Sarkozy : Avant, quand j'étais président...
"Avant, quand j'étais président..." Le jour viendra où l'on entendra Nicolas Sarkozy parler ainsi de l'époque de son quinquennat. Cet imparfait résonnera comme un délice du passé.
Depuis dimanche soir, les soutiens qui lui restent tentent encore de lustrer son désastreux bilan, oubliant au passage tout ce qui a été critiqué et désormais rejeté majoritairement par les électeurs. Ces soutiens défaits ne cessent de se plaindre du traitement qu'a eu à subir le président déchu tout au long de son mandat, comme s'il n'y avait été pour rien.
Mais, lui-même, repris à la baguette et à l'unisson par les cohortes de ses affidés, que n'a-t-il proféré pour discréditer François Hollande. Entre autres : "Il n'a jamais exercé de responsabilités, il n'a jamais été au gouvernement. Celui qui est en tête en février n'est pas le gagnant de mai." En élisant Hollande, preuve est faite que les Français n'ont tenu aucun compte de toutes ces fadaises.
De même, Sarkozy a multiplié l'intoxication avec des phrases qui cachaient mal l'incantation. "Je sens venir la vague. Je vois une mobilisation jamais vue." Et l'on a vu ce que l'on a vu. Notamment avec ce moment de télévision que fut le débat du 2 mai. Sarkozy, qu’on a souvent fait passer pour un cogneur redoutable, prêt à tout, y compris à vilipender et rabaisser certains journalistes, s'est révélé n'être en fait qu’un encaisseur de première lorsqu’il trouve un contradicteur qui ne s’en laisse pas compter aussi facilement. C'est même à se demander comment son miroir a pu si longtemps tenir le coup à chaque reflet de sa propre image.
Pour terminer ce billet, je voudrais dire que j'ai toujours pensé qu'il valait mieux ne jamais gagner une élection avec un écart trop important. C'est le cas pour cette présidentielle remportée par Hollande. Sa victoire a été acquise démocratiquement. Mais, c'est une bonne chose que le résultat soit suffisant sans être écrasant. Cela l'obligera, tout autant que son gouvernement, à considérer en permanence qu'il doit exercer son pouvoir en toute dignité et sous les yeux des électeurs. Dans le cas contraire, ces derniers exigeraient rapidement des comptes, comme cela vient d'advenir pour le président sorti.
Une lettre ouverte du peuple de France à Nicolas Sarkozy
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"Le quinquennat"
Un petit chef-d'œuvre !
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