Guérini : Affaires... de motion et d'émotions au CG13
Il nous faudrait presqu'un Balzac pour démêler tous les fils qui relient tant de personnages dignes de peupler un vrai feuilleton.
Partie d'une lettre anonyme, l'enquête, dont le pivot central est Alexandre Guérini, s'est étoffée autour de lui pour articuler les nombreux cercles proches ou connexes qui constituent la nébuleuse des affaires.
Sur son large bureau, le juge Charles Duchaine doit certainement avoir, un peu à la manière efficace de notre écrivain, des étiquettes multicolores portant les patronymes des divers protagonistes plus ou moins enferrés dans le tas des différents dossiers à l'étude. C'est-à-dire, marchés publics, influences, pressions, coups tordus, transactions opaques, abus de biens sociaux, réseaux, et on en passe. Un écheveau très complexe à dénouer, rude tâche s'il en est.
On en est maintenant à suspecter le cas d'autorisations de certaines maisons de retraite dépendant du Conseil général des Bouches-du-Rhône et de l'arbitrage final de Jean-Noël Guérini.
Ce volet avait fait l'objet d'une série d'observations par la Chambre régionale et territoriale des comptes en 2008 qui affirmait notamment que "les décisions du CG13 sont parfois motivées de façon étonnante (...) ; certains motifs sont erronés et masquent la volonté de ne pas travailler avec un promoteur particulier".
Il y a une semaine, le juge a fait perquisitionner les locaux du service qui instruit les demandes. Quelques jours avant, on parlait déjà de sommes conséquentes ayant transité par le Luxembourg et ayant pu servir à favoriser et accélérer les autorisations indispensables pour ouvrir un établissement.
Ainsi, a-t-on appris que celle située à Vauvenargues, en Pays d'Aix, ferait partie du lot grâce au versement de commissions. Pour essayer de comprendre comment les choses se sont passées, le directeur du service départemental a été mis en garde à vue. Il est apparu que des proches d'Alexandre Guérini auraient là aussi joué un rôle d'intermédiaires.
Hier, nouvelle étape, c'est la maison de retraite de Saint-Marc Jaumegarde, elle aussi située en Pays d'Aix, sur le point d'ouvrir, qui a attiré l'attention de la justice pour les mêmes raisons. A ce train, c'est l'ensemble des maisons de retraite de même nature qui risque d'être examiné de très près.
Pendant ce temps, La Provence rapportait qu'une rumeur courait sur une motion de défiance circulant entre les mains de conseillers généraux voulant en finir avec Jean-Noël Guérini. Vraie fronde naissante ou simple ballon d'essai pour sonder les réactions ?
Guérini a réagi et parle d'un faux et d'une manipulation et annonce qu'il va porter plainte contre le journal pour cet article et celui sur les maisons de retraite (voir vidéo). Pour mémoire, depuis le début des affaires des deux frères, Guérini a toujours protesté sans parfois pouvoir empêcher quelques vérités d'éclater au grand jour.
Dernier épisode, lundi, il a reçu Eugène Caselli pour la signature de plusieurs conventions portant sur les contributions financières du CG13 à des grands projets de Marseille Provence Métropole. Les médias présents relatent l'atmosphère tendue entre les deux hommes. Pour ces retrouvailles après de longs mois d'emplâtrages réciproques, alors que Guérini tentait de surjouer la bonhomie, Caselli se retenait de manifester tout signe d'effusion débordante. On ne sait pas trop qui rira le plus jaune au final.
http://www.bakchich.info/france/2012/01/30/marseille-en-attendant-la-fronde-des-elus-61109
http://www.marsactu.fr/2012/01/31/caselli-chez-guerini-une-histoire-de-fini-parti/