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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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26 février 2011

Quand la langue se corse entre les frères Guérini…

 guerini_canard_23

Ça déballe à tout-va. Et plutôt sec même. Hier encore, La Provence mais aussi Valeurs actuelles faisaient état de nouvelles pistes à explorer, notamment au sujet d'une tentative de prise de contrôle d'un projet de maison de retraite. La chose n'aurait en soi rien d'étonnant vu la concurrence sauvage que se livrent les gros poissons, un peu comme pour certaines cliniques, si n'étaient évoqués de possibles liens avec le grand banditisme.
En l'occurrence, un nom revient, celui de Bernard Barresi, un "parrain marseillais" arrêté en juin dernier sur la Côte d'Azur et aussitôt écroué. Dans cette histoire de maison de retraite, on y cite de nouveau le nom d'Alexandre Guérini.
Pendant ce temps, la vie politique continue. Ainsi, lors de la conférence de presse pour la présentation des grandes lignes de Marseille 2013, Eugène Caselli était bien présent alors que Jean-Noël Guérini ne s'est pas montré. En revanche, la veille, il était venu à Aix signer une convention de partenariat avec Maryse Joissains qui l'a accueilli à porte-feuille grand ouvert.
A droite, c'est le sénateur Bruno Gilles, grand copain de Renaud Muselier, qui s'est fendu d'une lettre à Martine Aubry lui demandant de "suspendre Jean-Noël Guérini de toutes ses fonctions officielles au sein du PS 13". La demande aurait eu du sens s'il avait d'un même élan protesté auprès des dirigeants de l'UMP pour régler le sort des Alliot-Marie et Woerth. Mais non, il ne voit que d'un œil.

logo_JDD
Dans les secrets des frères Guérini
20 Février 2011 par Laurent Valdiguié

Enquête. Six écoutes téléphoniques entre Jean-Noël et Alexandre Guérini montrent qu’entre le 27 avril et le 2 mai 2009, les deux hommes ont été prévenus de l’ouverture d’une enquête judiciaire… Et qu’ils ont réagi.
A lire les comptes rendus sur procès-verbaux, mêlant transcriptions phonétiques du corse, onomatopées et bordées de jurons, on entend leur accent chantant du Sud. Se dégage aussi une drôle d'ambiance. "L’ambiance de la côte", résume un enquêteur.
Dans cette affaire aux ramifications multiples, impliquant une nébuleuse de sociétés soupçonnées de liens avec le grand banditisme, Alexandre Guérini a été mis en examen et écroué début décembre 2010 pour "blanchiment, abus de biens sociaux, détournement de fonds et de biens publics et corruption active". Son frère Jean-Noël, sénateur et patron des socialistes de Marseille, a toujours défendu son
 "indépendance"… Jusqu’où tiendra-t-elle ?
Devant des militants socialistes, Jean-Noël Guérini a répété qu’il"n’avait absolument rien à se reprocher"
 et dénoncé une "campagne qui vise à salir et à détruire". France-3 Provence-Alpes venait de révéler le contenu d’une drôle d’écoute téléphonique. Dans celle-ci, Jean-Noël Guérini, le 27 avril 2009, prévenu par un mystérieux "ami", avait alerté son frère de l’ouverture d’une enquête le visant. En fait, ce jour-là, les gendarmes ont enregistré cinq écoutes téléphoniques que le JDD a pu consulter.

 guerini_JDD_corse

Les deux frères, apparemment par peur des écoutes, alternent le corse et le français. Ce même 27 avril, ils se reparlent à 16h41, uniquement en langue corse, que les gendarmes transcrivent phonétiquement. Sauf pour quelques jurons d’Alexandre ("ce fils de pute", "c’est vraiment une salope, hein !"). Jean-Noël le reprend : "Parle en corsu, enfin !"
"C’est un enculé quand même"
A 17h15, nouvel appel. "C’est un enculé quand même, s’énerve cette fois-ci Jean-Noël. Mais enfin, il ne faut rien dire. Je peux rien dire parce que, bon, c’est mon ami qui me le signale", explique-t-il. Les gendarmes, sur la ligne, comprennent que le secret de leur enquête est éventé par ce fameux "ami". "Il me dit que l’enquête préliminaire sera ouverte, continue Jean-Noël. A mon avis, ça doit être pour les décharges, Alex… 
– Eh, qu’est-ce que tu veux que ce soit ? rétorque Alexandre.
– Hum… Mais de toute façon, au bout de trois ans, y a prescription, ils peuvent rien faire, se rassure Jean-Noël.
– Mais qu’est-ce qu’on s’en cague ! 
– Ouais. 
– Si je te dis que j’ai rien à me reprocher, je sais de quoi je parle, non ? 
– Ouais, ouais, ouais, absolument. 
– Mais moi, je suis pas soulagé, je te l’ai dit tout à l’heure, je m’en bats les couilles. Ça peut venir même en parachutiste, qu’est-ce que je m’en bats les couilles ! Ils le savent, tous ces fils de pute !", conclut Alexandre Guérini.
Juste après cette conversation, le plus jeune des Guérini,
 "qui n’a rien à se reprocher", appelle, à 17h27, Philippe Rapezzi, un de ses collaborateurs à SMA Environnement. "Il ne faut rien laisser traîner, d’accord ? indique Guérini. Dans le coffre, y a rien ? 
– Euh, non, y a rien. 
– Ben voilà ! – D’accord, je pense que tout est bon", déclare Rapezzi, qui se veut rassurant.
Peut-être vaguement soucieux, Alexandre Guérini rappelle son frère à 17h30.
 "Demande quand même le service que c’est", lui dit-il pour savoir quel service d’enquête a été désigné, "le marseillais ou le parisien". Jean-Noël répète qu’il doit voir son informateur le lendemain et "qu’il saura tout dans les détails, avant d’ajouter : Y a pas de souci…" Le ton est plutôt interrogatif. "Si j’étais inquiet, mon frère, je serais en train de redescendre à Marseille… J’en ai rien à branler."
Soudés dans l'épreuve  
Suite à cette dernière conversation enregistrée le 27 avril, les deux frères cesseront de parler au téléphone pendant cinq jours. Les gendarmes n’entendront donc pas le récit de Jean-Noël à Alexandre après son rendez-vous avec son mystérieux "ami informateur" le 28 avril.
L’écoute suivante est datée du 2 mai 2009. Cette fois, Jean-Noël Guérini a le blues. Est-ce à cause de l’affaire judiciaire en cours ?
 
"J’ai plus envie… Ça me fait chier, je te jure… Je ne suis pas marié avec la politique, oh, depuis 1977… Pffou, j’en ai marre".
Son frère Alexandre va s’employer à lui remonter le moral : "Ouais, t’en as marre, t’en as marre, t’en as marre… tout le monde en a marre ! Y a pas que toi qui en as marre, tout le monde en a marre, mais si on règle tous les problèmes avec 'ah, j’en ai marre', et ben, les problèmes, ils se règlent pas comme ça, et chaque fois que tu règles un problème, hop, y en a un autre le lendemain qui surgit, et, hop, tu le règles et le lendemain, tu en as un autre qui surgit et hop, c’est la vie qui est comme ça ! c’est la vie. […] Voilà, moi, je sais que c’est ma vie et que je serai toujours en acier, je laisserai jamais tomber, jusqu’au dernier jour de ma vie, ben, je laisserai jamais tomber, je me battrai tout le temps. 
– Oui, le coupe Jean-Noël, mais toi, tu as une constitution à part. 
– Non, c’est pas une constitution, mon frère, c’est pas une constitution, c’est une réflexion intellectuelle." Ils sont comme ça, les frères Guérini. Soudés dans l'épreuve. 
Ce 27 mai, ils se remontent mutuellement le moral pendant un quart d’heure sans savoir que les enquêteurs du juge Charles Duchaine sont à l’écoute.
 
"Je peux être au fond d’un trou en train de manger du pain sec avec des cancrelats, je perdrai jamais le moral", assure Alexandre.
Les deux frères évoquent ensuite longuement l’auteur présumé de la lettre anonyme au procureur. En termes peu flatteurs.
 "Il a fait une erreur, et cette erreur, il fallait pas qu’il la commette… Là, il a touché à quelqu’un qu’il fallait pas qu’il touche, jure Alexandre.
– Absolument", conclut son frère.
Et on devine, à la lecture de ces lignes, qu’à Marseille, les couteaux resteront tirés encore longtemps.

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Commentaires
M
Je suis bien content de ne pas être dans un canton renouvelable cette année. Car je ne saurais pas pour qui voter...<br /> Je ne crois pas que l'UMP soit un alternative en termes d'intégrité à Jean-Noël Guérini...<br /> Les conséquences vont être simples:<br /> - montée de l'abstention<br /> - montée du FN (qui va se positionner en alternative propre, malgré ses propres casseroles dans la région).
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S
Je suis sceptique quant à l'impact des affaires Guérini, sur le résultat des cantonales, tant l'aveuglement et la naïveté de nos concitoyens sont grands.<br /> "Aprés tout, ces affaires se passent à Marseille, pas chez nous."Entendu ce matin...<br /> Il reste 15 jours pour que nos citoyens comprennent que leur commune est bel et bien située dans le département du 13, et que c'est leur conseiller général qui désignera le futur président du CG. C'est court!
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A
Très franchement :<br /> Qui va encore voter pour le PS des Bouches-du-Rhône ?<br /> <br /> Est-il encore possible de maintenir candidat les complices de ce système ? Ici à Aix, comment faire campagne sans rougir pour Médvé (compère) ou Guinde (chien-chien) ?<br /> Les gens qui me disent "tous pourris" je n'ai rien à leur répondre, j'ai juste honte !
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L
quand je pense qu'il aurait pu être maire de Marseille !!!!!!!!!!!
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M
il parait qu'au Conseil Général l'ambiance est épouvantable ... on entend les mouches voler... un silence de "mort" plane sur le grand bateau !!!!tout le monde rase les murs en espérant de pas croiser J N Guerini ...
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