Les dossiers aixois (1) : Plan Campus... ou camping ?
Revoici Aix. Quittons l'actualité nationale et régionale et passons en revue des informations qui touchent directement notre ville et alentour. Les sujets sont divers, en tout cas ceux qui relèvent exclusivement de la gestion politique. Si la plupart sont plus des annonces que des faits tangibles, ils méritent cependant qu'on en discute. Car selon le choix qui sera fait, les conséquences n'en seront ni anodines ni neutres. Voici le premier article.
Le Plan Campus
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La situation des universités est globalement déplorable. Les facultés ont vielli et, pour certaines d'entre elles, ressemblent à des ruines. La faculté de lettres (où j'ai étudié alors qu'elle n'avait pas dix ans d'âge et où j'ai aussi enseigné pendant de longues années) est délabrée. Il faut s'y rendre pour constater l'état sinistré des façades, des locaux et des couloirs. Une indignité aggravée par les colmatages bricolés au jour le jour ou, pire, une honte par abandon pur et simple.
Les logements pour étudiants, même si de louables efforts sont actuellement menés par le CROUS, sont à la fois encore insalubres et inadaptés et surtout très insuffisants (3.500) au regard des besoins (15.000 demandes).
Alors que peut faire le Plan Campus lancé par l'Etat et co-financé en partenariat avec les collectivités territoriales ?
L'idée est de mener une opération d'aménagement sur un territoire constituant un ensemble à partir de l'existant.
Les espaces disponibles étant limités, le plan prévoit un débordement au-delà de l'autoroute A8 jusqu'au CREPS. La programmation comprend entre autres la construction de la faculté d'économie et de gestion et la création de logements étudiants dans ce secteur (2.000) et une densification près des cités actuelles (510). Pour l'instant, on ne sait pas grand-chose sur la réhabilitation des bâtiments actuels d'enseignement.
Sur le papier, le projet a le mérite de vouloir apporter des solutions à une situation universitaire qui est devenue cahotique à plus d'un titre. Mais, sa réalisation concrète risque de prendre du temps, et même beaucoup de temps. Si en théorie le projet s'étend sur dix ans, il est très probable que le délai d'achèvement aille bien au-delà.
Beaucoup de questions restent encore en suspens. Par exemple, la libération des terrains au Sud de l'A8, la nécessité d'acquisitions foncières, l'agrandissement du parc de stationnement Krypton, l'élargissement de l'avenue de l'Arc de Meyran, le financement d'un pont et d'une passerelle sur l'autoroute ou encore la mise en service de transports en commun adaptés.
Ces questions sont d'autant plus cruciales que la Ville d'Aix n'a toujours pas de Plan local d'urbanisme (PLU), ni de Plan de déplacements urbains (le précédent PDU a été annulé par décision du tribunal administratif). Outre le fait que ces outils permettraient d'y voir plus clair sur l'aménagement et le développement urbain et de créer de la cohérence, la localisation de logements asphyxiant un peu plus les secteurs environnants des résidences de Cuques, des Gazelles et des Fenouillères ne sera pas une mince affaire.
Les riverains sont loin d'être acquis à l'idée de devoir endurer la présence d'un surplus de véhicules et l'alourdissement de l'encombrement des rues déjà étroites de leurs quartiers. Des réunions de concertation sont prévues pour informer les habitants concernés et tenter de dégager des compromis. Comment cela se passera-t-il ? Voilà un bon sujet de cogitation.
A suivre…