Elections, sièges à gnons ?
SOUPE À LA GRIMACE. Je livre ici mon regard sur les résultats. Si je me réjouis pleinement de la défaite du RN, je ne me satisfais pas pour autant de l'élection de la droite. L'absence de la gauche, qui a retiré une nouvelle fois sa liste, sera hélas préjudiciable à la représentation démocratique pluraliste des électeurs...
Je n'ai jamais raté le moindre scrutin de ma vie. J'ai donc le droit de commenter, de critiquer et même d'apprécier. Ces 20 et 27 juin, je me suis rendu à mon bureau de vote. Les abstentionnistes ont battu un nouveau record qui a été beaucoup analysé. On note également une forte proportion de votes blancs ou nuls qui indiquent le désarroi devant l'offre.
J'y vois deux raisons. Un, ce n'est pas l'indifférence à la participation. Selon moi, c'est l'expression d'une protestation souterraine qui récuse nombre de politiques menées qui sont tellement éloignées et même déconnectées des préoccupations quotidiennes des Français. Deux, les élus de tous niveaux et de tout bord semblent n'être concernés que par l'idée d'obtenir une place et parfois les indemnités qui vont avec. Comment alors intéresser les électeurs qui attendent que l'on traite les vrais problèmes ? On a dit que les abstentionnistes font surtout partie des classes moyennes, des classes populaires et la jeunesse qui s'estiment délaissées et pour certaines parties méprisées. Les mouvements sociaux récurrents en sont l'illustration.
Ce cadre étant posé, voyons un peu ce qui ressort des résultats tels qu'ils sont. L'extrême droite a régressé en pourcentage et en nombre d'élus. Et c'est tant mieux. Les candidats du parti présidentiel n'ont conquis aucune région et aucun département. Sur les quelque 4000 élus départementaux de France, LRM n'en a que 80. Une misère quoi. A mon avis, cela démontre que les électeurs n'ont pas fait confiance à ces candidats. Et le président de la République est bien le seul qui conserve une cote de popularité en dépit des échecs de son parti aux municipales, aux européennes, aux régionales et aux départementales. Les partis traditionnels ont engrangé des résultats comme au bon vieux temps. Au niveau national, ils peinent cependant à être crédibles pour présenter des candidats acceptables pour la présidentielle.
Voyons maintenant ce qu'il en est de la situation locale. Thierry Mariani s'est pris une déculottée. Son nomadisme politique de l'UMP au RN et ses exécrables accointances internationales avec des dirigeants peu recommandables n'ont pas plu. La région n'a pas fait d'exception pour battre cette extrême droite mortifère. Renaud Muselier a gagné, avec le bienveillant secours de la gauche qui n'a toujours pas d'élus.
Le président de la région obtient là en quelque sorte son bâton de maréchal alors qu'il avait été battu en 2004, qu'il avait perdu la bataille de la présidence de l'agglomération de Marseille au profit du socialiste Eugène Caselli, et qu'il n'a jamais réussi à être le successeur à la mairie de Marseille de Jean-Claude Gaudin qui le baladait.
Personnellement, je me réjouis de la défaite de Thierry Mariani mais, étant viscéralement de gauche, je ne puis me satisfaire de l'élection de Renaud Muselier. D'autant plus que sa liste comprend entre autres le multicarte Christophe Madrolle prêt à tous les changements d'appartenance, des LRM et Sophie Joissains de la mairie d'Aix qui soi-disant combat le parti présidentiel mais s'en accomode bien en région pour servir ses intérêts.
A suivre…