Perquisitions et élections sèment un vent de panique
Petit rattrapage pour qui aurait raté l'édito de Jean-Laurent Bernard hier matin sur France Bleu Provence. Intéressant.
L'avalanche judiciaire qui semble menacer une partie non négligeable de la vie publique en Provence a semé un joli vent de panique dans l'ensemble de la classe politique. Les descentes de police pour saisir des documents et du matériel informatique ne signifient pas qu'il y a culpabilité, mais au moins enquête. Ni vous ni moi n'avons l'habitude d'être réveillés par des fonctionnaires assermentés qui viendraient retourner nos logements en emportant avec eux des éléments potentiellement troublants.
Et lorsque certains élus balaient d'un revers de main ces perquisitions arguant qu'elles ne signifient rien, ils oublient un peu vite qu'elles ne sont pas banales. Elles sont même extra ordinaires. Au sens premier du mot.
Dans des entreprises, des mairies, conseil général ou communauté urbaine, les juges fouillent depuis des mois d'un bout à l'autre de la région. Le Parti socialiste et l'UMP serrent les dents en espérant passer à travers les gouttes. On peut aussi être dubitatif devant cette brusque accélération de la machine judiciaire, les élections approchent, souhaitons juste que la sacro-sainte indépendance de la justice ne soit pas calquée sur le rythme électoral.
Ensuite, sauf si les personnes qui font l'objet d'une surveillance sont totalement innocentes, celles et ceux qui se savent plus ou moins dans l'illégalité, pour rester pudique, prennent forcément des précautions. Et en plus, tout se sait.
Donc, les téléphones sur écoute et autres disques durs d'ordinateurs ne sont pas une découverte. Pourtant les enquêteurs semblent y trouver des indices, des preuves qui permettent année après année de faire tomber des tricheurs ou des truands.
L'omerta qui fait l'unanimité dans la classe politique régionale depuis le début de cette démonstration de force judiciaire témoigne moins d'un malaise que d'une espèce d'autoprotection. Se garder d'accabler son adversaire. Pas forcément par crainte de se retrouver un jour dans la position de l'arroseur arrosé, mais tout simplement parce que si la justice fait tomber un concurrent, inutile d'en rajouter, seul le résultat compte en politique.
Bonne journée.