Combien de faux électeurs à Aix ?
Et si on faisait enfin la clarté ?
La mission essentielle de la délégation spéciale installée à la mairie est d'organiser l'élection municipale des 12 et 19 juillet. Elle dispose de tous les pouvoirs et moyens pour qu'elles se déroulent dans la plus parfaite régularité, notamment en s'appuyant sur la neutralité des fonctionnaires.
Or, après l'élection législative de juin 2007, des recours ont été formulés auprès du Tribunal administratif et du préfet sur des irrégularités dans la tenue des listes électorales. Le Conseil constitutionnel l'a constaté mais s'est déclaré incompétent pour former un jugement. Puis, il y a eu l'élection municipale de mars 2008 et les européennes il y a dix jours.
En janvier dernier, on apprenait que le recensement de la population pour Aix, selon les données Insee, indiquait 145.721 habitants, soit une croissance d'environ 10% sur la décennie 1999/2009. Au même moment, la presse publiait le nombre d'inscrits sur les listes électorales d'Aix au 31 décembre 2008 : 87.600. Donnée étonnante car en mars 2008 il y en avait… 89.600 !
Comment est-ce possible que la population augmente d'environ 1.000 habitants par an et que les listes se dégonflent soudainement de 2.000 inscrits également en un an ? En toute logique, il aurait dû y avoir un nombre d'inscrits approchant les 90.000. Interrogée sur ce paradoxe, la mairie avait expliqué qu'en 2008 il y avait eu 2.850 nouvelles inscriptions et 4.850 radiations. Après les recours cités ci-dessus, que s'est-il réellement passé.
Y a-t-il eu un premier nettoyage de circonstance des listes ? Un fonctionnaire avait relevé que 13.000 cartes avaient été retournées en mairie en 2007 faute d'avoir trouvé acquéreurs (mais 7.000 cartes avaient été récupérées sans que les personnes ne prouvent leur rattachement à la commune). Il avait même précisé que, depuis 2004, les listes n'étaient plus révisées à partir des cartes retournées.
En juillet, pour cette élection municipale inattendue, nous allons voter sur la base des listes établies en décembre dernier et qui ont servi pour les européennes. On peut légitimement s'interroger sur la sincérité des listes électorales actuelles et sur la validité du scrutin qui en sortira. Il est du devoir impératif de la délégation spéciale présente dans nos murs et agissant au nom de l'Etat de procéder en toute indépendance à des vérifications minutieuses par le biais de la commission électorale.
Faut-il rappeler qu'en mai, pour des faits de fraude électorale avec faux électeurs, l'ancien maire de Paris, Jean Tiberi, a été condamné à 10 mois de prison avec sursis, à 10.000€ d'amende et à 3 ans d'inéligibilité. Son épouse a écopé de 9 mois de prison avec sursis et 5.000€ d'amende.
Voir mon article du 16 janvier 2009 :
"Aix 2009 : Plus d'habitants mais... moins d'électeurs !" :
http://castronovo.canalblog.com/archives/2009/01/16/12106650.html