Municipale : A force de jouer deux vilains tours... (1)
Un sondage, c'est un sondage. Admettons. Mais on ne peut quand même pas leur faire dire tout à fait le contraire. Des tendances, d'accord, ce sont des tendances. Prenons cependant les précautions d'usage pour ne pas croire qu'il s'agit de résultats : échantillon insuffisant, abstention en hausse. Cela posé, tentons de comparer les scores réels du premier tour de l'an dernier avec les estimations publiées hier.
Pour Maryse Joissains, avec la même liste, on constate une progression d'un peu plus de cinq points (39% contre 33,81%). Pour la liste PS/MoDem, dont la composition n'a rien à voir avec les deux listes de l'an dernier, on note un fort recul avec seulement 26%.
Alexandre Medvedowsky avait obtenu 29,09% sur la base d'une liste dite d'union de la gauche (sans les 10,14% de Michel Pezet), et François-Xavier de Peretti 20,15% avec une liste centriste à plusieurs courants. Ces deux pourcentages ne peuvent s'ajouter car l'alliance actuelle PS/MoDem ne s'est pas faite dans les mêmes conditions. On peut cependant penser que, sur les 26%, le premier apporte autour de 15% (la gauche de la gauche est estimée à 10% et les écologistes font bande à part) et le second 9% (Salord et les écologistes lui ôtant sans doute pas mal de points en présentant cette fois-ci leurs propres listes).
L'an dernier, Medevdowsky et de Peretti totalisaient à eux deux 49,24% en scores réels. Ce mois de juillet, avec les jeux de transferts, ils arrivent à peine à 26%, sans les 10% de la gauche, sans les 16% des écologistes et sans les 9% de Salord. En mars 2008, Joissains avait en face d'elle 66,19% d'opposants. Cette année, elle n'en a plus "que" 61%. Sa victoire au second tour avait été obtenue de justesse en triangulaire au centre.
Que peut-il se passer ?
Alors, que peut-il se passer cette fois-ci ? Même si les estimations du sondage sont corrigées par le vote, une chose est sûre, toutes les listes dépasseront les 5%, seuil nécessaire pour pouvoir fusionner. Celles qui atteindront 10% pourront se maintenir ou fusionner. Pour le second tour, un duel signifierait un nouveau face à face Joissains / Medvedowsky.
Voyons les cas de figure :
1. Fusion générale du PS/MoDem avec les écologistes, la gauche de la gauche et la liste Salord : inimaginable. La liste Aix à gauche a déjà déclaré qu'elle n'acceptera jamais de s'allier avec le MoDem et encore moins avec Salord. Avec 10%, elle se maintendra, ne serait-ce que pour avoir un ou deux élus en triangulaire, ou quadrangulaire si Salord dépasse aussi 10%.
2. Fusion du PS/MoDem avec les écologistes et Salord : difficilement envisageable. Cela nécessiterait une volte-face doublée d'une contorsion de plus de Medvedowsky qui, l'an dernier, fustigeait la liste de Peretti pour avoir inclus des UMP. Difficile à faire avaler aux électeurs.
3. Fusion du PS/MoDem avec les seuls écologistes : c'est ce qui est le plus plausible pour l'instant. En cas de maintien de la gauche de la gauche, le total de cette alliance aura beaucoup de mal à concurrencer Joissains en triangulaire, ou en quadrangulaire si Salord dépasse 10%. Si la liste de gauche et celle de Salord ne peuvent aller au second tour, le duel n'en sera pas moins malaisé pour le PS/MoDem.
4. Aucune fusion : là, une surprise n'est pas à écarter. Si la liste PS/MoDem confirme son incapacité à créer une dynamique pour décoller au premier tour et que la victoire de Joissains devient par conséquent inéluctable, les écologistes pourraient avoir la féroce tentation de ne pas fusionner pour obtenir plus d'élus d'opposition qu'en fusionnant.
5. La quadrature Salord : qu'il atteigne ou pas les 10%, il risque de ne pouvoir trouver aucun partenaire. S'il obtient plus de 10%, il peut se maintenir et espérer revenir au conseil municipal comme opposant. Dans le cas contraire, ses voix se disperseraient.
Pour finir, apportons une précision qui a son importance. Dans un commentaire sur le sondage publié hier, La Provence écrit que "les pezetistes sont peu mobilisés" (et pour cause, il n'y a aucun colistier sur la liste PS/MoDem), mais ajoute hasardeusement "qu'ils pourraient se laisser séduire par Salord" ! Là, franchement, c'est de la politique fiction. Déjà, l'an dernier, pas un seul pezetiste n'aurait accepté de cautionner Salord. Alors, cette année…
A suivre…
-------------------------------------------------------------------------
PS (sans jeu de mots) : "Enfin quoi... si à 50 ans on n'a pas gagné une élection, c'est qu'on a raté sa vie !"
PS (pareil) : Qui peut m'expliquer pourquoi il n'y a aucun commentaire sur les sites et les blogs des candidats ?