OPAC d'Aix : Les charges augmentent, la colère aussi
Autre sujet aberrant qui, lui, risque de faire encore long feu, la gestion de l'OPAC Pays d'Aix Habitat. Cela fait 9 ans que Maryse Joissains est aux commandes, même si elle vient d'en quitter la présidence pour y placer un de ses adjoints.
Sans revenir sur l'absence de construction de logements sociaux publics face à une demande qui explose par milliers ou sur la politique de réhabilitations qui est au ralenti, c'est le problème du fonctionnement même de l'office qui est en cause. Il n'y a qu'à reprendre les divers audits réalisés par les services de l'Etat pour s'en rendre compte.
Le énième épisode qui a mis en évidence le ras-le-bol des locataires s'est déroulé il y a quelques jours à l'initiative de l'association Confédération générale du logement Alpha qui a réuni 250 personnes pour mettre sur la place publique les anomalies, pour ne pas dire les extravagances, mais c'est dit, des charges jugées exorbitantes réclamées aux locataires face aux "faibles services rendus". Les témoignages affluent pour illustrer ce qu'il faut bien appeler une situation anormale.
Voici ce qu'en dit Eric Léonard, le président da la CGL-Alpha : "C'est l'exaspération et la désespérance qui font qu'aujourd'hui il n'y a pas d'autres issues. Nous faisons donc appel à un juge en tant qu'arbitre impartial. Les charges payées ici à Aix sont largement supérieures à la médiane des offices au niveau national. Il est aussi impossible de justifier ces augmentations."
D'ores et déjà, la commission départementale de conciliation a été saisie et devra rendre un avis incitatif. Pour les locataires mécontents, il s'agit de faire la lumière sur la comptabilité et, le cas échéant, d'être indemnisés.
Ce que confirme l'avocat qui conseille l'association : "Il y a des éléments troublants dans le dossier. Des charges augmentent en dehors de toute réalité économique ou de consommation. Nous voulons faire une procédure de référé pour demander au juge que les locataires puissent consigner leurs charges auprès de la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et qu'un expert soit désigné pour tout étudier dans le détail sur les 10 dernières années. À partir de là, nous pourrons demander un remboursement à l'euro constant".
A tout cela, s'ajoutent la difficulté pour les locataires de se faire entendre par divers responsables de l'office et donc des relations tendues qui entravent toute possibilité de dialogue constructif.
La réunion des locataires (Photo parue dans La Provence)
Quelques chiffres
Ÿ Depuis 2004, les charges augmentent chaque fin d'année au-delà de la moyenne nationale.
Ÿ Entre 2007 et 2008, elles ont bondi de 10,68%, soit 35% de plus que la moyenne nationale.
Ÿ Certains locataires paient plus de 1.700€ de charges par an pour un T5.
Ÿ Et 374€ pour l'entretien non réalisé des espaces verts.
Ÿ De mauvais réglages de desserte en eau chaude causent d'énormes pertes d'eau qui sont bien sûr facturées.
Ÿ Le chauffage devient coûteux car il y a des déperditions dues à des canalisations en mauvais état.
Ÿ Pour le curage des canalisations, le marché a grimpé de 50.000 à 270.000€. Pour quel service rendu ?
Ÿ Les locataires paient une ligne d'"ordures ménagères" alors qu'ils l'acquittent déjà dans la taxe d'habitation.
Ÿ L'éclairage extérieur non entretenu entraîne des actes de vandalisme le soir.
Ÿ Pour 2010, l'augmentation annoncée des loyers est de 3,50%, supérieure donc à celle des indices officiels.
Ÿ Plus de 300 personnes ont déjà mandaté la CGL-Alpha pour se faire représenter auprès de la justice dans le recours intenté quant à l'augmentation des charges.