Police municipale : Peut-on encore faire confiance à Maryse Joissains ?
PERLIMPINPIN. Maryse Joissains annonce vouloir se pencher une fois de plus sur la sécurité en réorganisant les missions et la gestion de la police municipale. On a évidemment envie de dire bravo. Mais avec son lourd passif des vingt dernières années, il y a de quoi être dubitatif...
Depuis sa réélection, Maryse Joissains annonce vouloir se pencher sur la sécurité en réorganisant la police municipale. On a évidemment envie de dire bravo. Mais en replongeant dans le placard à archives, on a vite fait de constater que sa politique dans ce domaine n'a pas été performante depuis vingt ans.
Le précédent maire, Jean-François Picheral, avait laissé la police dans un bon état de fonctionnement. L'actuelle majorité le reconnaît. Aveu du nouvel adjoint à la sécurité dans La Provence : "Au début des années 2000, on était sur le podium des meilleures polices municipales de France, nous avons souvent été distingués, il y avait un vrai esprit de corps mais cet engouement s’est un peu perdu avec les années." Ah ah, la faute à qui ? Depuis 2001, les principes de gestion ont été bouleversés et ont connu des péripéties et dérives de toutes sortes.
En témoigne la rapport d'observations de la Chambre régionale des comptes d'octobre 2010, sévère. Extraits : "Aucune politique globale de lutte contre l’insécurité et de prévention de la délinquance n’a été formalisée et aucun bilan véritable de la politique de sécurité n’a été établi." [...] "Cette absence d’objectifs précis complique l’évaluation de la politique de sécurité de la ville d’Aix-en-Provence." [...] "La commune ne dispose pas d’un système de comptabilité analytique permettant une connaissance du coût réel de sa direction de la sécurité. En 2009, les dépenses relatives à la sécurité représentent environ 3% du budget de la collectivité. Elles sont restées relativement stables sur la période."
Et à propos de la structuration de la direction de la sécurité, la CRC écrit ceci : "De la même façon, il n’existe pas de règlement intérieur du service de police municipale ni de projet de service ou de lettre de mission définissant les objectifs assignés à ce service. Les objectifs globaux du service sont fixés chaque année par l’adjoint délégué à la sécurité. Depuis ces trois dernières années, l’organigramme des services en charge des missions de sécurité a connu de nombreuses modifications révélatrices des hésitations dans la structuration de la direction de la sécurité." Sévère, disais-je.
Pour mémoire, Maryse Joissains était alors députée et soutenait Nicolas Sarkozy qui avait entre autres supprimé la police de proximité. En 2013, elle s'était défaussée sur le directeur, nommé dix ans auparavant, dont les compétences étaient pourtant indiscutables et qui avait été honoré par le ministère de l'intérieur pour ses vingt-quatre ans de services. Elle l'avait viré et vilipendé en public en le faisant quasiment passer pour un incapable. Elle l'avait remplacé par l'ancien directeur de la police municipale de Levallois, la ville des Balkany. Et on allait voir ce qu'on allait voir.
Et voici que six ans après (il en faut du temps !), la Ville propose de revenir à une sorte de police de proximité, d'augmenter le nombre d'agents et de développer la vidéo-protection dans un cadre de gestion repensée. Soit. Pourvu que la Chambre régionale des comptes ne s'avise pas de revenir jeter un jour ou l'autre un coup d'œil suite à ces annonces de réforme, qui n'avaient été que des promesses antérieures non tenues.
Rappel de mes articles de 2012 et 2013
"Rébellion de la police municipale contre Joissains" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2012/01/18/23272860.html
"Police municipale : Le directeur viré et vilipendé par Joissains" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2013/01/23/26224858.html