Métropole : Fiasco pour Maryse Joissains, cocorico pour Jean-Claude Gaudin
Ambiance surréaliste hier matin au palais du Pharo pour la séance d'ouverture de la métropole Aix-Marseille-Provence ! Comme elle l'avait annoncé, Maryse Joissains a fait son impayable tour de piste et a ensuite quitté la salle. Les amis de Jean-Claude Gaudin ont pris la relève et l'ont fait élire président. Pour un scénario jamais vu, c'est vraiment du jamais vu...
Où en étions-nous au juste ? Ah oui, ça me revient tout à coup, Maryse Joissains déclarait vouloir ouvrir puis immédiatement clore la séance d'installation de la métropole. Et elle l'a fait ! C'était sans compter sur quelques huées, de sévères critiques venant de son propre camp politique, suivies de son départ du palais du Pharo, estimant sa mission divine achevée… et de la reprise en main de la séance par le deuxième doyen de l'assemblée et les élus qui n'avaient pas quitté les lieux.
Cette parade était-elle déjà prête en sous-main ? Toujours est-il que c'est ainsi que Jean-Claude Gaudin a pu être élu président. Un scénario à rebondissements sans doute jamais vu. Même si elle s'en défend en essayant de retourner l'attaque ("C'est une défaite de Gaudin !") Maryse Joissains a bel et bien perdu son pari de faire ajourner l'officialisation de la métropole.
Par son attitude obstructive, elle a réussi à se mettre à dos les Marseillais, mais pas que, pas mal d'élus du Pays d'Aix et du département. Cela faisant, elle a terni encore un peu plus son image en s'obstinant à jouer les matamores jusqu’àu-boutistes, entachant aussi dans son sillage la réputation des habitants de sa communauté d'agglomération.
Victoire toutefois relative donc pour Jean-Claude Gaudin. Et énorme fiasco pour Maryse Joissains, ce qui démontre qu'elle était minoritaire alors que son pifomètre lui faisait penser le contraire.
Si la maire d'Aix considère avoir été "urbaine", comme elle l'a dit à propos de son discours, et en donnant la parole à la salle (échanges houleux), sa nature est vite ressortie par tous ses pores.
Petit florilège de son vocabulaire tout en élégance et raffinement :
* Alors que la présidente de l'agglomération du pays d'Aubagne avait empoigné le micro en lui disant "Je suis dans l’obligation de constater que tu ne veux pas appliquer l’ordre du jour. Je demande donc à Guy Tessier de venir à la tribune.", Maryse Joissains, excédée, le lui a arraché en lâchant "Oh, tu veux des coups ?".
* A la sortie, devant les caméras : "Si on va sur moi avec une kalachnikov, je vais pas prendre le fleuret moucheté".
* Puis, toujours fine : "Quand je suis huée parce que j’ai dit non, je trouve que c’est pathétique. Ce sont des méthodes de voyous."
* Et vendredi déjà : "Nous ne sommes pas des peigne-culs." […] "Je suis ravie de ne pas me les geler demain en restant à la porte." […] "Je compte ouvrir la séance sans fioritures, sans combat, sans bordel."
* Et encore : "Là dessus, on lui dit [à Gaudin] que son entourage a fait des conneries et qu’il est bien obligé de se mettre au niveau des autres présidents d’EPCI en venant à la réunion."
* Dimanche : "Moi, j’irai lundi quoi qu’il arrive. Ceux qui ne veulent pas venir, qu’ils prennent leurs responsabilités, qu’ils se mettent ’les couillettes au frais'."
Une chose est sûre, et c'est bien déchirant pour sa postérité et pour l'humanité entière, ce lundi, Maryse Joissains a aussi définitivement gâché son ultime chance d'entrer un jour à l'Académie française !