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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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21 janvier 2007

Antennes relais : la mairie cynique et inconséquente

pr_cautions

Ce n'est pas un sujet avec lequel on plaisante. Le problème causé par la proximité des antennes relais avec des lieux habités ou fréquentés par le public ne peut pas être traité par-dessus la jambe. Cela fait des années que partout en France et en Europe, des gens se mobilisent pour faire respecter le principe de précaution. Il s'agit de prendre en amont toutes mesures destinées à éviter d'avoir à agir après coup.

L'idée de la Charte de l'environnement qui a été ajoutée à la Constitution française en est la preuve. Dans notre pays, depuis au moins l'an 2000, des villes ont pris des décisions plus ou moins hardies pour faire face aux inquiétudes.

Le choix le plus généralisé a consisté à mettre en place une charte accompagnée d'un guide des bonnes pratiques. L'accord a toujours été signé entre les institutions et les opérateurs de téléphonie mobile. Dans ces documents, il est prévu de garantir l'information et la consultation des habitants pour rechercher la solution la mieux adaptée sans pour cela interdire la pose d'antennes.

On le voit, la démarche a déjà été expérimentée. Des exemples concluants existent. Ils peuvent servir de base à toute nouvelle situation comparable.

A Aix, depuis quelques mois, des habitants de plusieurs quartiers – Encagnane, Cuques, Pigonnet – ont fait part de leur souci en saisissant l'autorité la plus proche, la mairie. Le problème a été porté sur la place publique par le biais de tracts, grâce à des informations diffusées chez les habitants et par la presse.

En décembre, des questions ont été posées au conseil municipal par l'opposition. Le maire s'était engagée à agir, notamment pour les antennes posées sur un immeuble géré par l'OPAC Pays d'Aix Habitat dont elle est présidente et qui avait décidé d'installer ces antennes.

Double surprise après ce premier débat. Au conseil d'administration de l'Office, en l'absence du maire, le premier adjoint, des élus de la majorité et le directeur ont tenus des propos contraires aux annonces du maire. Peut-on être plus cynique ?

Puis, au conseil municipal de janvier, toujours en l'absence du maire, le premier adjoint a décidé de reporter le dossier qui prévoyait la création d'une commission visant à étudier la question. Par définition, le principe de précaution sous-entend des mesures d'urgence minimales telles que la désactivation des antennes contestées et la prise de décisions à titre conservatoire.

Le débat vient de prendre du retard et la responsabilité du maire peut-être engagée. Au mieux, la question ne sera de nouveau évoquée qu'au conseil de février. S'y ajouteront les délais de réunion et de travail de la commission. Si le sérieux est de mise - mais j'ai quelques doutes - les premières solutions ne verraient donc le jour que dans quelques mois. C'est carrément inconséquent.

L'association d'Encagnane vient de lancer un nouveau tract d'information destiné aux habitants (voir ci-après) reprenant une à une toutes les étapes de cette saga.

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21 janvier 2007

"Aux habitants du quartier d’Encagnane"

LE TRACT. C’est parce que le danger des émissions électromagnétiques des antennes-relais est certain que nous avons immédiatement entrepris notre action. Ce ne sont pas les propos d’élus de la majorité municipale (de mauvaise foi et (ou) totalement ignorants en la matière) qui pourront nous persuader du contraire. 

Soyez convaincu que cette action n’a pas d’autre but que celui de faire appliquer le principe de précaution afin de préserver, pour le moins, la santé des habitants et des écoles de notre quartier. Non seulement notre activité ne s’est jamais interrompue mais, a contrario, à aucun moment elle n’a cessé de prendre de l’ampleur.

C’est pourquoi il serait fastidieux de l’énoncer dans le détail. Nous ne le ferons donc que sommairement.

-- Octobre 2006, une première lettre recommandée avec AR adressée à Mme la maire (sans réponse à ce jour).

-- Le 10 novembre 2006, rencontre (décevante) à la mairie-annexe avec la déléguée au quartier d’Encagnane et le premier adjoint.

-- Courant décembre 2006, une lettre des "50 femmes d’Encagnane" à Mme la maire (réunissant 150 signatures) est toujours sans réponse à ce jour.

-- Fin décembre 2006, une pétition (remise au secrétariat de la maire) ayant réuni 415 signatures est toujours sans réponse à ce jour. Cette pétition devra être poursuivie.

-- Le 18 décembre 2006, la question des antennes-relais est discutée au conseil municipal pendant 75 minutes. Lors de cette séance la maire a déclaré vouloir rompre le contrat des antennes-relais de l’Odyssée. Pour ce faire, elle a provoqué préalablement une réunion du C.A de l’OPAC à laquelle, contre toute attente, elle ne participera pas. M. Chorro, son représentant, s’opposera obstinément aux engagements de la maire.

-- Le 15 janvier 2007, nouvelle discussion au sein du conseil municipal. Mme la maire n’y participe pas, mais aux dires de M. Chorro s’engage à écrire une lettre au directeur de l’OPAC pour lui demander la désactivation des antennes de l’Odyssée (nous demanderons communication de cette lettre).

D’autre part, la maire veut créer une commission chargée de la réglementation de ces antennes-relais sur la commune mais sans consulter notre association et en privilégiant surtout les opérateurs qui sont responsables, avec l’actuelle municipalité, de l’inacceptable anarchie résultant d’un irresponsable laisser-faire.

Nous avons réussi à faire en sorte que ce problème soit le plus largement possible connu et débattu. En écho nous avons obtenu un soutien considérable. De partis, de femmes ou d’hommes politiques, d’élus municipaux : "Verts", "Union pour Aix", Parti Radical de Gauche, d’associations de défense des locataires, Union Locale CLCV, FO, de nombreux CIQ de la commune, de personnalités du monde médical.

La presse s’est emparée du problème, "La Provence", "La Marseillaise", ainsi que des associations nationales spécialisées : "Robin des Toits", PRIARTEM, ECOFORUM, NEXT-UP news, CRIIREM. De très nombreux sites Internet et blogs de discussions relaient l’information. Le quartier d’Encagnane et le problème de ses antennes-relais sont connus sur tout le territoire national et même au-delà. 

La responsabilité se situe aujourd’hui au niveau de Mme la maire. 

Nous qui avons intégré depuis notre enfance les principes de probité morale, le manquement par cette personnalité à la parole donnée publiquement de désactiver immédiatement les antennes-relais de l’Odyssée n’est pas acceptable. Est-ce là un exemple qu’il faut diffuser dans les écoles pour former les futurs citoyens responsables ?

Habitants du quartier, que nous soyons locataires ou propriétaires de notre appartement, nous avons tout à gagner dans le démantèlement des antennes-relais de l’Odyssée :

1. préservation de notre santé, celles de nos enfants et la qualité de vie de notre quartier. Les émissions d’ondes électromagnétiques sont incontestablement très dangereuses. Même dans le doute, il faut s’abstenir et appliquer le principe constitutionnel de précaution. Promouvoir l’innocuité de ces ondes, c’est soit être de mauvaise foi, soit être ignorant d’informations avérées.

2. expression de notre ferme opposition au mépris et au peu de considération dont nous sommes l’objet. (Pas de consultation préalable à l’installation des antennes-relais, pas de réponses à nos correspondances, refus par la maire de nous recevoir ou d’appliquer ses propres engagements et le principe de précaution dont elle prétend se réclamer dans ses discours…)

3. lutte contre la dévalorisation du quartier entraîné dans une spirale dépréciative déjà très sensible jusqu’ici et perte de valeur du patrimoine immobilier. (Sérieux défaut de préoccupation pour notre quartier de la part de nos élus responsables : entretien sommaire et aléatoire des espaces publics, investissements très insuffisants pour travaux neufs ou réhabilitations…).

C’est pourquoi nous devons poursuivre dans notre dynamique car elle n’est que justice.

Le "collectif Encagnane-Odyssée" s’est muté en Association qui offre plus de possibilités d’action. Nous vous solliciterons pour y adhérer moyennant une somme modique nous permettant de faire face à d’inéluctables dépenses que nous ne pouvons plus assurer individuellement.

Notre combat est le vôtre. Merci de votre soutien. A très bientôt !

Aix-en-Provence, le 19 Janvier 2007

collectifencagnane@laposte.net

Association d’Encagnane

contre les antennes-relais de téléphonie de l'Odyssée

19 janvier 2007

De Robien : à la fois suffisant et… insuffisant

Non à la casse durable de l'école !

ecoleFrançois Fillon est un politique et il a voulu laisser son nom à une réforme qui l'a conduit à se faire exclure sans ménagement du gouvernement. Luc Ferry est philosophe (?) mais un ignare accompli et sans diplômes en matière de mœurs politiques. Gilles de Robien est un politique mais il ne connaît pas l'école.

A son effraction au ministère, après l'éjection de son prédécesseur pour mauvaise conduite de l'indigeste et chahuté CPE, n'a-t-il pas déclaré : "J'ignore tout de l'éducation nationale mais je vais essayer d'apprendre." Authentique !

Avouons-le, il a fait des efforts. Il a maintenant quelques connaissances dans ses… lacunes. Par exemple, il sait que l'école sert à apprendre à lire, écrire et compter. C'est déjà pas mal. En revanche, il a encore beaucoup de progrès à faire pour écouter, dialoguer et agir. Il faut qu'il se dépêche. Il ne lui reste plus que quatre mois de ministère.

Samedi 20 janvier, une grande manifestation du monde éducatif à Paris le lui rappellera. Une des meilleures façons de former les enfants de notre République, c'est de leur donner assez d'enseignants qui puissent faire leur métier avec des effectifs réduits.

On apprend que de Robien va soutenir Sarkozy qui a annoncé la couleur en se prononçant pour moins de fonctionnaires. On voit bien que le ministre apprend avec zèle mais dans le mauvais sens. Il a décidé de supprimer 6000 postes dès la rentrée prochaine (23 000 depuis 2003).

Il a aussi choisi de traiter par le mépris la chute du pouvoir d'achat des professeurs et leurs demandes de revalorisation de la profession. Dans la lignée de Fillon, il veut faire son Zorro en signant un décret mortifère à la pointe de l'épée qui lui pend de toute façon aussi sur la tête.

Evidemment, si, en plus, il écoute les propos imbéciles, faux et provocateurs de son copain Copé sur les retraites des certifiés, il aura du mal à connaître la réalité du métier d'enseignant et à lui accorder la moindre considération.

Car de Robien fait un blocage intellectuel mais veut se surpasser. Il n'a qu'une idée en tête : casser l'école et bouffer du prof. Il veut déréglementer dans tous les sens, privilégier les statuts précaires et rabaisser le niveau de tous. Une telle vision laisse pantois, pour le moins. Le monde moderne nécessite des qualifications de plus en plus exigeantes.

A ce titre, l'éducation, la formation et la recherche sont les trois piliers qui permettent à chaque individu de construire son avenir, à tous les citoyens de vivre ensemble et à la nation entière de s'élever. Seul un investissement massif dans l'éducation peut garantir la réussite du plus grand nombre.

Si de Robien avait eu la bonne idée de passer quelques mois dans une classe, il aurait pu commencer à acquérir quelques rudiments sur l'école et remédier ainsi à ses coupables lacunes.

L'une de ses dernières chances de progresser lui sera offerte dimanche. Gâchera-t-il cette occasion de rencontrer en un seul rendez-vous les enseignants, les parents et les élèves venus lui dire ce qu'ils pensent de son livret scolaire ? Aucun doublement ne sera admis.

5 janvier 2007

Antennes relais : friture entre élus sur la ligne

dangerLors du conseil municipal de décembre, suite à nos interpellations, le maire avait déclaré qu'elle était en faveur du principe de précaution. La discussion a été longue et les échanges pointus. Face aux arguments techniques mis en avant par l'opposition, le maire a préféré se placer au niveau de la marche à suivre pour sortir de cette situation complexe qui empoisonne la vie des riverains de plusieurs quartiers.

L'autre aspect du dossier a porté sur le fait que, en tant que présidente de l'OPAC, elle n'avait pas consulté les locataires, qu'elle avait donné un accord pour installer les antennes et qu'elle n'avait pas anticipé une réflexion sur ce sujet contrairement à ce qu'ont fait d'autres villes.

Au bout du débat, les uns ont compris que les antennes relais de l'immeuble "Odyssée" d'Encagnane allaient être enlevées, en tout cas désactivées, d'autres ont pensé qu'un retour en arrière poserait beaucoup de problèmes.

Au conseil d'administration de l'OPAC "Pays d'Aix Habitat", qui s'est tenu quelques jours après, les représentants élus des locataires (415 personnes avaient signé une pétition) ont voulu en savoir plus. Et là, surprise, le premier adjoint et le directeur de l'office ont rejeté toute idée d'abandon du dispositif mis en place sur les toits.

Un autre adjoint semble avoir émis des réserves sur les propos de son collègue rapportant les dires du maire. Bref, ils ne semblent pas d'accord entre eux, il y a de la friture sur la ligne à suivre. Il faut dire que, dans le cadre de l'accord avec les opérateurs de téléphonie mobile, l'OPAC perçoit 8 000€ par an et par antenne, avec une avance sur 5 ans.

Toujours est-il, qu'au conseil municipal, improvisant une réponse, le maire a proposé de mettre en place une commission dont le détail de la composition et de la mission serait donné en janvier. Si c'est pour brouiller les pistes, pour retarder toute décision ou pour faire le constat d'une cacophonie entre adjoints et maire qui n'ont plus ni antennes pour écouter la population, ni relais pour s'entendre entre eux, c'est plutôt mal parti.

Pour se faire une idée du dossier, je recommande de lire deux documents : la Pétition des habitants d'Encagnane et la Proposition de loi déposée à l'assemblée nationale le 13 juillet 2005 par huit députés de tous partis (dont Joël Giraud et Chantal Robin-Rodrigo, PRG).

Pétition_des_habitants_d'Encagnane

Proposition_de_loi

16 décembre 2006

BILAN 3 : Les farces de sécurité de l'UMP

s_curit_C'est maintenant devenu chronique. Depuis de trop longs mois, des événements de plus en plus graves se répètent à Aix comme en France. Le sujet est sérieux. Il ne peut suffire d'occuper les écrans de télévision ou de faire des annonces au coup par coup. Cette méthode stérile et dangereuse pour notre démocratie est celle de Nicolas Sarkozy et de Maryse Joissains.

Leurs lois – une bonne dizaine en quatre ans, la dernière allant jusqu'à conférer un rôle de shérif aux maires des communes de plus de 10 000 habitants ! – n'ont toujours pas répondu au problème, sinon notre pays serait le plus sûr du monde. Cela se saurait. On peut même affirmer que le ministre de l'intérieur en joue. Ses provocations permanentes et démagogiques enveniment le débat.

Il stigmatise et attaque tout le monde. Les jeunes sont des délinquants, ils ne méritent qu'un CPE. Les enfants doivent aller en prison. Les fonctionnaires ne sont que des privilégiés. Les chômeurs sont tous des feignants. Les grévistes deviennent des preneurs d'otages. Les banlieusards sont assimilés à de la racaille qu'il faut éradiquer au karcher. Et comme si cela n'était pas assez, il profère des insultes à l'encontre des magistrats.

Dans la foulée, il essaie de se faire passer pour celui qui va éteindre le feu. Quant au maire d'Aix, elle botte en touche en direction de l'Etat alors qu'elle n'a cessé de soutenir la politique néfaste du gouvernement.

Faisons un point de situation

Braquages, cambriolages, vols, agressions, attaques violentes, révoltes urbaines et autres turpitudes, rien ne manque. Cette recrudescence est grosse de danger. Les Français sont inquiets. Les Aixois aussi. Ils craignent pour leur sécurité. On ne peut donc que déplorer le triste spectacle de l'inefficacité du ministre et du maire dans un domaine où ils s'étaient auto déclarés les champions...

Pour bien faire, à Aix, la Police Nationale, qui essaie tant bien que mal de faire face aux difficultés, a perdu 60 agents en l'espace de trois ans. Les derniers actes commis dans notre ville, sans parler du département, atteignent des sommets. Les chiffres "officiels" ne peuvent plus masquer la réalité. Les gens se fichent des pourcentages. Ils ne perçoivent que le danger.

Le maire prétend que c'est "une polémique entretenue à dessein dans un climat d'exploitation politicienne". On pourrait facilement lui retourner le compliment au vu de l'exploitation éhontée qu'elle et le ministre en ont fait aux élections municipales en 2001 et aux élections nationales en 2002. Quelle que soit la période où se déroulent des actes de délinquance, le maire use du même argument, "un contexte peu favorable", qui reposerait sur des cas d'exception. Autrement dit, "je n'y suis pour rien, c'est la faute à pas de chance."

Les nouveaux actes perpétrés tout au long de l'année s'inscrivent de fait dans un processus malheureusement durable. Les Aixois peuvent s'en rendre compte. Rien n'a été inventé, inutile d'insinuer ou de faire croire le contraire.

"J'ai toujours été sécuritaire"

Il y a 20 ans, la Ville d'Aix s'était dotée d'un Conseil communal de prévention de la délinquance. Il réunissait tous les partenaires concernés par les problèmes de sécurité en s'efforçant d'apporter des réponses concrètes. Dans la dernière décennie, il avait notamment créé la Maison du droit et de la justice, un outil efficace qui vient d'être agrandi.

En 1998, l'Etat a institué le Contrat local de sécurité. Notre Ville a été la première signataire d'un tel engagement en présence du ministre de l'intérieur de l'époque. Jusqu'en 2001, le CLS existait et fonctionnait. En 2002, il est devenu le Conseil local de sécurité et de la prévention de la délinquance. Avec pour objectifs de réfléchir, proposer, coordonner et agir intelligemment.

Or, si le CLSPD d'Aix a bien été créé et voté à l'unanimité en février 2003, il n'a pas été réuni avant février 2004 ! A cette unique réunion plénière, des engagements ont été pris en présence du Procureur, du sous-préfet, du commissaire de police, de l'inspecteur d'académie, des élus, des collectivités locales partenaires, des fonctionnaires, des personnalités qualifiées et des associations. Mais, en dehors de la tenue de quatre groupes de travail en mai 2004 auxquels d'ailleurs aucun élu de la majorité n'a participé (un comble, les deux seuls présents étaient membres de l'opposition !), nous n'avons plus rien vu.

Pourtant, répétons-le, on avait cru comprendre que la lutte contre la délinquance était l'axe prioritaire du gouvernement. Quant au maire, elle a beau proclamer, après chaque événement sérieux, qu'elle vient "d'envoyer une lettre au ministre de l'intérieur", rien n'y fait. "J'ai toujours été sécuritaire", proclame-t-elle lorsqu'on lui reproche ses envolées. Malheureusement, sa parole est devenue inaudible par ceux-là mêmes qu'elle soutient.

Caméras ou projet global ?

Alors, pourquoi pratiquer l'incantation, agiter les bras et continuer à faire croire qu'on va "terrasser" la délinquance ? Pourquoi avoir, en reniement de la loi et des engagements, rendu cette belle idée de CLSPD opaque et inopérante ? La municipalité doit impérativement faire fonctionner les instances relevant de sa compétence. Elle doit aussi accroître l'aide apportée aux structures spécialisées.

Certes les effectifs de la police municipale ont été renforcés. Elle fait très bien son travail mais on ne peut recruter sans cesse et se substituer à l'Etat qui doit donc prendre ses responsabilités. Ce ne sont pas les annonces de renforts de circonstance de forces de la police nationale qui compenseront ni les pertes, ni les nouveaux besoins. Quant aux 38 améras de vidéosurveillance envisagées pour le centre ville et une zone commerciale, ce qui aura pour effet de déplacer les risques vers d'autres secteurs, elles n'auront pour fonction que d'enregistrer les actes éventuels qui ne seront décryptés que… le lendemain ! Comme dans un film de série B.

Tout cela n'est qu'un bout du problème. Lutter contre le chômage, permettre de se loger, activer une politique sociale, éducative et citoyenne, remettre des services publics au cœur de la vie des quartiers aixois sont autant d'éléments efficaces qui peuvent concourir au sentiment de bien-être et de sécurité. Cela s'appelle un projet cohérent et pragmatique bâti avec des moyens humains et financiers.

Urgence pour la République

Personne ne se réjouit de l'aggravation de l'insécurité à Aix et du tour chaque jour plus dramatique que prennent les délits en constante augmentation commis contre les biens et les personnes, dans les rues, dans les commerces, à tout instant de la vie quotidienne. Personne n'est à l'abri, les policiers eux-mêmes ou les pompiers en sont aussi les victimes !

Les faits s'accumulent. Ils créent un sentiment de malaise encore plus fort, notamment chez les plus vulnérables de nos concitoyens en centre ville et dans l'ensemble des quartiers aixois. Face à l'urgence, les gesticulations verbales ne peuvent plus faire illusion. La situation appelle un ressaisissement et des efforts à la hauteur du problème. Nul ne niera que la répression soit utile pour la sécurité publique mais elle doit nécessairement s'accompagner d'une démarche de prévention.

Il faut rétablir la police de proximité, non pas une police de confrontation mais une police démocratique, réconciliée et insérée dans la population et à son service. Il faut aussi rétablir l'aide aux associations locales. Va-t-on y répondre enfin de manière sérieuse et efficace ? C'est le prix à payer pour garantir à tous et à chacun le droit à la sécurité que leur reconnaît la République.

Deux déclarations à propos de la dernière loi

Jacques Beaume, procureur de la République à Marseille : "En matière de délinquance, neuf actes sur dix font l'objet d'une réponse pénale. Quand on nous taxe d'impunité, vous le voyez, c'est le contraire."

Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny: "Cela nous ramène, non pas en 1945, ni même en 1912, mais en 1906, lorsque la majorité pénale était encore à seize ans. La grande idée de 1912 a été d'introduire le temps du travail social au sein de la justice, dans le but, bien sûr de punir un délinquant, mais surtout de le transformer et de faire en sorte qu'il ne soit plus un délinquant demain. Quant à l'ordonnance de 1945, ce qui fait sa pertinence et son actualité, c'est qu'elle comprend que, si le même jeune réitère les mêmes délits, il faut s'attaquer à ce qui vicie cette période de sa vie. La justice des mineurs tient compte du fait que l'enfance est une période longue. Normalement, on juge les mineurs sur leurs actes, sur ce qu'ils étaient avant leurs actes et sur ce qu'ils sont devenus. Si maintenant le gamin, dès qu'il arrive, est jugé sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il était, mais jamais sur ce qu'il est devenu, on ne prend plus le temps de le transformer."

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15 décembre 2006

A l'ombre des illuminations

bougieDe haut en bas, le cours Mirabeau grouille de monde. Les visiteurs se réjouissent sans doute des animations et des illuminations du centre ville. Je ne voudrais pas jouer les empêcheurs de festoyer en rond. Mais, je m'interroge et j'aimerais bien dire un certain nombre de choses.

Chaque mois de décembre, des chalets se posent sur le cours. Jusqu'à l'année dernière, plusieurs candidats à l'organisation de la manifestation étaient mis en concurrence. Et  le "meilleur" l'emportait. Cette année, rien de tout cela. Par son seul choix, la mairie a attribué la gestion des animations à l'Association de défense des forains du grand Sud (par ailleurs, organisatrice de la Foire des manèges chaque mois de février). Le procédé est discutable (voir mon article "Où est passée Mme le maire ?" du 14 novembre dans la rubrique "Vu de ma place au conseil municipal"). L'opposition ne l'a pas voté et un élu a même demandé un contrôle de légalité de la décision.

En ce qui concerne les illuminations maintenant, la ville a accordé une subvention de 90 000€ à l'Association de promotion et d'animation du commerce aixois (APACA). J'ai été le seul à ne pas voter ce dossier au conseil municipal du 3 octobre car aucun rapport sur l'utilisation des sommes allouées n'est jamais présenté aux élus, contrairement aux dispositions de la convention de partenariat entre la ville et l'association. Autrement dit, il faudrait voter sans connaître les résultats de la saison précédente. Ce dossier a donné lieu à de multiples critiques émanant de diverses structures actives à Aix, chacune faisant valoir ses arguments.

Les déclarations dans la presse

Voici une compilation des positions telles qu'elles ont paru dans nos journaux locaux. Un article de La Provence du 18/11/06 titre "Avant Noël, les commerçants ne se font pas de cadeaux". Dans un courrier daté du 15/11/06, Jacques Le Meray président du Groupement des artisans du Pays d'Aix (GAPA), un organisme plus ancien et qui a un savoir-faire visible tout au long de l'année, informe tous les élus qu'il avait fait des propositions d'animations depuis bien longtemps mais qu'il a été ignoré. Au passage, il signale que certaines idées de son projet – dont il fournit un descriptif détaillé qui ne laisse aucun doute sur son antériorité – ont été copiées par d'autres sans même l'avoir consulté. Bon, là, on se dit qu'il y a quand même un problème. Pourquoi choisit-on les uns et écarte-t-on les autres ? Mystère.

Comme si les choses s'enchaînaient, un article de La Provence Libérée du 9/12/06 publie une synthèse des activités de l'APACA qui donne quelques chiffres sur sa "représentativité". Un an avant, dans La Provence du 30/10/05, Jean Andrieux, son président, indiquait au sujet de la Fête du commerce (subventionnée elle aussi) : "Sur les 1600 commerces que possède Aix intra-muros, seuls 750 sont membres de notre association et lorsqu'il y a une réunion, si l'on arrive à en rassembler 350, c'est le bout du monde ! Pour cette fête, la Chambre de commerce a averti tous les commerçants du centre-ville mais seuls 400 ont reçu le kit de participation et après, libres à eux d'y répondre." Mais beaucoup affirment ne pas en avoir eu connaissance. Ce que regrette M. Andrieux : "Ils ne répondent pas aux sollicitations et s'étonnent après de ne pas connaître tel événement les concernant." A l'arrivée, seule une petite dizaine de magasins s'est mise aux couleurs de la fête.

Le 21/01/06, La Provence Libérée publie les vœux de l'APACA et M. Andrieux déclare : "Les illuminations en centre-ville seront renouvelées en 2006, de nombreux décors et guirlandes seront proposés aux commerçants. Bien sûr, nous déplorons toujours le manque de motivation de commerçants de certaines rues du centre qui nous empêche, par leur absence de participation, d'illuminer correctement toutes les rues comme nous le souhaiterions." Qui a raison ? Qui a tort ?

Des accusations graves

Le 1/12/06, La Provence titre gravement, "Pierre Alfonsi réclame la tête de Maxime Plantard". Le président de la Fédération de l'industrie hôtelière des Bouches-du-Rhône s'en prend nominativement à l'adjoint au commerce. "Nous sommes surpris qu'un élu au commerce dispose d'autant de casquettes et si différentes : avocat dans sa vie professionnelle, élu au commerce, adhérent de l'Union patronale d'Aix (…) dont l'APACA dépend (…). Cette situation pour le moins complexe et floue nous amène à vous (à Mme le maire) demander que soit envisagé un changement de délégation pour M. Plantard, car il ne peut être à la fois juge et partie." Puis, accusant l'adjoint au commerce de "prise illégale d'intérêts", Pierre Alfonsi conclut : "Nous nous réservons  le droit de saisir à l'encontre de M. Plantard les tribunaux compétents."

Bonjour l'ambiance ! Si cela est vrai, c'est inquiétant. Si ça ne l'est pas, pourquoi l'adjoint, par ailleurs juriste, fait-il le santon et ne réplique-t-il qu'incomplètement ? De surcroît, n'a-il pas été fait preuve de légèreté et d'inconséquence en votant ladite subvention du 3 octobre qu'il présentait lui-même au nom de sa délégation ? Ignore-t-il vraiment que la loi interdit ce type de participation à un vote (article L. 2131-11 du Code général des collectivités territoriales). Dans ses réponses aux questions des parlementaires portant sur la notion "d'élu intéressé", le gouvernement préconise une solution d'élémentaire prudence : "La précaution traditionnelle des élus qui consiste à ne pas prendre part aux délibérations concernant les associations dont ils sont membres semble suffire, dans un grand nombre de cas, à éviter leur mise en cause ultérieure. Les délibérations qui seraient prises, dans de telles conditions, sont illégales."

Au bout du compte, que constate-t-on ? Les animations et les illuminations suivent leur cours. Des associations de commerçants revendiquent leur représentativité. La mairie choisit ses interlocuteurs et en ignore d'autres et un élu est pointé du doigt. Quelques explications auraient peut-être été nécessaires. Tout le monde sait pourtant qu'il n'y a pire qu'une bougie : elle fait plus d'ombre que de lumière.

11 décembre 2006

Développement économique : un avis à la hauteur

vue_du_pays_d_aixPour s'informer sur la vie publique, il existe sur le Pays d'Aix un outil d'expertise qu'il est fort instructif de consulter. Les informations ci-après sont extraites du site du Conseil de Développement du Pays d'Aix qui vient de donner un avis négatif sur le Schéma de Développement Economique de la Communauté d'Agglomération du Pays d'Aix. Edifiant…

Le 17 octobre 2006, l'assemblée plénière du Conseil de Développement du Pays d’Aix a rendu un avis négatif sur le Schéma de Développement Economique. Et cela en réponse à la demande du 5 janvier 2006 de la Présidente de la CPA, Mme Joissains.

Sans remettre en cause la qualité technique du document présenté, il a considéré que celui-ci devait répondre plus clairement au diagnostic et aux enjeux développés dans le Projet d’Agglomération, ainsi qu’aux choix prioritaires des élus exprimés dans d’autres documents stratégiques communautaires.

Le Schéma de Développement Economique doit, sur la base du rythme de croissance passé, afficher une ambition pour les années à venir, et contribuer à définir un objectif de croissance économique pour le territoire avec un niveau d’emploi correspondant. Il ne peut se contenter de mettre en avant un ensemble de moyens et présenter une liste d’outils sans afficher d’objectifs prioritaires.

Le Conseil de Développement souhaite que les axes identifiés du Schéma de Développement Economique se déclinent dans les orientations budgétaires de la Communauté et insiste sur la nécessité d’un développement économique dynamique et maîtrisé, éclairé par une ambition partagée autour d’objectifs précis. Voici quelques exemples d'objectifs :
- favoriser un développement économique au service de l’emploi s’appuyant sur une cohérence habitat/transport,
- mettre en place un plan à cinq ans pour l’habitat et le logement,
- réaliser un réseau structurant et efficace de transports collectifs,
- développer une politique foncière adaptée aux besoins du Pays d’Aix,
- promouvoir l’enseignement supérieur, la recherche et les pôles de compétences,
- forger une identité du Pays d’Aix,
- fournir un accès aux technologies de l’information et de communication pour tous, avec la mise en œuvre du projet Haut Débit,
- soutenir activement les PME et des TPE, fortement créatrices d’emploi,
- soutenir les associations.
Le Conseil de Développement attache une attention particulière aux démarches d’évaluation des politiques publiques et notamment au suivi des indicateurs en matière d’emploi et d’insertion, de création d’entreprises, du produit de la taxe professionnelle, de requalification, etc. Le choix des indicateurs doit traduire les priorités politiques que la Communauté du Pays d’Aix entend mettre en œuvre.

Pour en savoir plus

Le Conseil de Développement, qui ne comprend pas d'élus, est une représentation de la société civile organisée du Pays d'Aix dans le processus d'élaboration et de mise en œuvre du Projet d'Agglomération, qui fixe les axes stratégiques de développement du territoire pour les quinze années à venir. Il est composé de 143 membres, répartis au sein de quatre collèges : Associations (32), Entreprises (32), Personnalités Qualifiées (47), Salariés (32).

Mis en place en 2002, le Conseil de développement est l'expression d'une démocratie participative ayant statutairement une grande autonomie. Grâce à des moyens d'études et d'expertises, il constitue une force de proposition auprès des élus qui disposent du pouvoir de décision. Il se veut le lien privilégié entre la société civile et les décideurs politiques. Il fait preuve d'une forte capacité d'écoute et de dialogue. Il assure la transparence de ses méthodes de travail.
Il affirme et défend les principes d'une vision globale du territoire du Pays d'Aix, de la cohérence des projets et de la recherche permanente de l'intérêt général.
Les membres se réunissent au sein de 4 groupes de travail :

Groupe 1 : Aménagement de l'Espace
Groupe 2 : Développement et Valorisation des Services au Public
Groupe 3 : Développement Economique et Emploi
Groupe 4 : Développement et Valorisation de la Vie Locale

Il a vocation à :

- donner un avis pertinent sur les projets de la Communauté d'Agglomération du Pays d'Aix
- assurer le suivi et l’évaluation des politiques qui en découlent
- se saisir de nouveaux projets et interpeller les élus communautaires
- faire valoir ses propres avis fondés sur l’expression des différentes composantes de la société civile

Ses membres s’engagent dans une démarche volontariste et de progrès dans le respect de chacun.

A signaler que ce n'est pas la première fois que le Conseil juge avec sévérité les décisions voulues par Mme Joissains. L'an dernier, un rapport avait établi les insuffisances des arbitrages sur les orientations budgétaires de la CPA.

9 décembre 2006

Sarkozy veut (nous) rouler sans Code

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Pour ou contre le travail le dimanche ? Faut-il brûler le Code du travail ? Où Sarkozy veut-il en venir ? Ces questions sont cruciales. Elles risquent de remettre en cause des conquêtes fondamentales. Celles qui ont jeté les bases des relations juridiques entre employeurs et employés, fixé les droits et des devoirs de chacun et établi le rôle de l'Etat et des forces syndicales.

Piétiner le Code du travail, en réclamer sa suppression, c'est tout simplement vouloir un retour à la loi de la jungle.

La droite n'a cessé de tailler en pièces la législation du travail. Sans répit, elle a créé des statuts de plus en plus précaires (bonjour le CPE !) pour le plus grand plaisir du MEDEF qui en impose toujours plus. Elle a multiplié toutes les formes d'emplois jetables. Elle considère que les salariés doivent faire des sacrifices et se contenter d'une obole.

A ses yeux, la féroce compétition économique ne peut se mener que sur le dos de ceux qui transpirent. Pas de ceux qui les font transpirer.

Sarkozy aboie qu'il faut travailler plus pour gagner plus. Au profit de qui ? Qu'il faut libérer les contraintes qui pèsent sur les employeurs. Et les salariés, ils ne subissent rien peut-être ? S'il faut travailler davantage pour bénéficier d'un salaire qui permette de faire face à une vie normale, n'est-ce pas avouer que le travail est mal payé ?

Sarkozy veut tout déréglementer. Il prône l'idée que chacun peut travailler tout le temps, sur la base du volontariat, dit-il. Et puis quoi encore ? Comment, sans aucune règle, les salariés pourraient-ils résister aux pressions et aux abus de toutes sortes surtout avec la peur de perdre leur travail ? "Vous ne voulez pas ? Alors, vous êtes licenciés !"

Il n'y a pas la mer à 500 mètres

Citons un exemple bien parlant. Tout le monde connaît Plan de Campagne. On peut y acheter tout ce qu'on veut. Cette très vaste zone commerciale, entre Aix-en-Provence et Marseille, est ouverte le dimanche, dans la plus pure illégalité.

Avec trois ou quatre autres du même genre en France, elle a instauré des conditions de travail d'une étrange logique. Ici, les grandes enseignes estiment qu'elles peuvent se passer d'appliquer le droit quand, par ailleurs, les mêmes, situées hors de ces zones, admettent le repos dominical.

De protocole en protocole, Plan de Campagne a réussi à tenir sous ce régime pendant quatre décennies ! Non pas parce que le Code du travail permet l'ouverture de certains types de commerces sous des conditions légales spécifiques mais parce que le laisser-faire a prévalu sous le masque de la défense de l'emploi.

Depuis quelques années, une bataille a pourtant été engagée. Après de longues péripéties procédurières menées par les associations de commerces aux intérêts opposés et sous la pression des syndicats qui veulent faire respecter la loi, des décisions de justice parfois contradictoires ou dilatoires sont intervenues pour la fermeture dominicale.

La réplique n'a pas tardé. Une tentative pour transformer le statut de la zone commerciale en zone touristique et de loisirs s'est fait jour. Mais, hic, la chose est impossible car il n'y pas la mer à 500 mètres ! Le Préfet en personne est entré en jeu. Le gouvernement a décidé d'arbitrer. Plan de Campagne aurait donc dû fermer le dimanche à partir du 1er janvier 2007.

Et puis, dernier rebondissement, Renaud Dutreil, ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat, qui avait juré que la loi serait appliquée sans faille, revient sur sa décision et prolonge le délai jusqu'en février. Ce faisant, il donne ainsi un nouveau délai aux vieilles méthodes qui ont créé la polémique. Belle inconséquence.

Plan de… cocagne

Pour maintenir l'ouverture en toute infraction, les uns et les autres ont mis en avant tous les "arguments". La prétendue envie des Provençaux de faire leurs achats le dimanche, le succès ininterrompu de la fréquentation, la diversité des services proposés aux clients et aux visiteurs.

Mais aussi les conséquences d'une fermeture avec la baisse des chiffres d'affaires avec plusieurs zéros, la perte d'emplois à coups de grosses centaines pour intimider et faire pression (en vérité, beaucoup d'emplois d'étudiants et de contrats à durée déterminée…).

En pareilles circonstances, les partisans de l'ouverture ont usé de tous les cynismes que le profit peut motiver. Y compris se moquer des emplois précaires, des horaires tardifs et éclatés des salariés flexibilisés à fond, du renouvellement incessant des employés toujours recrutés au bas de l'échelle et donc avec un moins que rien de salaire et sans aucune perspective de promotion. Avec, en prime, si l'on ose dire, l'expérimentation de la casse du Code du travail pour mieux l'étendre ailleurs.

Peu importe aussi que des enseignes poussent beaucoup de gens modestes au surendettement à coups de matraquage publicitaire dans les boîtes aux lettres et dans la presse, conditionnant ainsi les esprits au point de leur faire croire qu'aller dépenser constitue une sortie dominicale… enrichissante. Cette vision-là, c'est l'anéantissement du droit à la vie de famille, du droit des individus à disposer de leur temps libre comme bon leur semble.

Ah, oui bien sûr, on trouve bien ici des cinémas, des restaurants, des fast-foods, des bars, des attractions, des parkings géants, des garderies, mais… pas de théâtre, de musée ou de bibliothèque, par exemple.

Au jeu des intérêts bien compris, la Communauté d'agglomération du Pays d'Aix et la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole y sont allées de leurs armes. La CPA ferraillant pour que la taxe professionnelle, qu'elle encaisse actuellement et qu'elle ne veut pas perdre, n'aille pas dans l'escarcelle de Marseille, qui voudrait bien en récupérer une bonne partie car la ville est au bord du gouffre budgétaire.

Oui, décidément, à tous points de vue, Plan de Campagne, c'est un vrai pays de cocagne. Où il ne manque plus que les pompes funèbres pour enterrer le Code du travail et y faire une croix dessus à n'importe quel prix.

7 décembre 2006

50, 22, 20 et... 5

box_moneyCette période de l'année voit le retour dans l'actualité des appels à la générosité. Emmaüs a 52 ans, les Restos du cœur en ont 22 et le Téléthon en a 20 ans. Loin de moi l'idée de nier le rôle utile et souvent primordial de toutes les organisations caritatives ou humanitaires. Elles font un travail remarquable, avec sérieux, courage et même abnégation.

Mais ne faudrait-il pas une fois pour toutes se poser la question des politiques publiques que devrait mener l'Etat ?

Bien sûr, les citoyens contribuent nombreux à la solidarité nationale par le biais d'espèces, de chèques, de denrées, de vêtements… Certes, plusieurs gouvernements ont aussi mis en place des déductions fiscales pour inciter à donner. Mais le problème est plus vaste. Il est à la fois politique, économique, social et moral.

L'Etat, attaqué de toutes parts par les tenants du libéralisme et du chacun pour soi, ne garantit plus le minimum vital à beaucoup de nos concitoyens. Près de 6 millions de personnes vivent très mal et, pour une bonne part, sont privées d'emploi. Ceux qui en ont un en bas de l'échelle ont des salaires de misère pour des activités souvent ingrates.

Pendant ce temps, les plus riches engrangent des sommes colossales indécentes par des jeux financiers ou boursiers qui n'ont rien à voir avec le travail produit. Les entreprises multinationales ou nationales font des profits comme cela ne s'est jamais vu, sans toujours les réinvestir dans le circuit économique. L'écart entre les laissés-pour-compte et les pourvus se creuse jusqu'à la béance.

Au milieu, les classes moyennes encore épargnées il y a moins d'une décennie vont bientôt rejoindre la cohorte des plus démunis. Ainsi, au lieu d'une juste rétribution du travail et d'une répartition plus harmonieuse des revenus, on voit s'installer une société éclatée à plusieurs vitesses.

Il n'y a pas lieu de s'étonner ensuite que ces ingrédients puissent alimenter des crises qui se font de plus en plus fréquentes jusqu'à en devenir permanentes et même des révoltes qui éclatent sans crier gare. Quels conflits peuvent surgir d'une telle situation, nul ne le sait.

On le comprend bien, le problème dépasse le seul aspect du niveau de vie. Il est intimement lié à tout ce qui devrait assurer à chacun sa place dans la société. Car il concerne tout à la fois l'emploi, les salaires, le logement, l'éducation et la santé...

L'échéance décisive

Faute d'une démarche volontariste, énergique et décisive de l'Etat pour lutter contre toutes les formes d'exclusion, les conséquences sont dramatiques pour les individus et, en fin de compte, pour la collectivité toute entière. La cohésion sociale n'a plus de fondements et génère des ravages qui laissent des millions de personnes sur le bord de la vie, sans repères et, pire, sans espoir d'un lendemain meilleur. Peu à peu se mettent en place la solitude, la relégation, le surendettement… auxquels s'ajoutent un déni de citoyenneté, l'abstention ou les votes extrêmes.

Ce n'est pas la charité – qui, par nature, est sans fin puisque qu'elle ne peut apporter qu'un soulagement provisoire – qui soignera notre société malade. Seule la voie retrouvée de la politique permettra de conférer à tous et à chacun la part de dignité qui élève l'homme.

Dans 5 mois, l'élection présidentielle ne pourra pas éluder plus longtemps le vrai débat sur le devenir de notre société. Le choix que nous ferons devra prendre en compte cette réalité, éviter tous les expédients et s'attaquer à la racine du mal.

Je n'étonnerai pas en disant que je ne fais pas confiance à la droite qui a nourri sans vergogne la casse sociale durable pendant qu'elle a promu les nantis les plus cyniques. Je me prononce pour une politique de gauche, dans la lignée des décisions fondatrices qui ont forgé notre histoire. Celles qui ont permis le progrès et qui ont toujours cherché à assurer l'épanouissement de l'individu en organisant la société. Pour ce défi, plus une minute à perdre.

29 novembre 2006

Antennes-relais : et la jurisprudence, alors ?

radiationDes antennes-relais de téléphonie mobile ont été installées sur le toit d'un immeuble HLM du quartier d'Encagnane. Ce n'est pas la première fois qu'à Aix des riverains vivant à proximité expriment de fortes inquiétudes. Le débat est électrique, si l'on peut dire.

Le pire, ici, c'est que la mise en place s'est faite par surprise. Les résidents de l'immeuble "l'Odyssée" semblent avoir découvert cela au moment même des travaux. Voilà de quoi brouiller encore un peu plus gravement les ondes, comme sur bien d'autres sujets déjà, entre l'Office et les locataires. Un collectif s'est constitué pour alerter le maire et lui demander le retrait pur et simple de ces antennes.

Certes, les "avis d'experts" (sincères ou biaisés, d'ailleurs) sont contradictoires. Les risques que de telles installations seraient susceptibles de provoquer sur la santé humaine sont-ils oui ou non avérés ?

Certes aussi, il existe des règlementations européennes. Mais certains pays ont pris des dispositions plus restrictives selon ce que l'on appelle le principe de précaution.

L'OPAC Pays d'Aix Habitat veut faire entendre qu'il se conforme à la loi, comme pour prétendre qu'on ne peut rien faire. La bonne blague !

Des gens déjà confrontés à de telles situations mettent pourtant en avant des décisions qui devraient donc être prises en compte par jurisprudence.

Ainsi, par exemple, le Tribunal Administratif de Marseille, dans ses décisions des 9 mars et 6 avril 2004, déclare qu’"un maire peut légalement prendre, en ce qui concerne les émetteurs d’ondes de radiofréquence situés sur le territoire communal, des mesures réglementaires ou individuelles au titre de ses pouvoirs de police."
Par ailleurs, la Cour d‘Appel d’Aix-en-Provence, dans son arrêt du 8 juin 2004, considère que "la commune (ville de Nice) propriétaire des bâtiments mis à disposition de l’école est tenue de fournir des locaux exempts de risques, qu’ils émanent de son fonds ou du voisinage, et que, sa responsabilité pouvant être mise en jeu, elle a intérêt manifeste à agir en justice contre les propriétaires d’installations voisines de nature à créer un risque pour les usagers."

Que l'on sache, Mme Joissains n'est pas sans pouvoir. Elle est à la fois présidente de l'OPAC ET maire. Le bâtiment concerné relève de l'Office et il est situé à proximité de deux écoles communales. Cela devrait donc, en usant d'un peu de discernement, lui faciliter la tâche pour remédier à une question qui est ressentie avec la plus grande angoisse.

En ne le faisant pas, n'engagerait-elle pas sa double responsabilité ?

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