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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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9 juin 2011

La galaxie des amis haut placés des frères Guérini

 squarcini fremont proglio

Des millions d'euros qui s'envolent vers des paradis fiscaux ou vers des comptes secrets, on en verra encore. Des copinages fructueux et des services rendus, on verra encore aussi.
La traque que mène le juge Duchaine au Luxembourg et en Suisse dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Alexandre Guérini apporte la preuve que les circuits de l'ombre sont monnaie courante. Le juge a mis la main sur plusieurs millions d'euros planqués en Suisse après avoir transité par plusieurs pays.
La Provence, qui continue à faire son travail, a révélé hier comment de grosses sommes d'argent provenant des traitements de déchets ont pu être exfiltrées. Le Canard enchaîné paru également hier a lui aussi mis ce sujet à la une. La presse hebdomadaire essaie, elle aussi, de regrouper divers éléments et de mettre en perspective les tenants et les aboutissants.
La semaine dernière, le Nouvel Observateur a publié quatre pages dont le thème était les frères Guérini et leurs amis haut placés. Certes, il y a des failles dans les réseaux puisque, par exemple, de nombreuses mises en examen ont été signifiées à des personnes ayant plus ou moins des liens avec Alexandre Guérini qui a lui-même a été incarcéré pendant près de six mois. Mais les mystères de la galaxie des affaires seront-ils totalement percés un jour ? Il y a de quoi en perdre son souflle.
Voici l'article intégral du Nouvel Observateur du 2 juin, un article qui mérite d'être lu jusqu'au bout.

 LOGO NOUVELOBS 2
guerini obs titre

C'était au palais du Luxembourg, il y a quelques jours à peine. Ce mardi 24 mai, les candidats de gauche aux prochaines élections sénatoriales de septembre déjeunaient avec leurs collègues dans les très chics salons de Boffrand, prêtés pour l'occasion par le président du Sénat. Parmi eux, Alain Richard, président de la commission d'enquête diligentée par le PS sur la fédération des Bouches-du-Rhône. Mais aussi ­- il s'était fait discret ces derniers temps -, le sénateur Jean-Noël Guérini, l'homme fort de la "fédé", le principal visé par cette commission qui rendra son rapport le 21 juin. L'échange, vif, a lieu entre deux portes. Guérini finit par tourner les talons, agacé : "Travaille bien !"
Pas facile, en ce moment, la vie de "Jean-Noël". Il était "Guérini de Marseille", "le futur maire", murmurait-on sur son passage ; on tient désormais le président du conseil général des Bouches-du-Rhône pour un survivant - quand on ne refuse pas son regard. Il a d'autres connaissances, heureusement, à Paris. Et haut placées. Ce même mardi, à 18h45, au pavillon Ledoyen, Jean-Noël Guérini est invité à la décoration d'officier de la Légion d'honneur d'Eric Giuily par Christian Fré­mont. "Eric", ex-patron de l'AFP, est son "copain" depuis que Gaston Defferre avait enrôlé le jeune énarque dans son équipe, Place-Beauvau, ou s'écrivaient les lois de décentralisation. Quant à "Chris­tian" - le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy -, le Marseillais l'a connu quand ce dernier était préfet de la région Paca, entre 2003 et 2007 : "Avec Christian s'est dégagée une amitié extraordinaire, s'enflamme-t-il. J'attache beaucoup d'importance à la relation humaine."
Alexandre, son frère cadet, vient de sortir de la maison d'arrêt de Luynes, après cinq mois derrière les barreaux. Pour éviter la presse, un fourgon de l'administration pénitentiaire l'a lâché à un rond-­point. Mis en examen pour, notamment, abus de biens sociaux, détournements de biens publics et blanchiment en bande organisée, Alexandre Guérini a perdu quinze kilos en prison, malgré, là aussi, quelques connaissances "haut placées" dans leur genre - et arrêtées en même temps que lui, grâce aux écoutes téléphoniques pratiquées par les gendarmes. Un "parrain" de la Côte, Bernard Barresi, en cavale depuis près de vingt ans, deux frères - les Campanella - qui, comme dans "Un prophète", le film de Jacques Audiard, ont veillé sur lui pendant l'hiver. Patron de la SMA Environnement, une boîte d'ordures - pardon, de propreté -, Alexandre Gué­rini, qui portait sur lui un chargeur de pistolet automatique Glock quand il a été interpellé, a fait savoir qu'il a recommencé à travailler.
"Arrêtez de dire "les frères" et de coller nos noms, comme on fait avec les truands. Je n'en peux plus !" Jean-Noël Guérini est fatigué qu'on fasse parler son patronyme. Sur le Vieux-Port, tout le monde éclate en effet de rire quand il explique qu'il n'a rien il voir avec les fameux gangsters - "Antoine", "Mémé" et autres Guérini, membres du célèbre clan des années 1950. "C'est bien la première fois que deux Guérini sont du même village et ne sont pas parents !", gronde le député UMP des Bouches-du-­Rhône Renaud Muselier, en relevant qu'Alexandre et Jean-Noël sont nés à Calenzana, sur les hauteurs de Calvi, comme leurs homonymes. Les deux frères ont pourtant raison. "Il faut remonter à plusieurs générations pour voir leurs familles se croiser", confirme l'historienne Marie-Françoise Attard­-Maraninchi, auteur du "Panier, village corse à Mar­seille" (Autrement) et solide spécialiste des "solidarités" dans la cité phocéenne. Les vrais cousins des Guérini sont ailleurs : ces petits Corses marseillais que l'"establishment" socialiste parisien a toujours un peu méprisés entretiennent un réseau d'amitiés solides dans les plus hauts cercles du pouvoir. C'est la révélation imprévue de l'enquête menée depuis plus de deux ans par le juge d'instruction Charles Duchaine sur les marchés truqués des déchets de l'agglomération marseillaise. Une enquête qui va jusqu'à suspecter "l'existence de circuits de blanchiment passant par l'Espagne et le Luxembourg", indiquait l'ordonnance de placement en détention d'Alexandre Guérini, le 1er décembre 2010.
Le premier de ces amis influents, donc, s'appelle Christian Frémont. Pas le méchant "Frémont" de "Plus belle la vie", le feuilleton vedette de France 3 tourné à Marseille. Non, un "serviteur de l'Etat", comme on dit pour les préfets bien notés, au "profil originel de gauche" selon la terminologie en cours dans la profession : directeur adjoint du cabinet de Paul Quilès, Place-Beauvau, en 1992, avant d'être choisi par Jean-Pierre Chevènement pour diriger les services du ministère de l'Intérieur, en 1997. Il fut longtemps directeur des stages de l'ENA et connaît donc parfaitement tous les rouages et les pièges de l'administration. Quand il est nommé préfet de région à Marseille en 2003, il rencontre l'inévitable Jean-Noël Guérini. Les deux hommes se tutoient. Leurs femmes se retrouvent au théâtre de la Criée ou ailleurs. Il est vrai qu'à Marseille, villa d'été de fonction aidant, les préfets de région tissent toujours mieux et plus vite qu'ailleurs des liens de proximité avec les élus. Son successeur, Hugues Parant - fils de l'ancien patron de la DST et frère du nouveau "Monsieur Afrique" de l'Elysée -, semble bien connaître aussi "Jean-Noël".
Au tribunal de Marseille, les juges qui se penchent sur ce dossier de marchés truqués se demandent s'ils ne vont pas interroger, un jour, Christian Frémont, le nouvel homme fort de l'Elysée. Pour eux, en effet, la préfecture de région aurait fait preuve d'un curieux interventionnisme, qui s'avérera profitable à Alexandre Guérini. En 2004, la préfecture de région avait fait un déféré préfectoral empêchant la mairie de La Ciotat d'acquérir un terrain jouxtant la décharge du Mentaure, que lorgnait "Monsieur Alexandre". En revanche, en 2006, une déclaration d'utilité publique permet de transférer le fameux terrain du conseil général à la communauté d'agglomération d'Aubagne, puis au frère de Jean-Noël Guérini.
L'autre relation haut placée de Jean-Noël Guérini se nomme Bernard Squarcini. Avant de prendre la direction du Renseignement en France, ce fidèle de Nicolas Sarkozy - détesté à l'époque par les chiraquiens au pouvoir - avait été "exfiltré", de 2004 à 2007, et nommé préfet délégué à la sécurité de Mar­seille. Comme Frémont, Squarcini croise "Jean-­Noël", "petit" Corse lui aussi, qui plus est ex-délégué de Force ouvrière, et donc interlocuteur incontournable dans la cité phocéenne quand on est préfet à la sécurité et soucieux de l'ordre et de la paix sociale. Comme Frémont, Squarcini travaille - trop. En janvier 2007, il est pris d'une vive douleur au sternum. La légende - elle convient aux deux intéressés - veut que "Bernard" se lie d'amitié en pédalant sur les vélos du même centre de rééducation cardio-vasculaire que le patron des socialistes marseillais, qui vient, lui, d'être opéré à cœur ouvert. "La mort qui vous frôle, ça crée des liens, ironise son ennemi Renaud Muselier, médecin dans le civil, on parle dilatation, stents, médecins..." Squarcini conseillera en tout cas discrètement à Guérini, quand les investigations du juge Duchaine prendront de l'ampleur, de choisir aussi un bon avocat, le sien : Me Patrick Maisonneuve.
"Bernard, ça fait au moins deux mois que je ne l'ai pas vu", dit aujourd'hui Jean-Noël Gué­rini, sans vraiment démentir la rumeur marseillaise qui veut qu'il aurait souhaité - en vain - dîner à Paris avec le patron de la DCRI, le soir de la dernière perquisition au conseil général. Finis, aussi, les rendez-vous voyants de Squarcini avec les dirigeants marseillais de FO, au Bristol. Prudences policières ? Parades contre les "manip" ? Le patron de la DCRI a très peu apprécié qu'on relève que son fils, après un master européen sur la "réduction des déchets industriels banals à la source", soit entré au conseil général des Bouches-du-Rhône. Ou qu'on le soupçonne d'être l'un de ceux qui ont "prévenu" les Guérini de l'ouverture d'une enquête judiciaire.
Un coup de fil enregistré par les gendarmes entre "Jean-Noël" et "Alexandre", le 27 avril 2009, moitié en corse, moitié en français, montre en effet que le premier sait par un mystérieux informateur que le juge Charles Duchaine est lancé sur leurs traces. "Je suis censé ne pas le savoir. (...) Il se dit qu'une enquête préliminaire sera ouverte. A mon avis, ça doit être pour les décharges, Alex... Je saurai tout demain dans les détails... Il va me rappeler, s'il peut, de Madrid." Ce jour-là, Bernard Squarcini se trouvait en Espagne, en bonne compagnie : avec Pierre Charon, mais aussi le député de Marseille Renaud Muselier, et enfin Frédéric Péchenard, le patron de la Police nationale, il accompagne le président de la République à Madrid. Tous les quatre - en jabot - sont décorés de l'ordre d'Isabelle la Catholique : une magnifique photo du quatuor, accrochée dans le bureau du député Muse­lier, à Paris, en témoigne, date à l'appui. Plus tard, des textos envoyés par "Alex" à son avocat d'alors, Olivier Grimaldi, évoqueront "le Squale", surnom bien connu du patron de la DCRI. "L'enquête, je la connaissais depuis novembre 2008, balaie aujourd'hui Squar­cini en soupirant. Vous croyez que j'aurais attendu aussi longtemps si j'avais voulu prendre le risque fou de prévenir Jean-Noël ?"
Henri Proglio a moins de scrupules pour composer le numéro des Guérini. Henri Proglio ? Le nouveau patron d'EDF, l'ancien homme fort de Veolia. De tous, c'est peut-être lui qui connaît le mieux les frères. L'énergique pionnier de la multinationale a toujours tissé des liens personnels avec les élus. Mais avec ces deux là ,  c'est encore autre chose. Fils de commerçants d'Antibes, le jeune Proglio intègre la Compagnie générale des Eaux (future Veolia) en 1972, prend en 1990 la direction de la CGEA, filiale spécialisée dans la gestion des déchets et des transports. C'est là, autour d'une affaire marseillaise, qu'il rencontre "Alexandre". Le Corse, de sept ans son cadet, bluffe - et "double" le diplômé d'HEC, pourtant roué lui aussi, sur un "deal". Une amitié s'installe, à peine troublée par une brouille. "Quand il y a quelques années, avant la prison, il caressait des rêves politiques, Alexandre avait même tenté de faire racheter à Henri "La Provence"...", se souvient un proche.
Depuis 2001, Alexandre Guérini est en effet un homme d'affaires fortuné. Ses aventures commerciales ont en effet souvent croisé la route de l'ex­Générale des Eaux. En 1982, à 26 ans, l'enfant du Panier monte en effet sa première entreprise, spécialisée dans la propreté, avant de la revendre "en juin 1989 à une filiale de la Générale des Eaux pour environ 7.300.000 francs", a-t-il confié en novembre 2010 aux gendarmes. "Ensuite, j'ai continue à diriger cette société, en tant qu'employé. Je l'ai quittée en 1994 avec une clause de non-concurrence de dix ans." Belle opération, qui en annonce d'autres, parallèles : Alexandre Guérini crée une société similaire, dont un homme de paille porte les actions, rachète une décharge qu'il développe. Avant de la vendre à nouveau, en 2001, à... la CGEA, la fameuse filiale de Veo­lia, pour environ 26 millions d'euros. Le 14 mars dernier, le juge Duchaine lui rappelle que "20 millions d'euros ont été reversés sur un compte au Luxembourg" et "qu'il [lui] resterait aujourd'hui 6 millions d'euros", alors que le mis en examen n'est "officiellement propriétaire d'aucun bien". A quoi donc ont été dépensés ces millions ?, interroge le juge, qui flaire le blanchiment. Des dépenses ordinaires, a répondu évasivement "Alexandre".
Devant le juge, le voilà désormais mutique. Notamment sur ses fréquentations. Une écoute téléphonique versée au dossier témoigne de la proximité du "petit" entrepreneur marseillais avec Henri Proglio. Nous sommes le 7 mai 2009. Celui qui est encore patron de Veolia appelle "Alexandre" pour se plaindre de Michel Vauzelle : le président socialiste de la région Paca refuse en effet l'implantation à La Ciotat d'un "campus Veolia" - un centre de formation maison, une idée géniale de Proglio qui avait fait pâlir d'envie, à l'époque, l'autre géant de l'eau, Suez Environnement. Proglio enrage. Dialogue :
H.P. : Putain... Alexandre, faut se les faire, hein ! (...) Je l'ai vu [Michel Vauzelle] a l'assemblée nationale pour ça.
A.G. : (...) C'est vraiment un con, Jean-Noël est d'accord, Jean-Noël pousse pour qu'on le fasse et lui, ce con, il veut pas. Il me dit, il paraît qu'il a été reçu par M. Pro­glio...
H.P. : Non, il n'a pas été reçu, c'est moi qui ai fait le déplacement, je suis allé lui cirer les pompes à l'assemblée nationale pour pas qu'il pense que je faisais pas l'effort d'aller le voir (...)
A.G. : Ouais, ouais. Dites-moi, je vais vous écrire un mot ce week-end, comme ça vous le recevrez chez vous, et je vous expliquerai tout ce que, heu, tout ce que j'ai eu là comme petits soucis, là, et...
H.P. : Ecoutez-moi Alexandre, quoi qu'il arrive, si je peux vous être de quelque utilité que ce soit dans quelque domaine que ce soit, je suis à vos côtés, hein (...)
A.G. : Ah, écoutez Henri, je vous embrasse, merci de m'avoir rappelé.
Depuis cet échange, dont il a eu connaissance dans "Le JDD", Vauzelle n'a croisé Proglio qu'une fois. C'était le 16 mars dernier. Le patron d'EDF était auditionné par la commission des Affaires étrangères, dont Vauzelle est vice-président, sur le Japon et le risque nucléaire. A l'issue de l'exercice, Proglio tente d'éviter le député socialiste, qui le rattrape : "Vous confirmez m'avoir traité de con ?", lui lance l'élu, glacial. "Je ne commente pas ça devant les journalistes", esquive le patron d'EDF. Pas davantage ne souhaite-t-il "commenter", aujourd'hui, l'embauche, il y a vingt ans, à Sarp Industries (une division de la CGEA qu'il dirigeait), d'un attaché de direction nommé... Jean-Noël Guérini. Son nom n'apparaissait pas dans l'annuaire des employés, "comme c'est la règle alors à Veolia pour les élus sensibles", confirme un cadre du groupe. "Je l'ai connu par les socialistes de l'époque, notamment Louis Phili­bert, l'ex-cantonnier, raconte bien, jovial, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. C'était en 1990, j'étais nu, cru, j'avais perdu les élections municipales, il fallait manger, Henri m'a aidé. Je vous dis, j'attache beaucoup d'importance à la relation humaine. Et de mon côté, je ne faillis jamais." L'inverse serait-il vrai ?                                            Ariane CHEMIN

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3 juin 2011

Selon Le Canard, Guérini s'en prend à La Provence

 guerini presse

Le Canard enchaîné de mercredi revient lui aussi sur la mise en examen de Rémy Bargès, directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini. Et conclut son article avec une info assez surprenante. 
La Provence va se voir privée des publicités du conseil général. La raison ? La liberté prise par le quotidien d'avoir fait son travail en relatant en long et en large toute l'affaire Guérini, sans oublier les aspects politiques liés au fonctionnement du conseil général, de la communauté urbaine et de la fédération du parti socialiste.
Ce n'est pas dit mais c'est ce qu'il faut comprendre.
Ce n'est pas la première fois que Jean-Noël Guérini use de menaces ou les met en pratique. Mais, si ce qu'affirme Le Canard enchaîné se vérifie - il suffit de surveiller au jour le jour - la preuve en aura été faite. 
Pourtant, on a souvent entendu Guérini exprimer son respect "d'une presse libre, indépendante et responsable".
Or, le mistral tournant, son appréciation a changé du tout au tout.
Ainsi, en décembre dernier, il dénonçait "cette manœuvre d'une petite presse en manque de sensationnel", se plaignant de l'étalage des frasques de son frère et "s'interrogeant sur cette tempête médiatique qui instrumentalise une enquête".
Fin 2009 déjà, il annonçait vouloir intenter des poursuites contre les organes de presse qui évoquaient les affaires de son frère.
Et lors de ses vœux de janvier 2010 au conseil général, il y a donc plus d'un an, Guérini avait consacré quelques minutes à sa vision de la liberté de la presse au moment précisément où les enquêtes judiciaires commençaient à prendre corps.
Désormais, son frère ayant été mis en examen tout étant passé par la case prison, lui-même ayant été réélu président du CG mais en attente des conclusions de la commission d'enquête interne du parti socialiste, il s'apprêterait, si ce n'est déjà fait, à exercer des représailles à l'encontre de La Provence. Affligeant.

(Clic sur l'image pour agrandir)
guerini canard 1

Liberté de la presse et enquêtes judiciaires

Lors d'une rencontre avec la presse, le 8 janvier 2010 au conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini a tenu "à saluer et honorer la démocratie et son corollaire fondamental : la liberté de la presse". Mais...

 
Liberté de la presse et enquêtes judiciaires

1 juin 2011

Mise en examen de Rémy Bargès, dir'cab de Guérini

 guerini imperator - Copie (2)

Un fusible a fondu avec la mise en examen de son directeur de cabinet. Ce qui amène maintenant à se reposer la question de savoir si Jean-Noël Guérini n'est pas susceptible d'être lui aussi approché par le juge Charles Duchaine.
En décembre, parlant de son frère Alexandre, Jean-Noël avait déclaré "lui, c'est lui, et moi, c'est moi. Je ne suis concerné, ni de près ni de loin, par les affaires et les entreprises de mon frère". Il s'était même réjoui que "le conseil général n'est en aucun cas concerné par les affaires judiciaires" et que son collaborateur Rémy Bargès, entendu comme témoin, "est ressorti libre" après sa convocation chez le juge.
Ce lundi, après sa seconde audition, il en est également ressorti libre mais cette fois avec une mise en examen sur le dos. Voilà donc les déclarations de Jean-Noël Guérini écornées, et même contredites, par ce rebondissement auquel on pouvait toutefois s'attendre dans l'enquête des marchés publics présumés truqués puisque le directeur de cabinet s'entretenait régulièrement au téléphone avec son frère.
Les raisons sont les mêmes que celles divulguées en décembre par Le Point. A savoir, que les ordinateurs des secrétaires du cabinet de Jean-Noël Guérini et de Rémy Bargès lui-même avaient été remplacés à la veille d'une perquisition de locaux du conseil général alors même que Jean-Noël avait été mystérieusement averti en amont de l'existence d'une enquête sur les marchés publics.
Le juge estime qu'il y a soupçon de "destruction de preuves". Il n'a visiblement pas été convaincu par les explications que lui avait fournies Rémy Bargès, "Je pense que j'ai paniqué, dans la mesure où il y avait un certain nombre d'informations à caractère politique sur ces ordinateurs, notamment des notes sur les subventions d'associations", qui avait ajouté : "Jean-Noël n'a pas été informé de cette décision, que j'ai prise seul en demandant que ce soit effectué rapidement."
"Rémy Bargès, a fait savoir son avocat, a nié une quelconque entrave à la justice et destruction de preuves". Qui a raison ? Et jusqu'où, pour ne pas dire jusqu'à qui, peut remonter le fil des soupçons et des accusations ? Le suspense continue...
En attendant, il n'est pas superflu de lire le savoureux portrait que le Ravi de mai a tiré de Jean-Noël Guérini.

logo ravi 2
Guérini imperator
Mai 2011 Par Rafi Hamal

La fédération attend, d'ici fin juin, les conclusions de la commission d'enquête interne au PS suite au rapport Montebourg. Si Jean-Noël Guérini n'est plus président de la "fédé 13", sa triomphale réélection à la tête du Conseil général le conforte comme l'homme fort des socialistes dans les Bouches-du-Rhône. Les dissidences se font discrètes ou sporadiques.
Une fois passé par le tamis des cantonales, "le nouveau Guérini est arrivé" tel un cautère sur une jambe de bois, écrémé de toute autocritique, avec l'aplomb de celui qui a survécu et qui a pansé ses plaies : "Je n'ai jamais douté de ma réélection." Adepte de la résilience, cette capacité à rebondir sur son malheur, le chef supposé naturel des socialistes des Bouches-du-Rhône, dégage une confiance, que la fâcherie avec certains camarades félons ne semble pas contrarier. "Je suis un gros cœur", sourit-il.
Le président du Conseil général sait causer dans le creux de l'oreille des élus. Et, il trouve les mots justes. Désormais, les socialistes du département, le trouillomètre à zéro, préfèrent s'immoler en citant Jaurès, plutôt que d'avouer publiquement qu'ils souhaitent la démission de JNG. "Dans cette affaire, il y a de quoi s'en mettre plein les semelles, estime un habitué du vaisseau bleu. Alors mieux vaut être prudent." Beaucoup étaient d'accord pour braver l'interdit et remettre en cause la légitimité de JNG. Cette conviction a masqué un élément essentiel : la division.
Le silence est d'or
"L'affaire était pliée d'avance, car plus que la détestation de Guérini, les opposants sont incapables de mettre un nom pour les représenter", glisse Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet à la Communauté urbaine et au Conseil régional. Pierre Mendès France le martelait : "En démocratie, il faut convaincre." Alors, ça bachote dur autour de Jean-Noël Guérini. Objectif : normaliser les relations. "Maintenant, il faut qu'on ait une démarche d'apaisement", explique Gilbert Gaudin, directeur de la communication au CG13, proche parmi les proches de JNG.
Le président du Conseil général a décidé de joindre le geste à la parole en ouvrant la source aux cadeaux. Le député des quartiers nord, Henri Jibrayel, jusque-là en situation de quarantaine dans la fédé, hérite de la très médiatique délégation des sports. "Maintenant, ça va être plus difficile pour certains de témoigner contre un système qui les met en avant", analyse Jean-David Ciot, premier secrétaire par intérim de la fédération. Le sénateur Guérini a réactualisé le joli slogan de la gauche "l'imagination au pouvoir" en construisant un drôle de meccano après les cantonales.
Désormais, le silence est d'or et chacun cherche à monnayer son mutisme. "C'est la quittance du diable", ironise un élu PS à la solide culture littéraire. Il en est un qui n'a jamais caché sa fidélité à JNG, c'est Rébia Benarioua, conseiller général PS des quartiers nord de Marseille. A l'heure où le sénateur Guérini bégaye à coup de promesses, le fidèle grognard, indisposé par le peu de considération portée à son égard, tient à lui rappeler, aimablement, quelques vérités. "Je dirige désormais la troisième section la plus importante en nombre de militants encartés dans le département. Si certaines promesses ne sont pas tenues, comme mon investiture pour les législatives en 2012, et bien, je ferai parler les chiffres et j'exigerai un référendum interne." De quoi ajouter du trouble à une situation déjà vaseuse !
Fin des mamours
Fini les flagorneries, place aux mots qui fâchent. Ceux tenus par le président de la Communauté urbaine, Eugène Caselli, qui se dit "surpris par les mœurs et la bunkérisation de la fédé". L'ex-homme de confiance de Jean-Noël Guérini est resté pendant plus de 6 ans à la tête de la "fédé 13", avalant avec délectation toutes les couleuvres et faisant preuve d'un catéchisme quasiment pavlovien des directives "guériniennes" jusqu'à la "récompense", la présidence de la Communauté urbaine. Aujourd'hui, Eugène Caselli, qui a rejoint le chœur des amnésiques, a troqué sa vareuse de supplétif pour celle (trop large ?) d'opposant.
"On ne peut pas avoir géré tous les votes internes depuis 2004 et dire qu'aujourd'hui on découvre telle ou telle pratique, c'est de la mauvaise foi !", s'étonne, taquin, Jean-David Ciot. Lorsque la commission viendra auditionner les cadres locaux à Marseille, Eugène Caselli sera celui qui aura le plus à répondre." "Ne jamais injurier l'avenir", c'est dans cet état d'esprit que le président de MPM s'est rendu au domicile de Jean-Noël Guérini, pour un discret petit déjeuner de retrouvailles. Au programme : fin des mamours et mise en place d'un code strict de bonne conduite pour une coopération efficace de collectivité à collectivité. La vie politique est faite d'émouvantes réconciliations !
Quant à Patrick Mennucci, vice-président du Conseil régional, même à mots comptés, il étrille le chef du département : "On est au paroxysme du pouvoir personnel." "Patrick est un peu malhonnête dans cette affaire. Quand il s'agissait de faire élire Ségolène Royal, ce système qu'il dénonce, l'arrangeait bien", attaque Jean-David Ciot. Mais si l'événement a clairement un goût de guerre ouverte, le maire du 1er secteur n'entend pas faire de sa critique un tremplin pour la dissidence. "Je ne claque pas la porte", s'empresse-t-il de préciser à La Provence. "Patrick, c'est un perroquet, il est toujours sur l'épaule de celui qui monte", ironise, un brin vachard, Jean-David Ciot… (1)
Le fond... et la forme
La dissidence a essaimé son pollen jusque dans les dortoirs que sont les sections locales. Pierre Orsatelli, porte-parole d'un collectif de militants baptisé "Renouveau PS 13" qui se réclame de 250 adhérents, juge "qu'il faut changer les pratiques, mettre fin au règne corrupteur de JNG". "Pierre Orsatelli n'a pas eu l'idée tout seul de s'essuyer les pieds sur le Président du Conseil général, explique Jean-David Ciot. Son épouse, Fatima Orsatelli, récemment élue au Conseil régional, est une protégée de Patrick Mennucci." Tiens, tiens. "Jean-David Ciot n'a aucune légitimité, c'est un socialiste d'intérêt qui sert son maître", tonne Orsatelli.
Un cri qui trouve écho chez le sociologue Jean Viard, élu apparenté socialiste à la communauté urbaine qui jugeait "surréaliste que Jean-Noël Guérini se représente à la présidence du Conseil général". Furieux, ce dernier lui répond publiquement : "Viard a la mémoire courte, il a été élu grâce à moi. C'est d'ailleurs le seul qui ait gagné de l'argent durant la campagne des municipales, grâce au livre que nous avons fait ensemble (…). Il m'en veut peut-être, parce qu'il y a un an j'ai mis fin à sa subvention de 190.000 euros…"
Quand le fond se dérobe, il reste la forme ! Marie-Arlette Carlotti aussi a des griefs. Réélue dans le canton des Cinq-Avenues, elle a une crise d'introspection et "s'interroge sur la candidature Guérini". Puis, temporise et finit par voter docilement pour JNG, histoire de ne pas voir son avenir politique dans le rétro : "Martine Aubry nous demande de soutenir Jean-Noël Guérini, je ne vais pas aller contre notre première secrétaire." Désormais, à la fédé, son seul nom constitue un efficace repoussoir…
"Projet et dialogue", c'est le carburant de Jean-David Ciot. Tiré par ses rêves d'un parti meilleur. Le voilà plongé dans les clapotis d'une fédération dont les viscères trônent désormais à ciel ouvert. Avec pour feuille de route, l'ardente obligation de réussir un pari difficile, celui de maintenir la boutique à flot jusqu'au mois de juin et le rapport de la commission d'enquête (2). En attendant, le maire du Puy-Sainte-Réparade aboie et mord ceux qui, à défaut de brandir des idées, exhibent des figures à lapider : "Aujourd'hui, le débat est tronqué par des ambitions personnelles. Tous ceux qui visent des places se mettent à critiquer Guérini et un système dont ils ont bien profité." Renouveler perpétuellement l'espoir puis le décevoir, tel semble être le destin de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône…
(1) Entendu le 27 avril par la commission d'enquête, Jean-­Noël Guérini a chargé Patrick Mennucci, "homme à tout faire (…) écrasant les camarades par sa prétention, sa suffisance…", mais aussi Michel Vauzelle. En retour, le président de la Région a accusé celui du département "d'être au cœur d'un système qui risque de porter tort au candidat socialiste lors de l'élection présidentielle".
(2) La commission d'enquête, composée de huit membres représentant les différentes sensibilités au PS, présidée par l'ancien ministre Alain Richard, doit rendre ses travaux avant le 20 juin.

30 mai 2011

A. Guérini : Des photocopieurs qui impressionnent !

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Au départ, on pourrait croire à une banale histoire de photocopieurs. Mais comme il s'agit d'un marché public conséquent, forcément, ça finit par impressionner.
Et c'est ce que nous raconte dans le détail cet article de Mediapart qui a fouillé et reconstitué les dessous du processus jusqu'à l'attribution du marché où circule le nom d'Alexandre Guérini.
C'est d'ailleurs précisément ce qui semble avoir motivé la perquisition d'un service de la mairie de Berre-l'Etang la semaine dernière par les gendarmes missionnés par le juge Charles Duchaine.
On a beau être presque rompu aux révélations et aux découvertes de cette affaire judiciaire et à ses ramifications politiques, voilà encore un recoin qui laisse bien perplexe. Et puis, en attente du 20 juin, date annoncée pour la publication des conclusions de la commission d'enquête sur la fédération des Bouches-du-Rhône, il est utile de lire ce qu'en dit le collectif Renouveau PS 13 dans la dernière livraison de sa lettre du 23 mai (voir extrait en fin d'article).

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Affaire Guérini :
les marchés de photocopieurs dans le viseur des gendarmes
27 Mai 2011 Par Pierre-Julien Bouniol et Louise Fessard

Dans le cadre de l'information judiciaire sur les marchés publics dans les Bouches-du-Rhône, les gendarmes de la section de recherche ont perquisitionné, mercredi 25 mai, dans les locaux de la mairie de Berre-l'Etang. Ce fief socialiste de 14.000 habitants (et quelque 400 cartes PS, d'après Gérard Frisoni, secrétaire de la section) a pour maire Serge Andréoni, sénateur PS proche du président du Conseil général, Jean-Noël Guérini.
Arrivés aux alentours de 9 heures, les gendarmes ont, selon Raymond Bartolini, adjoint au maire qui était présent, "demandé les documents relatifs aux marchés 2009, 2010 et 2011 passés avec Prodotec".
Prodotec est une société marseillaise de reprographie soupçonnée par le juge Duchaine d'avoir remporté frauduleusement des marchés publics grâce à l'intervention d'Alexandre Guérini.
Toujours selon cet élu, les gendarmes sont repartis les mains vides, car le dernier marché public passé par la Ville avec cette société spécialisée dans la commercialisation et l'entretien des photocopieurs remontait à 2008, pour un montant inférieur à 10.000 euros. "Je suis tout à fait tranquille, a de son côté réagi Gérard Frisoni, premier adjoint au maire. Les gendarmes peuvent venir quand ils veulent, on donnera tout ce qu'ils demandent."
Le 22 janvier 2010, le juge Duchaine, qui enquête depuis avril 2009 sur l'affaire Alexandre Guérini, avait demandé au procureur de la République d'être saisi de faits nouveaux "concernant la vente par la SA Prodotec de matériels de reprographie dans le cadre de l'obtention d'un marché public passé par la mairie de Berre ou l'Agglopole Provence (communauté d'agglomération qui coiffe la ville - ndlr)". Ces faits sont susceptibles, selon lui, d'être qualifiés de trafic d'influence, favoritisme, et corruption active et passive.
Les écoutes effectuées en 2009 ont effet permis aux gendarmes de surprendre de nombreuses conversations (plus de 53 contacts entre mai et début juillet 2009) entre Alexandre Guérini, frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, et Sylvain Benarouche, le PDG de Prodotec, surnommé "la Photocopieuse" par l'intéressé. Un fonctionnaire du conseil général était également de la partie.
Des conversations elliptiques ("Ne parle pas au téléphone", rappelle à plusieurs reprises Alexandre Guérini à ses interlocuteurs) et des SMS plus ou moins explicites : "Pour le photocopieur les chiffres sont bons", le 11 juin 2009, ou encore "Je gère au mieux mais dans les escadrilles de cons, la photocopieuse est pilote de la cupidité", le 29 juin 2009. Les gendarmes suspectent Alexandre Guérini et ce fonctionnaire d'avoir été rétribués par Sylvain Benarouche en raison de leurs interventions en sa faveur.
Le 11 juin 2009, Alexandre Guérini prévient ainsi le chef d'entreprise qu'un "ami" ("que je t'avais présenté à l'époque là et vous étiez deux sur l'affaire là...", précise-t-il), lui "a dit qu'il allait te faire gagner à toi, il m'a dit qu'il allait te faire gagner". "Moi je serais toi, je lui enverrais un Sms tu vois (...) et il te parlera de tes photocopieurs", conseille-t-il à Sylvain Benarouche. 
Le 23 juillet 2009, Alexandre Guérini informe cette fois le fonctionnaire du conseil général que le PDG de Prodotec vient "de lui en donner une partie et l'autre partie sera pour mercredi prochain".
Le 19 juin 2009, une rencontre, photographiée par les gendarmes, a même lieu sur le parking d'un hôtel Sofitel, à l'aéroport de Marignane, entre Sylvain Benarouche, Alexandre Guérini et une personne identifiée comme un élu de l'Agglopole Provence. Contacté par Mediapart, ce dernier ne se souvient plus de cet étrange rendez-vous sur un parking, mais affirme qu'à l'époque Sylvain Benarouche voulait acquérir un immeuble à Berre pour installer un supermarché Lidl et qu'il l'a peut-être rencontré "par hasard" à ce sujet. "Je n'ai pas de commentaires à faire", a déclaré quant à lui Sylvain Benarouche, joint jeudi soir au téléphone.
Si Berre-l'Etang n'a pas passé de marché avec Prodotec en 2009, en revanche l'entreprise était candidate à sa propre succession sur un marché de location et de maintenance des photocopieurs lancé le 7 mai 2009 par l'Agglopole Provence. Et elle l'a remporté pour 131.733 euros en décembre 2009 dans des conditions curieuses.
Une première procédure qui classait Prodotec troisième sur quatre candidats (Konica Minolta, Ricoh France et Aitec Bureautique) a été annulée, à la suite d'une observation de l'inspecteur de la DGCCRF selon qui aucun des candidats ne répondait à l'une des exigences techniques (un détail sur la vitesse de copie couleur).
Lors de la deuxième procédure lancée le 15 octobre 2009, trois entreprises déposent des offres mais, surprise, à part Prodotec, aucune des sociétés présentes au premier tour ne candidate, même Konica Minolta qui avait pourtant fait la meilleure offre. Prodotec remporte le marché en proposant un prix inférieur de 30.000 euros à sa précédente offre (et très proche de celui qu'avait fait Konica Minolta).
"Nous avons soupçonné que quelque chose s'était passé entre la première et la deuxième procédure, mais nous ne pouvons rien prouver", commente un fonctionnaire de l'Agglopole Provence, qui préfère rester anonyme.
Prodotec, société concessionnaire de Sharp au chiffre d'affaires de plus de 9 millions d'euros en 2008, a eu, ces dernières années, de nombreux marchés publics avec des collectivités de gauche du département (entre autres le conseil général, l'Agglopole Provence, la communauté urbaine de Marseille, le syndicat d'agglomération nouvelle de Ouest-Provence, Salon-de-Provence, Aubagne, Miramas, Rousset, Istres, etc.). L'entreprise a également équipé la fédération PS des Bouches-du-Rhône.
Après l'ouverture d'une instruction pénale en Suisse en décembre 2010, les enquêteurs avaient découvert, dans une filiale suisse de l'Israeli Discount Bank, un compte au nom de Sylvain Benarouche, sur lequel a été séquestré 1,7 million d'euros. Ils ont également relevé de nombreuses transactions avec quatre autres comptes ouverts dans la même banque par Alexandre Guérini.
Le 20 juillet 2009 dans une conversation avec Alexandre Guérini interceptée par les gendarmes, sa compagne Jeannie Peretti avait lancé à propos d'un dîner chez Sylvain Benarouche auquel ils n'étaient pas invités : "Je voulais te dire que Jean-Noël non plus n'était pas invité." Elle poursuit citant l'amie qui lui a donné cette information : "Comme ils n'ont pas invité Jeannie et Alexandre, donc ils en ont déduit qu'il choisissait un autre chemin pour (rires) avoir peut-être des marchés autres qu'au CG."
Questionné le 17 février 2011 par le juge sur cette phrase intrigante, Alexandre Guérini a répondu : "Ni moi ni Jeannie Peretti n'avons aucun pouvoir pour attribuer ou pour favoriser l'attribution d'un marché auprès du conseil général." Et ailleurs ?

Extrait de la lettre de Renouveau PS 13 du 23 mai :
(Clic sur l'image pour agrandir)
PS 13 extrait lettre
L'intégralité de la lettre :
https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=0ByEiYrMzRwvdZmVlMDlmNmYtY2U0ZS00ZWJkLTk1ODQtOGVhMTVkMzIzNTE4&hl=fr&pli=1

27 mai 2011

La fédération PS 13, un dilemme pour Martine Aubry

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Etonnante la réaction de Jean-David Ciot au sujet des fuites sur les conclusions de la commission d'enquête présidée par Alain Richard.
Comme on a pu le lire dans mon article d'hier, Europe 1 a eu connaissance de certains éléments à charge tombés du dossier sur les pratiques de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Le secrétaire fédéral par intérim les a qualifiés de "rumeurs". Et y a vu "une indiscrétion du camp François Hollande pour mettre la pression sur Martine Aubry". Mouais.
Or, si ces éléments sont avérés, on pourra peut-être parler de "fuites" mais pas forcément de "rumeurs".
De toute façon, si Martine Aubry confirme qu'elle sera candidate, elle sera bien obligée de trancher et de prendre la position la plus nette possible pour ne pas être accusée de laisser-faire. Elle ne peut valablement se retrancher derrière un écran de fumée sous prétexte de ne pas s'aliéner le soutien de Jean-Noël Guérini et de la fédé 13.
Car, si telle était son intention, elle pourrait renforcer le nombre de mécontents qui n'hésiteront pas à choisir François Hollande. Au contraire, si elle décide de faire toute la clarté en faisant preuve d'objectivité, elle aura vraisemblablement plus à gagner. Quoi qu'il en soit, il lui sera difficile d'échapper à son dilemme.

Ce qu'en a dit La Provence hier
(Clic sur l'image pour agrandir)
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26 mai 2011

Jean-Noël Guérini : Le PS parle d'un conflit d'intérêts

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Fuite organisée ou confidences d'un trop bavard ?
Alors que les conclusions de la commission d'enquête interne du parti socialiste concernant la fédération des Bouches-du-Rhône ne doivent être rendues publiques que le 20 juin, le site internet d'Europe 1 a dévoilé hier quelques informations sur son contenu, parlant d'un possible "conflit d'intérêts" pour Jean-Noël Guérini.
Les indications ébruitées ressemblent beaucoup aux observations consignées par Arnaud Montebourg dans son rapport.
Si ces informations sont confirmées dans moins d'un mois, il apparaîtra qu'Alain Richard n'aura pu que se rendre à l'évidence de constats devenus inévitables.
Voici de larges extraits de l'article d'Europe 1 dont La Provence s'est également fait l'écho sur son site internet.

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Guérini : un clientélisme bien installé
Publié le 25 mai 2011

INFO E1 : Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône est à la fois employeur et chef de file politique.
Cela risque d'être une véritable bombe à retardement pour le PS. Après avoir bouclé ses auditions à Marseille et à Paris, et entendu Jean-Noël Guérini, la commission d'enquête du PS a recueilli de nombreux éléments attestant d'un clientélisme fréquent dans la fédération des Bouches-du-Rhône. Cela pourrait même aller jusqu'au conflit d'intérêts. [...]
Et le constat est sans appel. Selon les informations obtenues par Europe 1, plus de la moitié des militants de la section personnelle de Jean-Noël Guérini, dans le quartier du Panier, n'habitent pas son arrondissement.
Employeur et leader politique
Par ailleurs, de très nombreux cadres du PS marseillais sont aussi des employés du conseil général des Bouches-du-Rhône. Jean-Noël Guérini est donc à la fois leur employeur et leur chef de file politique. "Oui, la vie de la fédération n'est pas normale", ont d'ailleurs reconnu certains ténors politiques locaux.
Les pratiques du PS dans les Bouches-du-Rhône ont été pointées en mars dernier par le député PS Arnaud Montebourg qui a accusé Guérini de "clientélisme et de gestion de sa fédération par la peur", et réclamé sa destitution "au vu des menaces judiciaires" qui pèseraient sur lui.
Effet boomerang pour Aubry
C'est l'affaire Alexandre Guérini qui a commencé à créer des soupçons sur cette fédération du PS. Le frère du président socialiste du Conseil général des Bouches-du-Rhône a été mis en examen pour abus de biens sociaux, détournements de biens publics, recel de détournements de fonds publics et blanchiment en bande organisée. Il est soupçonné également d'avoir corrompu une fonctionnaire en charge de l'attribution des HLM.
Pour l'heure, c'est à la première secrétaire du PS de trancher sur le dossier Jean-Noël Guérini et sur les conclusions de ce rapport d'enquête dont le plan est déjà prêt. Le responsable de la commission, Alain Richard, doit rencontrer jeudi Martine Aubry. Le rapport doit être remis au siège du parti le 20 juin.
Mise sous tutelle ?
La commission est embarrassée : si elle préconise la mise sous tutelle de la fédération marseillaise, d'autres élus élus pourraient être mis sur la sellette, qui embauchent eux aussi leurs militants, dans les collectivités qu'ils dirigent. Et cela pourrait avoir un effet boomerang pour la probable candidate aux primaires socialistes.

Pendant ce temps, hier aussi, le juge Charles Duchaine a fait perquisitionner la mairie de Berre l'Etang, dirigée par le sénateur-maire Serge Andréoni, pour tenter de saisir des documents concernant un marché public litigieux de photocopieurs attribué à une société gérée par un proche d'Alexandre Guérini. 
Et comme pour ne rien arranger, Le Canard enchaîné d'hier a rajouté sa couche de goudron sur une drôle d'initiative en mer trouble du député Henri Jybrayel, copain puis ex-copain redevenu copain avec Jean-Noël Guérini.

(Clic sur l'image pour agrandir)
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19 mai 2011

Alexandre Guérini libéré… et le PS 13 en délibéré

guerini_alex_boulet___CopieYoupi ! Hier après-midi, les portes de la prison se sont ouvertes. Mais, contrairement au barnum américain, la sortie s'est faite sans images. Après six mois à l'ombre et plusieurs tentatives infructueuses, Alexandre Guérini a enfin obtenu sa levée d'écrou.
Il en a payé le prix, tout provisoire, celui d'une caution à 300.000 euros sans doute puisés directement dans sa propre cagnotte. Il aura cependant à respecter quelques obligations. Notamment, vu qu'il est privé de passeport, de ne pas s'aventurer à aller humer d'autres parfums que ceux de notre territoire.
Il ne pourra pas non plus entrer en contact avec les personnes concernées par les affaires liées aux siennes. Il reste également mis en examen et c'est évidemment ce qui est le plus fâcheux pour lui puisqu'il devra bien répondre un jour ou l'autre des chefs d'accusation que le juge Charles Duchaine lui a signifiés.
Des broutilles ? Que non. Il demeure soupçonné d'"abus de biens sociaux" commis au préjudice d'une de ses sociétés, de "détournement de biens publics", de "recel de détournement de fonds publics", de "corruption active", de"blanchiment en bande organisée des délits d'abus de biens sociaux et de détournement de fonds et biens publics" et de "détention illégale d'arme ou élément d'arme de la première catégorie" (un chargeur de pistolet automatique).
Mais ce n'est sans doute pas tout. Les écoutes opérées sur ses conversations téléphoniques ont révélé de multiples facettes de ses comportements dans divers dossiers dont certains ont déjà donné lieu à l'ouverture de procédures judiciaires.
Et puis, d'autres surprises pourraient encore alourdir son dossier : par exemple, transferts d'argent vers l'étranger, influences voire pressions sur des collectivités territoriales et des organismes institutionnels.
logo_PS_13_federationPendant ce temps, la commission d'enquête interne du parti socialiste a poursuivi ses auditions au sujet du fonctionnement de la fédération des Bouches-du-Rhône. La Provence précise qu'Alain Richard a rencontré Michel Vauzelle en tête-à-tête.
A propos des tensions entre lui et Jean-Noël Guérini au moment des élections régionales, Michel Vauzelle a déclaré : "J'ai rappelé certaines méthodes que je n'ai pas comprises, le fait notamment que l'on décommande des bus de militants pour un meeting. J'ai également insisté sur le fait que tout le monde ne s'est pas exprimé dans les Bouches-du-Rhône, certains ayant peur de perdre un emploi ou une subvention du Conseil général". Cela a au moins le mérite d'être clair et contredit la position exposée par Jean-Noël Guérini dans son communiqué après sa propre audition à Paris.
D'autres socialistes ont aussi été auditionnés par la commission. Patrick Mennucci a ainsi résumé son entrevue mais il en a sans doute dit plus : "J'ai essayé de me projeter vers l'avenir. Dans la situation où est le PS après l'affaire DSK, il est évident que la fédération doit rentrer dans le rang en respectant un peu plus la diversité en interne."
Parmi les personnes qui se sont aussi rendues à Paris mardi et mercredi, La Provence précise : "l'Aixois Alexandre Medvedowsky et le Marseillais François-Noël Bernardi. Les questions, très précises, de la commission, portent pour beaucoup sur le poids anormal de certaines sections ou les bizarreries relevées lors de scrutins. D'autres entretiens sont prévus d'ici la fin du mois, avec le premier secrétaire fédéral par intérim Jean-David Ciot, le maire d'Allauch Roland Povinelli et le député Henri Jibrayel".
Patrick Mennucci a raison, il est grand temps de remettre un peu d'ordre. 

17 mai 2011

La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini

argent_sale_blanchimentLes questions sont assez simples mais les réponses sont plutôt complexes. Où est passé le magot ? Comment a-t-il pu fuguer vers l'étranger ?
Hier, mon article portait sur les 13,7 millions d'euros que le juge Charles Duchaine, tel un moderne Sherlock Holmes, a réussi à faire saisir dans le cadre du trafic opéré via des sociétés contrôlées par Alexandre Guérini.
Cela tombe bien, Mediapart publie à son tour une enquête approfondie sur le sujet. Et y ajoute une information non ébruitée jusqu'ici : la justice suisse veut elle aussi entendre Alexandre Guérini. Voici donc ce complément d'information…

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La justice suisse veut entendre Alexandre Guérini
16 Mai 2011 Par Louise Fessard

L'affaire des marchés truqués des Bouches-du-Rhône et de Haute-Corse prend un tour international. On vient d'apprendre que le ministère public suisse a ainsi ouvert dès le 14 décembre 2010 une instruction pénale contre l'entrepreneur marseillais, pour soupçons de blanchiment d'argent. 
Les enquêteurs suisses ont repéré plusieurs "relations bancaires contrôlées par Alexandre Guérini et consorts (...) dont les avoirs déposés pourraient être d'origine criminelle". Dans une lettre du 14 avril 2011 au juge marseillais Charles Duchaine en charge de l'information judiciaire, le ministère public suisse demande à entendre Alexandre Guérini, ainsi que sept autres protagonistes du dossier. L'instruction suisse a notamment permis d'identifier quatre comptes ouverts, entre octobre 2005 et février 2007, par le patron de décharges auprès de l'Israel Discount Bank (filiale suisse de la troisième banque israélienne).
Un montant de 5,8 millions d'euros a été séquestré sur l'un d'eux. Fin septembre 2010, deux mois avant sa mise en examen et en détention provisoire, Alexandre Guérini aurait, selon l'enquête suisse, précipitamment cherché à transférer cette somme sur un compte au Liban au nom de sa compagne, Jeannie Peretti.
"Alexandre Guérini n'ayant pas pu apporter les clarifications nécessaires, l'opération n'a pas été exécutée par la banque", précisent les enquêteurs suisses. Ils ont relevé de nombreuses transactions entre les comptes contrôlés par Alexandre Guérini et quatre autres comptes ouverts à l'Israeli Discount Bank par plusieurs entrepreneurs marseillais. Parmi eux, Sylvain Benarouche, le PDG de Prodotec, une entreprise de reprographie soupçonnée par le juge Duchaine d'avoir remporté frauduleusement des marchés publics grâce à l'intervention d'Alexandre Guérini. 
Les enquêteurs suisses s'interrogent sur la provenance des 1,7 million d'euros séquestrés sur le compte de Sylvain Benarouche. Officiellement, selon le profil client du compte, ces fonds "auraient pour origine le salaire et les dividendes touchés par Sylvain Bennarouche (sic) notamment en lien avec ses sociétés Prodotec et Jegre et du revenu de ses sociétés de course". 
On retrouve aussi des transactions avec des comptes au nom du propriétaire marseillais d'une société en gros de vêtement de sport, ainsi que d'un éditeur marseillais, David Adda, condamné en 2010 à six ans de prison et 500.000 euros d'amende pour des escroqueries aux encarts publicitaires. David Adda a, selon La Provence, "géré des marchés de communication pour le PS 13" dans les années 1990.
Les comptes d'Alexandre Guérini étaient également en relation avec ceux, ouverts à Lugano (Suisse), par deux entrepreneurs liés au grand banditisme et mis en examen, Patrick Boudemaghe, extradé d'Espagne et écroué en France fin 2010, et Damien Amoretti qui a été remis en liberté.
Difficile de démêler l'imbroglio de ces transactions, mais les investigations de Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, permettent de comprendre comment l'argent obtenu (de façon plus ou moins frauduleuse) grâce à des marchés publics rejoignait ensuite sous forme de généreux dividendes les comptes de sociétés étrangères. Le tout à des fins d'évasion fiscale et/ou de blanchiment.
SMA Développement et SMA Environnement, les sociétés d'Alexandre Guérini qui exploitent les décharges de La-Fare-les-Oliviers et de La Ciotat, étaient, à des niveaux divers, contrôlées par deux sociétés luxembourgeoises, Immo G Investissement et Sud Investissement, elle-même détenue à 100% par une société panaméenne (Satelite Astro Corporation). Ce sont ainsi plus de 2,7 millions d'euros de "dividendes", officiellement issus de l'exploitation de deux décharges, qui, entre 2007 et 2010, ont atterri sur les comptes luxembourgeois de ces deux sociétés.
Des dividendes qui "correspondent donc, en tout ou partie, à des fonds publics détournés" puisque "la SMA Environnement faisait supporter à la collectivité publique le coût du transport et du traitement de déchets d'origine privée par ailleurs déjà facturés à des particuliers ou à des entreprises", rappelle le juge Duchaine dans une lettre aux autorités judiciaires luxembourgeoises, lors de l'envoi en avril 2010 d'une commission rogatoire internationale. 
Parmi les ayants droit des sociétés panaméennes actionnaires de la SMA Développement (Tareo et Farman qui ont ensuite cédé leurs parts à Satelite Astro Corporation), les enquêteurs français sont tombés sur Patrick Boudemaghe, un proche d'Alexandre Guérini et gérant de l'entreprise de travaux publics ABT, elle aussi soupçonnée d'avoir remporté de façon frauduleuse plusieurs marchés publics.
Est également concernée une autre connaissance d'Alexandre Guérini, Jean-Marc Nabitz, l'ex-patron de Treize Développement, la société d'économie mixte du département qui a réalisé le plan départemental d'élimination de déchets ménagers. C'est-à-dire que le 30 janvier 2006, le conseil général des Bouches-du-Rhône a approuvé un document stratégique sur les déchets (emplacement des décharges, choix des techniques, etc.) réalisé par un proche d'Alexandre Guérini, qui, le 18 mai suivant, devenait bénéficiaire d'une société panaméenne actionnaire de l'entreprise qui exploite la décharge de La-Fare-les-Oliviers.
Entendu par le juge le 21 avril 2011, Alexandre Guérini ne s'"explique pas comment il (Jean-Marc Nabitz, ndlr) a pu être bénéficiaire économique de la société Taréo". Il ne comprend pas non plus pourquoi un de ses collaborateurs, Damien Amoretti, "a fait tout ce montage en vendant à Sud Investissement" ses parts de la SMA Développement.
"Ce n'est pas moi qui ai incité Damien Amoretti à réaliser un tel montage et je vous assure que je n'en suis pas le bénéficiaire, a-t-il affirmé au juge. Quel serait l'intérêt pour moi d'en être le bénéficiaire comme vous le pensez ?"
Interrogée par les services de la police luxembourgeoise, l'avocate administratrice luxembourgeoise d'Immo G Investissement et de Sud Investissement a mis en avant le respect du secret professionnel. A la suite de la découverte dans son cabinet d'une correspondance et d'une note d'honoraire adressées à un avocat marseillais, le cabinet de ce dernier a été perquisitionné le 18 mars 2011.

16 mai 2011

Affaire Guérini : Un magot de 13 M€ saisi par le juge

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En fin de semaine, l'affaire Alexandre Guérini n'a pu échapper à deux nouveaux rebondissements. Et pas n'importe lesquels.
Il y a eu d'abord le volet crucial concernant le terrain de la décharge du Mentaure de La Ciotat. Deux élus ont apporté des explications sur la passation des marchés publics.
Le maire UMP de La Ciotat, Patrick Boré, a indiqué qu'il avait cherché à obtenir la fermeture du site qui arrivait à saturation. Il tente de s'opposer à son extension sur une parcelle voisine. Peine perdue, le Conseil général use de son droit de préemption sous le prétexte de protection environnementale et le tour est joué. Alexandre Guérini peut se frotter les mains. 
Le second élu PCF, mis en examen et démissionnaire depuis, à confirmer ses dires est Alain Belviso qui présidait l'Agglo d'Aubagne. "Le Conseil général a décidé de préempter dans l'intention de nous revendre le terrain. De mémoire, il a lui-même offert de nous revendre ce terrain qui entrait dans le cadre du Plan départemental des déchets." Cela ouvrait la voie à une extension de la décharge. Et au revoir la défense de l'environnement.
L'autre volet est encore plus spectaculaire. L'obstination méthodique du juge Charles Duchaine pour faire saisir et récupérer des fonds évanouis dans des banques étrangères enregistre un premier gros succès. La prise est belle. Les sommes évoquées s'élèvent à 13,7 millions d'euros placés au Luxembourg et en Suisse. Elles sont assimilées à des actes d'évasion fiscale et de blanchiment.
Selon La Provence, "si une partie provient de marchés publics, obtenus dans les Bouches-du-Rhône et en Haute-Corse dans des conditions parfois douteuses, une autre a été obtenue grâce à des détournements et à des opérations occultes". C'est grâce à des commissions rogatoires internationales et à des perquisitions lancées par le juge que ces sommes ont été mises au jour. Ces fonds sont très largement liés aux décharges, celle de La Ciotat et celle de la Fare, marchés publics obtenus par des sociétés contrôlées par Alexandre Guérini.
Enfin, un autre compte a trait à une activité parallèle. A ce sujet, La Provence rapporte ceci : "Dernier compte bloqué, celui d'un certain David Adda. Si celui-ci fait pour la première fois son apparition dans l'affaire Alexandre Guérini, il affiche un long passé judiciaire : il a déjà été condamné pour des escroqueries aux encarts publicitaires, qui portaient sur plusieurs millions d'euros. Dans les années 90, il a géré des marchés de communication pour le PS 13. Selon nos informations, il est depuis un an en fuite en Israël".
Le juge explore aussi d'autres pistes sur des comptes en Espagne, en Angleterre, au Panama, en Israël et en Asie du Sud-Est. On n'évoque pas encore la Lune ou Mars, mais sait-on jamais. 

12 mai 2011

Guérini et Jibrayel sont grognons et tirent des gnons

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Trois dates : 20 juin, conclusions de la commission d'enquête ; 28 juin, ouverture du dépôt de candidatures pour les primaires ; 4 juillet, Arnaud Montebourg devant le tribunal de police de Paris pour répondre de son rapport jugé diffamatoire par Jean-Noël Guérini. Drôles de télescopages. Et, depuis quelques jours, échanges d'amabilités à la sauce aigre au sein des instances du parti socialiste.
On se souvient que, suite au rapport rédigé par Arnaud Montebourg, Jean-Noël Guérini avait attaqué son auteur pour "diffamation non publique". Montebourg avait stigmatisé les pratiques clientélistes et un "système de pression féodal reposant sur l'intimidation et la peur". Il avait réclamé la destitution de Guérini en délicatesse depuis l'incarcération de son frère Alexandre. Pour Guérini, Montebourg ne cherche qu'à faire du "tapage" pour assurer sa propre "notoriété".
Une seconde action en justice, cette fois devant le tribunal correctionnel de Paris, a aussi été engagée pour "diffamation publique".
La semaine dernière, Le Nouvel Observateur a publié un article qui révélait que la principale source de Montebourg était le député Henri Jibrayel. Depuis, c'est la bagarre. Au conseil fédéral du 4 mai, de fulminants propos ont été proférés par Guérini et Jibrayel contre plusieurs personnes.
Le Canard enchaîné d'hier rapporte les menaces de Guérini à l'encontre de la députée Sylvie Andrieux.
Hier aussi, Le Nouvelobs mettait en ligne un enregistrement sonore de cinq minutes (pris sur le vif et ébruité) où l'on entend Jibrayel se lancer dans une diatribe verte et musclée, histoire de laver une fois pour toutes tout le linge en famille.

(Clic sur l'image pour agrandir)
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L'enregistrement est ici :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/off-de-l-obs/20110511.OBS2903/jibrayel-denonce-les-minables-socialistes-des-bouches-du-rhone.html

L'article du Nouvel Observateur de la semaine dernière est ici :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2011/05/02/21033255.html

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La commission d'enquête présidée par Alain Richard n'a pas achevé son travail. Des personnalités et des militants vont encore être entendus à Paris. Montebourg, lui, a poursuivi son tour des médias. De nouveau interrogé sur BFMTV par Jean-Jacques Bourdin, il a réitéré ses accusations et sa vision des choses.

Voir Montebourg sur BFMTV :
(placer le curseur à partir de 3'40)
http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/bourdin-2012-arnaud-montebourg-1222580/

Quant à la fin de la visite de la commission d'enquête à Marseille, on pourra aussi lire l'article de Marsactu et celui de Renouveau PS 13 qui a publié un communiqué de presse.

Marsactu :
http://www.marsactu.fr/2011/05/07/48-heures-a-lholiday-inn-episode-3-le-speed-dating/

Renouveau PS 13 :
(aller à la date du 4 mai)
http://renouveaups13.blogspot.com/

Dans un entrefilet, La Provence d'hier laisse entendre qu'aucun Aixois n'aurait participé à la commission d'enquête à Marseille. Sur certaines images de télé, il semble bien qu'au moins une élue aixoise était sur place. Quant aux autres encartés, comme je l'avais indiqué ici même, un certain nombre ont envoyé des contributions écrites.

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Après les larmes, un sourire. L'équipe loufoque qui décerne les Gérard en forme de parpaings dorés a inauguré mardi sa première remise de récompenses politiques. Soudain, dans une catégorie est apparue une liste de lauréables susceptibles d'être honorés par un trophée. L'intitulé de la liste est étonnant et les gagnants figuraient en tête. Bravo à eux.

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