Métropole Aix-Pays d'Aix : Maryse Joissains perd encore des soutiens
Hier soir, la séance publique du conseil communautaire devait se prononcer sur la création d'une métropole réduite à Aix-Pays d'Aix, Maryse Joissains a pu constater que certains de ses soutiens ont refusé de prendre part au vote. Elle en a presque perdu la voix…
Je n'ai pas de boule de cristal. Mais ce que je pressentais est arrivé. Maryse Joissains a encore perdu des soutiens. Sa demande de principe de création d'une métropole Aix-Pays d'Aix n'a pas eu le succès qu'elle escomptait. Hier soir, lors de la séance publique du conseil de communauté, de nombreux maires ont reculé pour ne pas cautionner son initiative qui prend de plus en plus l'eau. Ils ont refusé de participer au vote, la plupart expliquant que c'était trop tard, qu'il aurait fallu s'y prendre avant lorsque les lois sur la métropole Aix-Marseille-Provence n'étaient pas encore entérinées.
Comme je l'ai moi-même fait observer pendant le débat, cette délibération ne tient pas debout. Ni par rapport au code des collectivités territoriales qui ne permet pas d'appartenir en même temps à deux structures à fiscalité propre (la CPA fait déjà partie de la grande métropole). Ni par rapport à la base démographique nécessaire pour créer une métropole, la CPA étant surclassée artificiellement à plus 400.00 habitants. La démarche désespérée de Maryse Joissains est donc absurde.
Certains maires ont aussi pointé l'absence de base juridique pour mener à bien un tel combat. Maryse Joissains avait pourtant monopolisé le micro pour disserter pendant une bonne heure en essayant de rattraper par l'écharpe les récalcitrants ou de faire revenir à elle ceux qui avaient déjà exprimé un refus ou s'étaient absentés à la réunion du bureau de la CPA le 24 septembre. Pour ce faire, elle s'est employée a jouer les grandes scènes du scénario d'Apocalyse Now : la grande métropole sera une catastrophe et ne laissera qu'un champ de ruines.
A flot continu de paroles et de mises en garde annonçant la fin inéluctable du monde, elle a agité tous les spectres du désastre qu'elle imagine : perte de nos pouvoirs, omnipotence de Marseille, fiscalité en hausse, démocratie en berne… et j'en passe. Bref, selon elle, les communes vont disparaître sous le déluge d'une réforme territoriale quasi dictatoriale.
Mais qu'on se rappelle, on entendait les mêmes discours apocalyptiques il y a une quinzaine d'années lorsque furent créées les intercommunalités que beaucoup maintenant voudraient garder. Et pourquoi cela ? Parce qu'elles ont permis du développement économique, de l'équipement, de la solidarité à travers la mutualisation des moyens financiers. C'est exactement ce que veut faire la grande métropole à un échelon plus élevé, comme cela se fait déjà depuis longtemps dans de nombreuses métropoles européennes, afin de mieux servir les citoyens dans tous les domaines : transports, économie, emploi, logement, environnement.
Maryse Joissains a répété à bout de champ que le débat devait dépasser les clivages politiques. Sauf qu'elle n'a pas cessé de fustiger le gouvernement et le président de la République, allant même jusqu'à avouer qu'elle avait refusé d'être présente hier matin au site-mémorial des Milles qui accueillait François Hollande. Facile, n'est-ce pas, de se permettre de faire la leçon républicaine à ses élus quand on conteste le représentant de la fonction suprême du pays.
Maryse Joissains voulait un plébiscite pour gonfler les muscles et donner du poids à son initiative. Elle a récolté une défiance accrue contre son projet, ce qui, à certains moments de la soirée, l'a presque rendue aphone.