Cumul de mandats : Faut arrêter !
Le cumul des mandats électifs et autres, un mal assez français. Un nouveau classement de nos élus les plus surchargés vient d'en fournir l'illustration. Et là, le constat est édifiant : droite et gauche excellent dans les mêmes pratiques. On pourra ergoter tant qu'on voudra sur la méthodologie utilisée par le journal Le Monde pour établir ce bilan, on ne pourra nier que certains élus ont plusieurs lourdes écharpes à leur cou.
J'ai toujours voulu comprendre comment il était possible d'accomplir sérieusement plusieurs fonctions électives à la fois. J'en ai toujours douté, convaincu que les exemples sont foison qui montrent qu'un parlementaire non cumulard est plus présent et plus actif aux assemblées ou qu'un maire sans autre mandat est plus disponible auprès de ses concitoyens et plus au fait des actions à mener.
Car on a beau avoir les meilleurs collaborateurs du monde, on n'en est pas moins obligé de survoler certains dossiers. Les élus qui courent après les titres n'ont plus que le choix d'en honorer un seul au détriment du ou des autres. Lorsqu'ils font semblant de vouloir faire face à toutes leurs responsabilités, ils ont beaucoup de mal à approfondir leur travail.
Notre département des Bouches-du-Rhône en fournit la preuve éclatante avec ces quatre parlementaires peu visibles à Paris : député et président de conseil régional (Michel Vauzelle), sénateur et président de conseil général (Jean-Noël Guerini), sénateur et maire (Jean-Claude Gaudin), député et maire d'une grande ville et/ou d'une communauté d'agglomération (Maryse Joissains).
Ce sont là des situations qui ne peuvent se mener de front avec efficacité. C'est même tromper les électeurs que faire croire qu'on accomplira tous ces mandats de manière assidue et sans faille.
Cette question du cumul des mandats est un sujet qui revient sans cesse sur le tapis médiatique. Certes, quelques dispositions législatives ont été prises ces deux dernières décennies pour limiter la frénésie de cumul de mandats d'exécutifs à haute responsabilité. Mais on est encore loin du compte.
Cette concentration verticale de "pouvoirs" (87% des députés cumulent !) par un nombre restreint d'élus est fondamentalement malsaine pour l'épanouissement d'une démocratie horizontale. La solution passe assurément par l'instauration du mandat unique, précédée d'une étape très restrictive sur les types de mandats cumulables. En corollaire, pour l'exercice des mandats locaux, on ne pourra se dispenser longtemps encore de l'élaboration d'un véritable statut de l'élu territorial. Qui devra inclure l'inégibilité définitive de tout élu ayant été condamné dans le cadre de ses fonctions, notamment pour corruption, abus de biens sociaux ou enrichissement personnel.
Dans l'attente…
Le tableau du classement :
(utiliser le curseur à droite du tableau pour faire défiler les noms)
http://www.lepost.fr/flash/2009/10/06/1728813_cumul-des-mandats-notre-classement-des-deputes.html
Explications :
Méthodologie :
Les députés qui cumulent :
Les députés cumulards de la région PACA (hors les sénateurs) : http://www.laprovence.com/articles/2009/10/07/931786-Politique-Cumul-des-mandats-Joissain-sur-un-podium-tres-contestable.php
Cumul de tous les parlementaires (situation en 2007) :
http://www.lemonde.fr/societe/infographie/2007/02/21/le-cumul-des-mandats-en-france_870233_3224.html