Chaude ambiance au dernier conseil municipal au sujet de dossiers cruciaux
Chaude ambiance lundi lors de la dernière séance publique du conseil municipal avant la pause estivale. La température est montée à l'occasion de l'examen de plusieurs dossiers qui ont suscité des débats musclés. Explications et revue de presse complète…
Si à ce conseil municipal précédant la pause estivale l'ordre du jour ne paraissait pas aussi chargé que d'habitude avec 71 rapports dont beaucoup n'étaient que des affaires courantes, la séance a cependant duré quelque cinq heures à cause de dossiers cruciaux sur lesquels nous sommes en total désaccord avec la majorité.
De gros frais de contentieux
J'ai ouvert le premier avec la présentation du budget supplémentaire. En soi, même s'il était initialement annoncé à hauteur de deux millions d'euros, il a été ajusté à quatre. Il ne représente en fait qu'entre 0,7 et 0,8% du budget global annuel. Ce qui fait problème, et je l'ai fait observer une fois de plus, c'est cette nouvelle provision en dépenses de 529.000 euros contre seulement 108.000 euros en recettes pour faire face aux affaires en contentieux.
J'ai affirmé que, sur une année pleine, le coût tourne autour d'un million. Face à cette évidence, Maryse Joissains et son adjoint aux finances prétendent que ce serait moins de 200.000. Il faudra me fournir des arguments pour prouver que je me trompe. Je veux bien admettre que, lorsque la Ville est attaquée devant les tribunaux, elle doit se défendre. Mais pourquoi s'obstiner à poursuivre certaines procédures dont on voit bien qu'elles seront vaines et qu'elles font perdre de l'argent inutilement ?
Amende amère pour la Ville à cause du nombre insuffisant d'enlèvements par la fourrière
Dans le même esprit, j'ai fait remarquer que la Ville va encore une fois devoir payer à la Semepa qui gère la fourrrière automobile une "amende" de 270.000 euros (l'an dernier, elle était de 71.900 euros) pour insuffisance d'enlèvements de véhicules en contravention. La convention qui lie la Ville et la Semepa contient une garantie d'activités qui prévoit cette compensation si ce cas se présente. Un seuil de carence avait été fixé trop haut pour l'application de cette garantie. Il avait donc été abaissé à un nombre inférieur de véhicules en infraction.
Or, voilà que la pénalité due cette année par la Ville est quasiment quatre fois plus forte. Alors, où est le problème ? N'est-ce pas celui des réquisitions en recul effectuées par la société d'économie mixte qui, faut-il le rappeler, sont le plus souvent sollicitées par la Ville sous la responsabilité des élus ? Tout cela demande des éclaicissements et j'attends les explications avec curiosité d'autant que la municipalité a décidé de vendre à la Semepa la totalité des parkings qui avaient été payés par les Aixois.
Requalification de trois places et abattage massif d'arbres
Sont venus ensuite les autres gros morceaux et ce sont mes collègues qui ont ferraillé. La requalification des trois places Prêcheurs-Verdun-Madeleine, qui est contestée par les riverains, les associations et les commerçants non sur sa nécessité mais sur les modalités, a fait monter d'un cran la vivacité des débats. En parallèle, l'annonce, faite sans aucun dossier à l'appui, de la création d'un parking de 300 places sur quatre niveaux entièrement enterrés sous les Arts et métiers, projet qui a toujours été considéré comme infaisable à cause de la nature même des sous-sols (racines d'arbres, écoulement d'eau et fragilité des bâtiments qui bordent la voie), a donné lieu à des échanges musclés quand il s'est s'agi d'envisager l'abattage de la quasi-totalité des arbres (56 sur 57).
On nous affirme que, selon deux expertises, ces arbres seraient soudainement tous malades. Drôle de coïncidence quand même, non ? N'est-ce pas plutôt un écran de fumée pour mieux faire passer le projet de requalification des trois places qui perdront tout le stationnement sur voirie ? Il faut savoir que ce projet devrait être achevé en 2019. Oui, mais, construire un parking dans des conditions aussi difficiles, si toutefois cela se fait, prend au minimum cinq à six ans.
Deux poids, deux mesures pour les chalets et les manèges ?
Est revenue aussi sur le tapis la gestion des chalets de Noël et des manèges au sujet du déséquilibre énorme des tarifs entre les deux, les seconds ne payant que des sommes quasi dérisoires alors qu'ils occupent largement plus d'espace que les premiers. Deux poids, deux mesures ? Pourquoi ? Quels sont les critères et pourquoi et pour qui ces faveurs ?
L'extrême-droite et ses délires haineux contre les subventions aux associations
Enfin, la température a atteint son paroxysme lorsqu'il a été question de la mise en place d'une charte de la laïcité censée conditionner et garantir l'attribution de subventions aux associations et en particulier à celles pourtant parfaitement reconnues relevant du cadre du contrat de ville mené notamment par l'Etat, la Région et la Ville.
Lors du conseil municipal de juin, une élue d'extrême-droite s'était insurgée contre certaines structures au prétexte qu'elles ne respecteraient pas une neutralité politique. Mais le vrai motif est qu'elles sont surtout des associations de terrain œuvrant au service de populations en difficulté. On a alors entendu des propos haineux, violents et outranciers. Nous avons riposté vertement et regretté que, malgré le protestations d'élus de sa majorité soutenant ces associations, Maryse Joissains se laisse entraîner dans ce piège que l'extrême-droite tend dans toutes les collectivités où elle siège et qui en fait son fonds de commerce populiste.
La minute de silence à la mémoire des victimes de Nice