Arbois et Trévaresse : Des gravats qui sont un crime contre la nature
Ce n'est pas qu'un scandale, c'est un crime contre la nature. Le plateau de l'Arbois est jonché de tonnes de gravats. A Puyricard aussi, des propriétaires de terrains privés s'arrangent pour camoufler leurs basses œuvres. Récit...
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Les gravats à la Trévaresse
L'exemple le plus médiatisé du moment est celui qui défigure une partie du plateau de l'Arbois aux abords de l'anneau de la gare TGV. Sur près d'un kilomètre de long, des masses informes de saletés en tous genres et de gravats polluants sont entassés à la vue de tous. On parle de 180.000 mètres cubes.
Particuliers et entreprises du bâtiment sans scrupules viennent y déverser tout ce dont ils veulent se débarrasser. Il existe pourtant des déchetteries faites pour cela.
On y découvre des encombrants de tailles diverses, des matelas, des morceaux de meubles, des bidons et même des carcasses de voitures et de petits bateaux. Le plus gros des dépôts - des rebuts de béton, des armatures métalliques, des planches, des pots de peinture, des déchets toxiques, et on en passe - émanent de chantiers.
Le phénomène est hélas bien connu, tout premier dépôt attire inmanquablement d'autres contrevenants à venir alimenter l'énorme décharge sauvage. Souvent en quelques jours. A l'Arbois, cela ne date pas d'hier. Jusqu'ici, on a laissé faire en toute impunité.
Ce n'est qu'il y a peu, suite à des reportages, que les autorités ont fini par s'en occuper. Le sous-préfet d'Aix a provoqué une réunion des acteurs concernés pour faire le point et envisager de prendre des mesures. Les responsabilités officielles sont multiples. Parce que tel espace est public, tel autre est privé. Difficile dans ces conditions d'établir à qui revient le devoir d'agir.
La déclaration la plus étonnante est venue de Maryse Joissains : "J'ai fait tellement de travaux dans la ville que j'ai perdu un peu ce problème de vue". Un peu seulement ?
Plateau de l'Arbois
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Aussi aux Milles et à Puyricard…
Mais il n'y a pas que cela. Dans la campagne aixoise, bien à l'abri des regards car peu de monde s'y balade, sur des terrains privés, des propriétaires acceptent de gros volumes de gravats de plusieurs mètres de haut apportés par des entreprises en contrepartie d'un arrangement financier. Les propriétaires y gagnent et les entreprises aussi puisque ce troc leur coûte moins cher que les tarifs des déchetteries. Ensuite, on camoufle tout ça avec un ou deux mètres de terre, on y plante quelques arbres et le tour est joué.
Il y a trois ans, Avec mon ami Edouard Baldo, nous avions été guidés par un riverain des Milles qui nous avait montré deux endroits où s'élevaient deux collines gigantesques de gravats. Nous avions signalé à la maire d'Aix cette catastrophe qui n'avait aucun fondement légal. La municipalité a fini par engager une procédure judiciaire, qui est encore en cours.
En novembre dernier, des riverains de la Trévaresse près de Puyricard nous ont eux aussi alertés sur des pratiques du même genre, à grande échelle. J'en avais parlé au conseil municipal. A ce jour, et à notre connaissance, rien n'a été fait.