Maryse Joissains fait sa pub mais où est l'opposition ?
Un vrai flot de propagande ! Et pourtant il n'y a pas d'élection municipale en vue. Depuis le 15 mai, Maryse Joissains ne lésine pas à casser la baraque pour raconter sa vie de maire depuis dix ans et mettre en avant et, cela va de soi, à son avantage, ce qui lui apparaît être son bilan et ce qu'elle dit avoir l'intention de faire pour la ville et la communauté d'agglomération.
Pendant ce temps, face à cette déferlante, on a l'impression d'une invisibilité totale de l'opposition à part lorsque la presse locale fait des comptes-rendus de séance de conseil municipal.
Alors, reprenons un peu tout ça.
Cela a commencé dans La Provence avec une double page donnant la parole au maire pour les dix ans de son mandat. Maryse Joissains aborde de nombreux sujets en tant que femme politique : l'annulation de l'élection, ses batailles, la parité, l'assemblée, Sarkozy, Iter, la culture, le dispositif V'hello, sa seule erreur selon elle, et la réduction de la place de la voiture au centre ville.
Tout est de bon aloi et a déjà été entendu plusieurs fois. Mais c'est le genre même d'information qui est normalement traitée comme telle par la presse.
Et puis, on a aussi vu la publicité d'une pleine page annonçant le numéro estampillé "hors série" (68 pages au lieu de 44 habituellement) du magazine municipal Aix en dialogue vantant "une décennie de réalisations et de projets". Et aussi un supplément de 8 pages grand format consacré aux mêmes dix ans de la CPA, résumant les 32 pages du magazine intercommunal Pays d'Aix tiré à 150.000 exemplaires.
En parallèle, et venant en complément de ces diverses productions papier, Maryse Joissains a passé un contrat payant pour un espace publicitaire institutionnel de 13 minutes sur la chaîne LCM qui diffuse chaque semaine un magazine sur un thème défini par la mairie, qui est rediffusé ensuite pendant quatre jours à des horaires très différents.
Pour être tout à fait juste, disons que certaines images ("d'Aixpinal") sont plutôt plaisantes. Mais le ton bisounours de ces cartes postales et des commentaires sur une ville où tout serait beau, tout serait joli, ressemble à ces slogans séguéliens où la montre de luxe est le signe de la réussite ou à ces publicités "non contractuelles" qui cachent les pires différences entre les produits présentés et leur triste réalité (la menteuse jolie maison-témoin, l'arnaqueuse super bonne affaire, le nauséeux succulent hachis parmentier, etc.). Gros effet d'un bombardement com' univoque qui tourne ainsi à plein régime.
Venons-en maintenant à l'opposition.
Comment les Aixois peuvent-ils savoir ce qu'elle fait ? Comme je l'ai dit, hormis les articles de la presse locale après les séances publiques du conseil municipal, on ignore presque tout de son rôle et de ses actes. Les deux ou trois blogs d'élus qui étaient censés tenir la population au courant de leurs activités se sont figés ou ne reprennent paresseusement que les articles scannés de la presse.
Aucun billet rédigé personnellement, aucun dialogue avec d'éventuels visiteurs, autrement dit, aucun compte-rendu assidu, même succinct, de mandat. Il y a bien quelques sujets traités tous les deux mois dans le magazine municipal mais c'est vite oublié. Et puis, choquant à mes yeux, plus aucune tribune produite dans le magazine de la CPA diffusé deux ou trois fois dans l'année.
Triste constat... même si l'on peut objecter qu'il émane ici du mordu (du tordu ?) de l'information que j'assume être. Toujours est-il que pas mal de personnes me demandent souvent s'il y a encore une opposition à Aix...