Polyclinique Rambot : Un face-à-face au coin du bois
(Clic sur l'image pour agrandir)
Une des photos prises sur le vif...
Le docteur Jean Lacoste en vive discussion en bordure de route
avec le conseiller régional Hervé Guerrera portant écharpe,
entourés de membres de l'Association des Amis du Montaiguet
Dimanche matin, a eu lieu la première séance de l'opération dite de "reboisement" ciblé d'une partie du vaste terrain privé, incendié en 2005, qui fait l'objet du projet d'implantation de la méga polyclinique Rambot au lieudit Les Bornes sur le site du Montaiguet, espace emblématique pour l'avenir de la campagne aixoise.
A l'œuvre, l'Association pour le Reboisement et la Protection du Cengle Sainte-Victoire, qui a répondu à l'initiative du docteur Jean Lacoste, PDG de la clinique. Et, en bordure de la route, des membres de l'Association des Amis du Montaiguet et de Pont de l'Arc qui s'étaient mobilisés pour distribuer un tract aux planteurs pour leur faire prendre conscience des véritables enjeux de la plantation à laquelle ils étaient conviés.
Cette opération de "greenwashing" (*) reposait en fait sur les efforts de bénévoles pénétrés par l'idée qu'ils agissent pour le bien d'espaces naturels aixois.
Tout se déroulait paisiblement jusqu'à l'arrivée du docteur Lacoste, furieux, intimant l'ordre aux Amis du Montaiguet de déguerpir. Or, ces derniers avaient pris soin de se tenir sur la voie publique et non sur le terrain. Le docteur a visiblement perdu son sang-froid, bousculant une dame qui tenait la banderole de l'association. D'un mouvement, il s'est jeté sur le calicot pour le déchirer (**).
S'étant sans doute rendu compte qu'il pouvait être photographié (presse et riverains), il s'est arrêté net. Tout est alors rentré dans l'ordre, sous le regard d'un personnel de sécurité (trois personnes) qu'il avait cru bon de placer à l'entrée et le long de la limite de sa propriété.
En présence de témoins, quelques échanges plutôt vifs ont eu lieu entre le docteur et les deux élus écologistes, Annick Delhaye, vice-présidente de la région et déléguée à l'environnement, et Hervé Guerrera, conseiller régional et municipal aixois, chacun essayant d'exprimer son point de vue sur le projet controversé.
Vendredi, ces mêmes deux élus avaient aussi adressé un courrier au président de l'ARPCV pour lui faire part de leur "étonnement" et de leur "tristesse" au sujet de la coopération de son association avec la polyclinique.
La seconde séance de "reboisement" aura lieu dimanche prochain. Elle sera cette fois effectuée aussi par les salariés de la clinique auxquels leur patron a demandé de participer bénévolement et en famille.
Il a été rapporté qu'en fait de feuillus de chênes, il ne s'agirait que de glands. Si tel est le cas, bonjour les frondaisons prochaines dans 50 ans... à moins que de voraces sangliers n'en fassent qu'une bouchée avant.
(*) Le terme anglais "greenwashing" est utilisé pour qualifier une campagne de publicité ou une action de communication ayant pour but de présenter publiquement – et de façon parfois mensongère - une image de responsabilité environnementale. Il fait référence à l’expression "brainwashing" - littéralement "lavage de cerveau" - et peut se traduire en français par "écoblanchiment".
(**) Au nom de l'association et des deux personnes bousculées qui tenaient la banderole portant la mention "incendiés hier, bétonnés demain ?", une main courante a été déposée dans la journée au commissariat pour dénoncer le geste du docteur Lacoste.
Le tract distribué dimanche matin
par l'Association des Amis du Montaiguet et de Pont de l'Arc
(Clic sur chaque image pour agrandir)
Le courrier d'Annick Delhaye et d'Hervé Guerrera
adressé au président de l'ARPCV
Episode précédent :
"Le projet de la polyclinique Rambot bien mal en point" : http://castronovo.canalblog.com/archives/2011/11/24/22784935.html