanche soir, il se répétait : "Je ne pense pas du tout qu'il y ait sanction, les affaires n'ont pas contribué à ces résultats. Certains médias en liaison étroite avec des responsables de l'UMP ont tout fait…" […] "Montebourg, vous plaisantez, ce brave monsieur, laissez-le de côté et regardez ses résultats en Saône-et-Loire". Il aurait dû vérifier. Arnaud Montebourg est en passe de s'assurer une majorité très confortable.
Après avoir ânnoné sa déclaration à la presse, Jean-Noël Guérini a répondu à quelques questions de journalistes. Sur l'attitude des dirigeants de l'UMP : "J'ai entendu qu'en aucun cas ils appelaient (sic) à un front républicain, ce dont (sic) je regrette profondément. Et donc, j'appelle les életeurs et les életrices (sic) de gauche à se rassembler autour du candidat de gauche le mieux placé et s'il y a une (sic) duel entre UMP et Front de gauche (sic), heu, Front national, j'appelle à faire barrage aux candidats FN".
Pour conclure, il aurait été indécent (ou décent, au choix) de ne pas citer le nom de Nicolas Sarkozy. Vu la réussite de sa politique dans tous les domaines, il n'a aucune raison d'être sur les nerfs après s'être fait re-piquer une partie de son électorat par les frontistes. Il espérait que la présidence du G20 et son initiative sur la Libye redoreraient sa grande aura envolée, c'est raté. Il comptait, si l'on peut dire, sur sa réputée adresse, mais il ne sait plus où il habite. Quoi qu'il fasse, c'est inopérant. Les gens ne le suivent plus car leurs problèmes de vie quotidienne subsistent. Vite 2012 ! 

21 mars 2011

Cantonales 2011 : Résultats du 1er tour en Pays d'Aix

logo_cantonales_mars_2011___CopiePartout, le taux d'abstention est élevé. Conséquence, en Pays d'Aix, il n'y a pas d'élus au premier tour. Le second tour se fera sur la base de duels. André Guinde à Aix sera face au candidat NC et Alexandre Medvedowsky à Peyrolles face au candidat FN.

(Clic sur les images pour agrandir)
(Source : La Provence)
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20 mars 2011

Cantonales 2011 : Premier tour et... gags à gogo

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Quel(le)s candidat(e)s pourront ce soir se réjouir de l'arrivée du printemps ? Avec quels scores et surtout avec quel taux d'abstention ? La loi prévoit que peuvent se maintenir pour le second tour les candidats ayant atteint 12,50% des inscrits. Il va donc y avoir beaucoup d'éliminés.
Si, par exemple, l'abstention tourne autour de 50%, cela veut dire que, pour concourir dimanche prochain, il faut avoir réuni 25% des inscrits. C'est mission quasi impossible. Le code électoral a bien sûr tenu compte de ce risque en permettant aux deux meilleurs scores, si peu représentatifs qu'ils soient, d'être quand même qualifiés pour le second tour.
Il ne faut donc pas se fier aux pourcentages des votants qui paraîtront supérieurs. Exemple : avec une abstention de 50%, un candidat qui aurait obtenu 20% des votants ne sera pas forcément retenu s'il est en dessous des 12,50% des inscrits ou si d'autres candidats ont fait de meilleurs résultats. L'hypothèse d'un important désintérêt des électeurs pour les cantonales n'étant pas exclue, on assistera vraisemblablement à un nombre élevé de duels, avec des candidats repêchés en quelque sorte.
Je n'ai pas de conseil à donner aux visteurs du blog mais, en ce qui me concerne, je me rendrai à mon bureau de vote comme je l'ai toujours fait sans aucune exception à ce jour depuis ma majorité. Ce droit me permet d'ouvrir légitimement ma bouche, si je veux, quand je veux, pour ou contre qui je veux. Et d'ailleurs, je ne vais pas m'en priver dans l'instant.
Je vote dans le canton Aix-Sud-Ouest. J'ai reçu la fameuse enveloppe marron à domicile. J'ai lu, j'ai comparé et j'ai parfois sursauté. Il y a cinq candidats dont deux femmes. Rien à redire là-dessus, ni sur le nombre raisonnable de postulants, ni sur l'équilibre homme-femme.
En revanche, certain(e)s candidat(e)s apparaissent comme de vrais amateurs. J'en veux pour preuve leur laïus à côté de la plaque. On y trouve des phrases creuses interchangeables entre candidats et, pire, un mélange total de pseudo propositions n'ayant absolument rien à voir avec les compétences d'un conseil général. C'est du remplissage quand ce n'est pas de l'imposture.
Constatant cela, la question que je me pose est la suivante : est-ce de l'arnaque, de la manipulation ou tout bêtement une ignorance totale des institutions dans lesquelles ils prétendent vouloir agir ?
Le document le plus insensé est celui d'un jeune candidat qui ne signale pas le nom de sa remplaçante, n'adresse aucun mot aux électeurs et ne présente aucun, vraiment aucun élément d'un quelconque programme départemental. Au verso, c'est la tête de son parti qui s'exprime pour égréner un alignement de propositions nationales démagogiques. M'est avis que tous les candidats de ce parti ont dû éditer le même type de document dans toute la France.
Un autre candidat livre des phrases à rendre jaloux le vide sidéral. Et, lorsqu'il esquisse des propostions ronflantes, il mélange tout avec tout, ne craignant pas d'évoquer la sécurité, qui relève de l'Etat, ou une meilleure gestion des crèches, qui est du ressort des communes. Embrouillons, embrouillons, c'est bien connu, l'électeur n'est qu'un votant idiot !
Passons maintenant à la forme. Etonnamment, si les cinq candidats font bien figurer les deux dates des 20 et 27 mars, un d'entre d'eux semble plus pessimiste en ne mentionnant que le premier tour. Quant au secteur géographique du canton, on a l'impression que certains n'en ont même pas une idée réelle puisqu'ils ne citent pas ou pas du tout tous les quartiers pourtant bien identifiés. Ainsi, le mien, oui, le mien comme chacun désigne le sien, n'apparaît que sur deux documents. Là, c'est trop !
Poursuivons avec les bulletins de vote eux-mêmes, aux dimensions réglementées (148X105) mais à l'orientation laissée au libre choix. Quatre ont donc opté pour le format paysage et un seul pour le format portrait. Ce dernier a sans doute estimé qu'en se distinguant ainsi des autres il ne pourrait échapper à l'œil des électeurs. Bien joué ! Mais là encore, étrangement, ce bulletin ne comporte que la date "mars 2011" sans mention des jours.
Celui qui n'avait pas mentionné les dates sur sa grande page les rappelle cependant sur son bulletin. Mais, attention aux invalidations au cas où un électeur aurait l'idée de placer dans l'enveloppe la "profession de foi" au lieu du bulletin. Une jurisprudence célèbre, qui trouve sa pleine origine à Aix, admet bien ce cas de figure comme  étant l'expression d'un vote valable, à la condition que tous les renseignements obligatoires sur un bulletin y figurent aussi. Ce même candidat cumule donc l'absence du nom de sa remplaçante et celle des dates du scrutin. Ouille !
Ultimes cocasseries, certains candidats désignent leurs seconds par le mot "remplaçant" (terme correct en vigueur depuis 2008) et d'autres par le mot "suppléant" (terme désormais réservé aux députés). Sur leurs bulletins, trois candidats emploient "remplaçant" et deux "suppléant". Et comme il fallait bien que quelqu'un s'avise de casser la baraque à fond, une candidature est allée jusqu'à utiliser "remplaçant" sur sa "profession de foi" et "suppléant" sur son bulletin. C'est pourtant "élections pour un champion", non ?
Allez, bon vote quand même !
Dimanche prochain, je vous parlerai peut-être des fautes de français, des erreurs orthographiques et même, si, si, de quelques phrases bien bancales.

Ce soir, les résultats sur le blog dès qu'ils seront disponibles.

19 mars 2011

Les maux croisés de Montebourg et des Guérini

guerini_maux_croises 

Le froid, le show et l'ombre. L'actualité est faite de paradoxes.
Comme il s'y était engagé, Arnaud Montebourg a remis au tribunal de police son dossier visant à apporter les preuves de son enquête. Soit, nous dit-on, rien moins que 174 pages, 44 pièces, 20 témoignages et 1 enregistrement sonore. On espère bien savoir quels sont ces vingt témoins qui risquent le bannissement pour avoir bronché.
Dans un tout autre décor, Jean-Noël Guérini a réussi à serrer la main à Nicolas Sarkozy en visite sur le plateau de Vitrolles. Ils n'avaient aucune raison de ne pas le faire, ils ont des amis communs : Bernard Squarcini et Christian Frémont, l'un du rayon police, l'autre ancien préfet promu directeur de cabinet présidentiel. On a les accointances qu'on peut.
Enfin, ombre au tableau, Alexandre Guérini y restera puisqu'il s'est vu refuser encore une fois sa demande de remise en liberté. Une nouvelle n'arrivant jamais seule, il lui a aussi été notifié que sa détention provisoire allait bénéficier d'un généreux rab de quatre mois.
C'était le petit résumé du jour. Mais Le Monde d'hier a livré encore deux pleines pages assez robustes sur l'affaire Guérini avec une interview de Jean-Noël. 

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18 mars 2011

Quel sort pour Jean-Noël Guérini ? Stop ou encore ?

guerini_cheval

Avez-vous comme moi entendu la brève diffusée par France 3 Provence Alpes hier soir ? Selon Patrick Mennucci, Jean-Noël Guérini quitterait sa fonction à la tête de la fédération du PS juste après les cantonales. Tiens, tiens, mais n'était-ce pas ce que demandait en partie le rapport d'Arnaud Montebourg ? Bon, c'est déjà ça.
Or, voilà que dans les coulisses du conseil général et du parti socialiste, d'autres surprises pourraient aussi voir le jour, notamment juste après les cantonales, au moment du vote pour la présidence du département.
Si Jean-Noël Guérini a pris l'initiative de faire voter les militants -mais il semble que certains n'aient pas été invités à y participer !-, c'est probablement pour tenter de cadenasser l'appareil.
Dans les coins, il se murmure avec insistance qu'un coup à la Caselli lors de l'élection à la présidence de Marseille Provence Métropole n'est pas exclu. On se souvient comment Renaud Muselier s'était fait souffler la place grâce à la défection de quelques maires de droite qui donnèrent une majorité à la gauche.
Ce scénario pourrait cette fois se dérouler au sein du cercle socialiste pour élire un président qui ne sera de toute façon que de transition pour trois ans puisque la réforme des collectivités, si elle devait être appliquée en cas d'échec de la gauche à la présidentielle, instituerait la fusion des départements et des régions.
L'hypothèse de l'éviction de Jean-Noël Guérini n'est pas si farfelue. On s'est étonné des réactions timorées de Martine Aubry après le rapport Montebourg. Mais cette prudence cache peut-être une fine stratégie politique, sachant que la commission d'enquête ne livrera ses conclusions qu'en juin.
Peut-être Martine Aubry voit-elle plus loin. Imaginons un départ de Jean-Noël Guérini. Martine Aubry pourrait se prévaloir d'avoir fait le ménage, comme on dit, au sein de la fédération des Bouches-du-Rhône. Et, le hasard faisant bien les choses, à un an de la présidentielle pour laquelle elle pourrait être la candidate. En somme, ce serait un coup de billard à trois bandes.
pezet_raviLa Provence de mardi a bien évoqué cette option, titrant même "Guérini seul candidat PS à la présidence de conseil général ?"
En effet, rien n'interdit à tout conseiller général de se porter candidat, formalité qui ne relève pas du choix d'un parti mais de l'assemblée départementale elle-même.
On ne sait pas bien ce qui peut se passer mais quelque chose paraît se tramer déjà dans le dos de Guérini. Oui, ici et là, quelques rares bouches critiques s'ouvrent (voir ci-dessous) tandis que d'autres osent glisser certains noms susceptibles de représenter une solution de recours pour le remplacer.
Et à tout serviteur tout honneur, c'est Michel Pezet qui semble rallier les suffrages même s'il fait malice de s'en défendre. Ainsi, sur l'initiative de Jean-Noël Guérini de procéder à une élection interne à la fédération socialiste, laisse-t-il tomber : "Cette consultation réglementaire ne me semble pas la plus appropriée." […] "Que mon nom circule est sympathique. J'en prends acte. Mais à chaque chose suffit son temps." Il ne dit pas non, donc.
Pour mémoire, Michel Pezet n'est pas une personnalité sans expérience. A part un poste de ministre qu'il aurait mérité d'obtenir, il a été président de la région et député. Il a aussi été premier secrétaire de la fédération. C'est déjà lui qui voulait changer les méthodes en modernisant le fonctionnement de la fédération et ouvrir la voie à la réforme du système clientéliste qui, selon ses propres mots de l'époque, "mine le fonctionnement démocratique de la collectivité et lui coûte plus qu'il ne lui rapporte."
Actuellement, Michel Pezet est toujours conseiller général et il se représente dimanche dans son canton. Alors, patience. C'est dit.

(Clic sur chaque image pour agrandir)
guerini_cheval_texte___Copie___Copieguerini_cheval_texte___Copie

16 mars 2011

Cantonales 2011 : Sondage et bisbilles politiques

 cantonales_2011_sondage

Alors que pleuvent les sondages sur l'élection présidentielle, étrangement, le premier concernant des intentions de vote pour les cantonales vient à peine de paraître. Disons-le tout de suite, vu qu'il émane de Harris Interactive, celui-là même qui a suscité tant de perplexité avec la propulsion de qui l'on sait à un rang qui dérange, on appliquera donc la même précaution de distance quant aux résultats proposés.
Mais, disons-le aussi, il ne semble pas faire de doute que la carte électorale 2011 a beaucoup évolué depuis 2007, comme cela a été observé, par exemple, il y a un an pour les régionales.
Dimanche, l'occasion sera donnée de vérifier quelle est la fiabilité des chiffres du tableau. Il n'en demeure pas moins, comme chacun peut le ressentir, que le climat politique s'est considérablement détérioré et va nécessairement accentuer la tendance de l'opinion à sanctionner le président et le gouvernement.
Faisons aussi un petit retour sur l'émission Complément d'enquête de lundi soir. Les thèmes traités ont bien montré que toute affaire ou tout comportement de personnages publics scandalise les citoyens, surtout lorsqu'il s'agit d'abus perpétrés avec de l'argent public alors que des millions de personnes peinent à survivre.
En ce qui concerne les affaires Guérini, nous, gens du Sud, nous n'aurons rien appris de nouveau. Mais, le rappel à l'échelle nationale de cette saga qui est loin d'être finie n'était pas inutile.
Pour ma part, je ferais deux reproches au reportage.
Un, Renaud Muselier a eu la part trop belle en se présentant comme un homme blanc à l'éthique irréprochable, lui qui a récemment été pointé du doigt à propos de ses coups immobliers dans les îles.
Deux, l'émission a escamoté le contenu du rapport d'Arnaud Montebourg qui a posé de véritables questions sur le fonctionnement du parti socialiste. D'ailleurs, Robert Badinter n'y est pas allé par quatre chemins pour enfoncer le clou sur la nécessité du mandat unique et du respect des statuts.
Concluons, et sans ricaner, sur les dernières bisbilles locales.
L'ancien maire de Marignane, Daniel Simonpiéri, a été condamné pour harcèlement moral. Pour mémoire, au conseil général, cet élu issu de l'extrême droite, siège au sein d'un groupuscule de trois élus présidé par Bruno Genzana.
Et enfin, comment ne pas citer Claude Filippi, maire de Ventabren, qui vient de se faire remarquer une douzième fois pour le rôle qu'il affectionne le plus, celui de shérif de village.

(Clic sur l'image pour agrandir)
Sondage réalisé par Harris Interactive
pour Assemblée nationale / Public Sénat / Le Parisien
cantonales_2011_sondage_harris

16 mars 2011

Les classements de mon blog en mars par Wikio

wikio_classement_mars_2011
(Clic sur l'image pour agrandir)

Ce n'est pas un sondage. Le moteur de recherche Wikio est un portail d'information qui fouille les sites et les blogs qui traitent l'actualité. Il produit ses classements mensuels selon une sélection de critères qui lui appartiennent.
Certains pensent que ce n'est pas fiable. D'autres estiment qu'il faut bien s'appuyer sur quelque chose.
En tout état de cause, des articles affichés sur le portail de Wikio amènent plus de lecteurs. Et les classements peuvent en inciter d'autres à cliquer.
Pour ma part, sans en tirer des motifs ridicules d'une quelconque gloire, je préfère voir mon blog grimper l'échelle qu'en descendre. Le classement de ce mois (pour l'activité de février) est sans doute à mettre en parallèle avec l'augmentation sensible des connexions constatées aussi dans mes statistiques. 

14 mars 2011

Complément d'enquête : Le pouvoir des Guérini

logo_complement_enquete_petitLe magazine de France 2 s'attaque ce soir à de multiples sujets concernant abus, affaires et corruption. La question posée est donc : est-il encore possible de parler de transparence et surtout de "République irréprochable" ?
Parmi les reportages annoncés : les voyages de Michèle Alliot-Marie, le train de vie du Sénat, les cigares de Christian Blanc et les notes de frais des députés. Le programme fait aussi une place à l'affaire Guérini. Une émission à ne pas rater…

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14 mars 2011

Guérini pas tranquille après le rapport Montebourg

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Ce n'est évidemment qu'une impression de surface si l'agitation autour de l'affaire Alexandre Guérini et de la mise en accusation de son frère Jean-Noël par Arnaud Montebourg semble marquer une pause. Et pour cause, les élections cantonales ont lieu dimanche prochain. En réalité, quelques coups de poignard continuent de s'échanger.
Il y a quelques jours, lors d'une réunion publique de l'UMP, Renaud Muselier et Jean-François Copé sont tombés dans la caricature pour charger les socialistes. Même Jean-Claude Gaudin s'est prêté à ce jeu des propos d'estrade. C'est sans doute de bonne guerre, ne serait-ce que pour tenter de faire oublier les désastres de la politique de Nicolas Sarkozy en déroute comme jamais.
En face, on fait presque mine de se taire en public. Seul Jean-Noël Guérini s'est défendu encore une fois contre les incriminations de Montebourg. C'était lors d'une réunion à Saint-Victoret, après avoir séché deux autres rendez-vous, on se demande bien pourquoi.
Depuis Rennes, le même Montebourg a lancé la réplique : "La loi du silence se transporte à Solférino, c'est la guérinisation du PS, le PS va mourir de ça." 
Quant à la réunion du bureau national, au cours de laquelle a été validée la création d'une commission d'enquête, elle s'est déroulée sans lui et sans Martine Aubry. Et sans éclats particuliers.
Arnaud Montebourg certifie être en capacité d'apporter les preuves des menaces de Jean-Noël Guérini contre des élus marseillais, du genre "Je sais avec qui vous parlez, je sais quels journalistes vous voyez, je lis vos sms…".
Or, selon Xavier Monnier (voir article ci-dessous), il semble qu'il existe bel et bien un enregistrement sonore qui pourrait donner raison à Montebourg. La preuve en a été apportée par la journaliste de RTL, Alba Ventura, qui en a diffusé des extraits. Voilà de quoi plomber un peu plus l'ambiance déjà tendue et lourde qui règne dans les coulisses du conseil général et du parti socialiste.

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Affaire Guérini : Montebourg se paie le PS marseillais
7 mars 2011 par Xavier Monnier

A Marseille, après la plaidoirie assassine d'Arnaud Montebourg contre la fédération locale dirigée d‘une main de fer par le clan Guérini, les langues ont du mal à se délier. Et la direction du PS semble peu pressée de remettre de l‘ordre.
Plus belle la vie des socialistes marseillais. L'histoire de la quatrième fédération française a des airs de soap opera. Depuis la révélation de l‘enquête sur les marchés publics présumés frauduleux de la communauté  urbaine, qui a mené Alexandre Guérini, le propre frère du président socialiste du conseil général Jean-Noël, en prison, pas une semaine sans un rebondissement, une révélation dans la presse.
Et voici que désormais l‘attaque vient de l‘intérieur du PS. Avec le fameux Rapport de constatation sur les pratiques de la fédération des Bouches-du-Rhône, dit “rapport Montebourg“, dévoilé la semaine dernière. Le court texte du candidat à la primaire socialiste dézingue à tout-va. Rédigé après un bref passage à Marseille, en juin 2010, la plaidoirie de l‘avocat énumère une longue liste de griefs. Clientélisme, chantages à la subvention envers les élus, intimidations physiques… Et un réquisitoire : la mise sous tutelle de la fédé, la destitution de ses dirigeants dont Jean-Noël Guérini.
L'homme fort de la région, que la rue de Solférino aimait courtiser, apparaît aujourd‘hui, déprimé. "Nono", surnom que Jean-Noël Guérini déteste, “a des coups de blues“, confesse un proche.
“Même le voyage à Istanbul, fait pour lui changer les idées au moment des fêtes, ne l‘a pas remis d‘aplomb. Il faisait, il est vrai, un peu frais."
L'arrestation de son frère Alexandre lui a mis un coup. Corruption, abus de biens sociaux et détournements de fonds publics. Les charges retenues contre son cadet, toujours membre du bureau fédéral du PS, sont lourdes. La salve de Montebourg à l'encontre de la fédération et de Jean-Noël Guérini fait quasiment écho à ces accusations. Selon le rapport, “le cabinet du conseil général a toujours considéré la fédération comme son apanage et son bien“.
"Toutes les décisions sont prises au 9étage du conseil général, l'étage du président",
confirme aux Inrocks un ancien permanent de la fédération. "D'ailleurs, l'actuel président de la communauté urbaine, Eugène Caselli, y avait son bureau quand il officiait comme premier secrétaire de la fédération."
Les multiples leviers de cette mainmise sont également évoqués par Montebourg. Emplois publics, distributions de subventions aux associations ou aux élus via le mirifique budget du conseil général ou encore intimidations physiques. Autant d‘éléments sur lesquels les gendarmes mandatés par le juge Charles Duchaine enquêtent actuellement dans le cadre de la procédure sur les marchés publics. Dans leurs viseurs précisément, une myriade d'associations subventionnées par le conseil général, logée à la même adresse que le QG de campagne de Jean-Noël Guérini lors des municipales de 2008.
“Pas la peine d‘aller chercher jusque-là vous savez, note un vieux routier de la politique marseillaise. Il suffit de regarder comment ont été constituées les listes des dernières élections régionales. La majorité des gens était employée au conseil général."
Et encore, l‘enquête judiciaire a empêché Alexandre Guérini de se présenter sur les listes aux élections régionales de 2010…
"Ce rapport Montebourg est en-deçà de la réalité"
Quant aux intimidations, une scène est fort bien décrite par Arnaud Montebourg : la réunion du groupe des élus socialistes au conseil municipal du 17 mars 2010. Jean-Noël Guérini, doctement, explique aux élus présents qu'il dispose d'écoutes les concernant, qu'il les soupçonne d'être à l'origine de l'enquête judiciaire
! “Je sais avec qui vous parlez, je sais quels journalistes vous voyez, j‘ai même le texte de vos SMS…“ “Cette réunion je m‘en rappelle, il y a même eu un enregistrement sonore on s‘y croirait“, rigole sur une terrasse du Vieux-Port un vieil élu socialiste. Avant d‘embrayer : "Franchement, ce rapport Montebourg est en deçà de la réalité et tout cela n'est pas neuf."
Les soap-operas font aussi dans la resucée… En novembre 2008, le Sénateur Yannick Bodin avait pondu un rapport cinglant sur les pratiques de vote dans la fédération des Bouches-du-Rhône lors du scrutin pour les motions du congrès de Reims. "L'agressivité" des élus de la fédération avait choqué les observateurs, Jean-Noël Guérini trouvant même "insultante" leur présence.
Les socialistes marseillais n'ont pas moufté après le rapport Montebourg. Ou anonymement. “C‘est une ambiance de guerre de tranchées, ils savent que s‘ils sortent la tête, ils se prennent une balle, analyse un proche des barons locaux. Jean-Noel Guérini contrôle les investitures, alors ils attendent que le fruit tombe, que la justice passe."
Eux, ce sont les barons du parti. Patrick Mennucci, qui guigne un siège de député en 2012, reste muet. Sylvie Andrieux ou le président Michel Vauzelle empêtrés dans l'affaire des subventions détournées du conseil régional, se taisent. Quant à Michel Pezet, autre figure historique du socialisme local, il refuse depuis vingt ans tout poste au sein de la fédération. Tous attendent que le premier rôle, Jean-Noël Guérini, quitte la scène, rattrapé par les affaires. “La réaction de Martine n'incite pas à réagir“, se justifie l'un d'eux.
Aubry coincée en pleine primaire
Aubry a demandé “à laisser faire la justice“ et pointé le manque de précision du rapport d'Arnaud Montebourg.
“En pleine primaire, elle est bloquée par la puissance de Jean-Noël Guérini, résume un élu marseillais. 6000 cartes au moment de la désignation du candidat à la présidentielle, cela comptera." Une porte ouverte à la contre-attaque. Jean-Noël Guérini et la fédération ont porté plainte en diffamation contre Montebourg, exigé une commission d‘enquêtes aux instances nationales. Accordée
! Selon Benoît Hamon, porte-parole du PS, la commission devrait remettre ses conclusions avant l‘été. Une façon de jouer la montre…
Petite victoire, la fédération va, au moins, appliquer les statuts du PS. Intronisé président de la fédération en 2010, poste qui n‘existe pas chez les socialistes, puis cumulard du poste de premier secrétaire fédéral et boss du département, double fonction interdite, Guérini va revenir à un peu d‘orthodoxie. Conformément à l‘article 9, le candidat à la présidence du conseil général sera nommé après un vote des militants, entériné par le conseil fédéral.
Du cousu main pour le patron
? “Le scénario est écrit, se lamente un concurrent, ce sera lui“. A moins d‘un nouveau rebondissement, auquel croit l‘entourage d‘Arnaud Montebourg, persuadé que Jean-Noël Guérini ne pourra conserver son siège de président du conseil général.
Le sacre est prévu le 30 mars prochain à bord du vaisseau bleu de l‘hôtel du Département des Bouches-du-Rhône.
Le 1er avril sera jugé en appel le maintien en détention de son frère Alexandre Guérini. Poisson d‘avril en vue dans le soap-opera marseillais
?

Ecouter la conversation de Guérini avec les militants :
(placer le curseur à partir de 1'45)
http://www.rtl.fr/actualites/politique/article/les-carnets-d-alba-toute-alliance-avec-le-fn-vaut-exclusion-7667347707

L'article du Canard enchaîné du 9 mars 2011
(Clic sur l'image pour agrandir)
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