Municipale : Alors, main ou pas main dans les urnes ?
Dans moins d'une semaine - le 15 décembre - le tribunal administratif de Marseille devrait enfin faire connaître sa décision sur l'annulation ou pas de l'élection municipale d'Aix de juillet dernier qui s'est jouée à 187 voix d'écart.
Du côté d'Alexandre Medvedowsky, tout le monde y croit vraiment dur comme fer. Chez Maryse Joissains, on veut encore croire doigts croisés que la requête sera rejetée et qu'il n'y aura donc pas un troisième match électoral.
Dès le soir même du second tour estival, Medvedowsky avait annoncé qu'un recours serait déposé sur la base d'irrégularités constatées dans les opérations de vote. A quoi s'ajoutait, selon lui, une série de manœuvres dans la conduite de la campagne électorale, concernant notamment des attaques contre la décision du Conseil d'Etat qui avait annulé le scrutin de mars 2008 et des propos tenus dans les tracts de Joissains relatés également dans la presse.
Juridiquement, ce volet ne relève pas de la compétence du tribunal administratif. C'est l'affaire du procureur de la République. Il en a d'ailleurs aussi été saisi mais il a débouté Medvedowsky. En revanche, le contentieux proprement électoral est un dossier relevant bien de la juridiction administrative de Marseille.
Là, les motifs et les moyens exposés dans le recours méritent d'être regardés avec attention. Car, le moins que l'on puisse en penser est qu'ils soulèvent de multiples points présentant des aspects assez troublants : entre autres, le nombre très élevé de procurations et les conditions jugées singulières d'utilisation de certaines d'entre elles, et des différences de signatures d'électeurs entre les deux tours.
Joissains a bien sûr répondu au contenu du recours. Dans son mémoire, elle réfute de nombreux points de la requête, s'abritant notamment derrière l'argument que cette élection était organisée par la délégation spéciale mise en place par le préfet et non pas par elle puisqu'elle n'était plus maire.
Voilà résumés à grands traits les éléments de discussion qui devraient logiquement faire l'objet de l'arbitrage du tribunal.
Selon ce que nous rapportent diverses sources, le doute semble s'être installé dans le camp de Joissains qui, après avoir annoncé qu'elle ne ferait pas appel, a ensuite changé de cap en déclarant qu'en cas d'annulation elle irait en Conseil d'Etat, dont elle tente de se défendre d'avoir vivement critiqué la décision de juin dernier. Tout bien pesé, il faut dire que la perspective (la crainte ?) d'avoir à revoter quasiment en même temps que pour les régionales a sans doute influencé ce revirement qui permettrait ainsi de retarder une éventuelle troisième élection municipale.
En juin, l'annulation pour des motifs jurisprudentiels inédits avait surpris. Cette fois encore, la "victoire" ayant été acquise à un très faible écart, plus infime qu'en mars 2008, il sera du ressort du tribunal administratif d'établir et de statuer si les faits consignés dans la requête ont pu, ou pas, entacher les résultats jusqu'à modifier le sens du scrutin.
On a vu des élections annulées pour des écarts plus significatifs dus à de la fraude manifeste. Qu'en sera-t-il incessamment pour Aix-en-Provence dont l'affrontement de juillet dernier était déjà le second match ?
Lire les deux recours connus :