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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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3 octobre 2010

Manifs : Ils étaient 34 millions d'accord avec Sarkozy

 chimulus_manif

Les chiffres sont là. Nets et précis. Les manifs d'hier ont battu tous les records. Pour preuve du sérieux du comptage des foules, le gouvernement avait fait appel à un homme à la compétence incontestée. Issu du pôle comptabilité de l'Oréal, familier du jonglage avec les millions, l'homme a rendu son verdict : 34 millions de manifestants. La seule fausse note, vite étouffée, est venue du Medef qui a estimé sans autres précisions le nombre à à peine 32 millions, un total jugé peu crédible par le gouvernement car inférieur à celui de la moitié de la population française.
D'ailleurs, dès la mi-journée, la DCRI (RG et DST) et le ministre de l'intérieur, utilement secondés par le ministre du travail, ancien ministre des comptes publics, ont immédiatement répliqué en confirmant l'exceptionnelle et donc historique mobilisation établie par le représentant recoiffant de la firme cosmétique.
Pour s'assurer une fiabilité de ses informations, le pouvoir a mis les petits radars dans les grands, fait tourner les caméras de surveillance à plein régime aux quatre coins des rues et a croisé ses relevés avec les très utiles fichiers aimablement autorisés par un Etat de droite.
Même si les personnes âgées des maisons de retraite, les personnes handicapées, les malades des hôpitaux, les enfants des maternelles et les bébés des crèches ont beaucoup manqué dans les rassemblements, partout en France, de longs cortèges de soutiens au plombage du système des retraites ont fait la démonstration de leur enthousiasme pour une vie hypnotiquement soumise aux intérêts et profits de sympathiques esclavagistes usurpant les traits de vertueux bienfaiteurs de l'humanité.
On n'avait jamais vu ça
Les grands patrons avaient délaissé quelques heures leurs limousines et accordé à leurs chauffeurs l'aumône d'aller siroter entre eux leurs RTT au bistrot. A Paris, malgré leurs escarpins aussi dorés que leurs parachutes, les gros bonnets, escortés de certains employés menacés de licenciements en cas de rébellion à la bonbonne de gaz, ont parcouru le mythique trajet Elysée-Fouquet's à genoux dans une imitation très réussie d'un chemin de croix et de bannière.
La foule bigarrée, à laquelle aucune racaille n'a osé venir se mêler, ne s'est pas gênée pour lancer quelques slogans bien envoyés : "Vive le président du pouvoir de crachat", "Parisot avec nous", "Ouvriers au poteau, Patrons au magot", "A nous les lingots, à eux les copeaux", "Les niches aux riches, le RSA aux pauvres", "Rendez nous nos 40 heures", "Oui au travail à 90 ans, oui à la retraite à 100 ans", "Le bouclier fiscal, c'est pas mal", "L'injustice vaincra", "A mort les acquis sociaux, les retraités au boulot".
Parmi les banderoles colorées, confectionnées en larges bandes de soie sur les conseils avisés de la dernière dame en titre de l'Elysée, on a ainsi pu constater l'unité qui régnait dans cette fête : "Medef, CAC 40, ISF, Figaro, TF1, Sarkozy, tous ensemble !"
Quelques absents
A noter que, soucieux de marquer définitivement l'Histoire et de compter parmi eux en signe de respect ceux qui n'avaient pas pu se joindre aux cortèges, les organisateurs ont brandi des milliers de silhouettes noires en carton rendant un hommage ému aux suicidés de France Télécom, des usines liquidées, de la police, des milieux pénitentiaires et des condamnés au chômage.
Tous les médias à la botte ont bien sûr rapporté, avec le bon goût qui manque aux journalistes trotskistes et fascisants des sites internet, les faits et le déroulement exact des événements.
Comme l'ont martelé les spécialistes de la déontologie journalistique que sont Jean-Pierre Pernaut et Eric Zemmour, nul syndicat rouge créateur de désordres et de prises d'otages n'a battu le pavé. Aucun Rom encore illégalement présent sur le territoire français n'a osé l'outrecuidance de se montrer pour venir défier les manifestants. Aucune association de la pensée inique soutenant habituellement sans discrimination et avec un sens démagogique sans nom tous les gueux de la terre n'a eu cette fois-ci le courage de pointer le bout de son nez pour agiter inutilement de prétendus droits de l'homme et du citoyen. Même les minables petits casseurs qui ne s'invitent que dans les manifs gauchistes pour apeurer les badauds et l'Etat ont préféré rester dans leurs banlieues pour se gaver de rap en broutant de l'herbe.
Ce qui a fait dire à certains ministres, présents sans doute pour prouver à leur pathétique chef de rayon élyséen qu'ils méritent bien de le pourlécher encore un peu et ainsi conjurer leur prochaine éviction du gouvernement, que la journée d'hier a été à leurs yeux un cas d'espèce. C'est la seule manif qui s'est vue car les marcheurs n'ont pas eu à souffrir d'un salaire amputé pour défiler dans la rue qui gouverne enfin. Comment ne pas leur donner raison pour une fois que cette majorité dite silencieuse fait passer le message qui est censé la motiver : le silence, c'est de l'argent.

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