Joissains et Estrosi font dans l'opérette
Comme à son habitude, Maryse Joissains voulait faire un coup politique pour qu'Aix soit dotée d'un appendice de décision universitaire. Elle en a fait un objet de chantage incongru en temporisant sur l'adhésion de la Communauté du Pays d'Aix et de la Ville à Marseille 2013, adhésion qui a finalement été entérinée.
Résultat : si notre ville a obtenu le siège du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (Pres), elle n'accueillera de fait qu'un outil technique et stratégique de l'université unique, un outil parmi tant d'autres. C'est toujours ça, dira-t-on, mais le compte n'y est pas.
A ce stade, nous n'en sommes qu'à un protocole d'accord consenti par les trois présidents d'université pour calmer le jeu. Le vrai siège administratif et décisionnel sera à Marseille.
Il y a peu aussi, Christian Estrosi a tenté un coup de force pour faire entrer la prise en compte de la liaison Nice-Vintimille dans les études de la LGV des métropoles. Si l'initiative est intéressante en soi, la manière utilisée par le maire de Nice a été cavalière.
Or, voilà que Maryse Joissains se prend à pourfendre "le comportement puéril" de son collègue, estimant que "ce chantage est indigne d'un ancien ministre" qui "manque de respect envers les élus et les représentants de l'Etat". "Il nous a joué la sérénade de rupture, avec ses airs de diva. Tout le monde est tombé des nues, nous nous sommes crus à l'opérette. Conditionner la réalisation du tronçon vers l'Italie à la participation de Nice et des Alpes maritimes au programme LGV n'a pas de sens. Qu'il fasse du chantage à la LGV, c'est un coup d'esbroufe".
Il est courant de dire que "c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité". Il me semble que, dans le cas présent, on n'est pas très loin d'un "c'est le roquefort qui dit au camembert tu pues". Car c'est évident, les deux comparses de l'UMP ont usé d'un même stratagème pour faire parler d'eux. Et vive l'opérette à deux voix !