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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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25 septembre 2008

Faire-part : On enterre le service public hospitalier

Rentrée des casses pour les services publics

Education, poste, santé... tout se tient. La casse touche tous les services publics. Le pays d'Aix n'est d'ailleurs pas à l'abri. Pour qui en douterait encore, Patrick Pelloux, médecin urgentiste, a résumé la situation du service public hospitalier (Charlie Hebdo n°848 du 17 septembre 2008). Visiblement, cela n'a pas plu à sa hiérarchie. Le Canard Enchaîné nous informe que le gêneur vient d'être muté…

pelloux

Ci-gît l'hôpital

Alors que la campagne électorale d’Obama ne cesse de prendre comme exemples les systèmes sanitaires et sociaux collectifs de la France, le gouvernement néolibéral de Fillon poursuit la casse de la Sécurité sociale et des hôpitaux publics, initiée avec le plan "Hôpital entreprise 2007" de Chirac, mis en place par Mattei.

Le projet de loi de Roselyne Bachelot "Hôpital, patients, santé, territoire" est une privatisation des hôpitaux publics, sous le prétexte, comme de bien entendu, de sauver lesdits hôpitaux. C’est tout l’art de la communication actuelle : dire le contraire de ce qu’on fait. Nous sommes à l’heure du mensonge et des mots qui ne veulent plus rien dire.

Le plan Bachelot est conforme à la pensée néolibérale du Pr Vallancien, du club Montaigne, des compagnies d’assurances, comme AXA, et des grands labos pharmaceutiques. Tout est prêt pour la dernière offensive, pour le plus grand profit des fonds de pension étrangers, qui se régalent à l'idée de racheter les cliniques et hôpitaux de France. C’est qu’il y a encore du gras à faire sur la carcasse de notre pays. La bête est à terre, il faut l’achever. Et les faibles mobilisations syndicales les encouragent.

Qui veut la fin met les moyens

                

Dans ce projet de loi, la santé est régionalisée, avec la création des agences régionales  de santé. Le passage des missions de service public aux établissements privés à but lucratif sera désormais possible. Les SAMU, qui étaient départementaux, pourront devenir régionaux. Le statut des praticiens  hospitaliers mis en place par la gauche au début des années quatre-vingt disparaît. Ainsi les médecins  soumis à des contrats d’objectif verront leur salaire évoluer en fonction de leur travail et de leur production.  Les médecins hospitaliers deviendront des machines dans la chaîne de production de soins. Les établissements vont avoir des contrats pluriannuels, avec des pénalités si les objectifs fixés ne sont pas atteints. Fermetures en perspective ! On passe de l'obligation de moyens à celle de résultats.

Le directeur de l’hôpital devient le seul maître dans rétablissement, mais perd au passage une partie de son statut. La création de fondations, pour fondre en un bloc les centres hospitalo-universitaires, l'industrie pharmaceutique et les grands argentiers, est directement inspirée du rapport du Pr Vallancien. Il va sans doute mettre fin à l'INSERM. En effet, comme aux Etats-Unis, les fondations vont récolter du pognon, ainsi, les industriels défiscaliseront leurs profits, tout en ayant un regard sur la recherche… On imagine que ces recherches seront moins orientées vers le bien de la médecine que vers le bien des actionnaires. Et des chercheurs, qui auront sans doute un intéressement…

Avec la fin du conseil d’administration de l’hôpital, qui était présidé par le maire, on fait sauter l’un des derniers verrous qui empêchaient la casse du service public hospitalier. Même si les maires s’intéressaient de manière inégale aux hôpitaux, ils représentaient la démocratie, l’attachement de la nation aux hôpitaux, le lien social entre la ville et l’hosto. Oui, je sais, tous ces mots ne sont plus à la mode…

La nation a inventé au cours des deux derniers siècles les hôpitaux publics. Il n’aura fallu que cinq ans aux néolibéraux poux les abattre. Le projet de Bachelot est le faire-part de l’enterrement du service public hospitalier.

Dans le n°844 de Charlie Hebdo, je vous expliquais le scandale de la grève des professeurs de médecine qui exercent une activité privée dans les hôpitaux publics. Malgré la demande du Conseil d’Etat et les rapports de la Cour des comptes, le gouvernement vient de leur donner satisfaction : par un nouveau décret, la réversion de leurs honoraires a été abaissée de 40% à 25% ! Inutile de dire que toutes les autres professions hospitalières qui attendent une augmentation peuvent se brosser… Noël avant l’heure, c'est pour les médecins les plus privilégiés.

pelloux_canard

(Clic sur l'image pour agrandir)

Dans le Canard Enchaîné du 24 septembre 2008

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