Budget primitif 2008 : Rien derrière la vitrine…
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Le budget résumé à l'essentiel
Pour la dernière séance du conseil municipal, j'ai été le seul à intervenir sur le fond du dossier. Je n'ai pas repris la totalité des éléments développés en octobre. (Lire mon compte-rendu du 24 octobre, "Le budget 2008 sous respiration artificielle", rubrique "BILANS"). En revanche, j'ai voulu retenir quelques indicateurs qui montrent l'inertie de la municipalité sortante.
Gérard Bramoullé s'est vanté de ne pas avoir augmenté la fiscalité directe. Ce n'est pas comme cela qu'on peut mener une politique solidaire. Ce qui n'a pas été prélevé depuis six ans l'a été indirectement par la hausse permanente des taxes et tarifs divers qui s'appliquent de manière égale à tous les Aixois sans prise en compte du niveau des revenus.
L'adjoint aux finances a fait aussi de la gonflette sur les investissements. Mais quand on regarde le budget général, il n'est pas difficile d'établir que le fonctionnement absorbe jusqu'à 68% et qu'il ne reste que 32% pour l'investissement.
La volonté politique n'aura pas été le grand fort de cette équipe. L'absence de nouveaux projets a empêché des retours financiers partenariaux. La chose est aisée à comprendre : 1€ investi peut faire rentrer 2 ou 3€ de cofinancement par l'Etat ou les collectivités.
Maryse Joissains a privé Aix de ces ressources et n'a fait que piocher dans les fonds communaux ou intercommunaux. Quant à la charge de la masse salariale de la Ville, le taux de 56,60% est au-dessus des moyennes nationales pour des communes de taille comparable.
Un fonds de commerce inerte
Depuis plusieurs années, le budget de notre ville subit la politique de désengagement de l'Etat. J'ai insisté sur trois exemples : la Dotation globale de fonctionnement (DGF) a été versée à la baisse, le Contrat de croissance et de solidarité (CCS) a été supprimé, la Caisse d'allocations familiales (CAF) a réduit ses aides de 63% à 56% en six ans.
L'adjoint aux finances a présenté comme une prouesse le désendettement de la Ville. Sauf que c'est parfois le signe d'un manque de projets. Pourtant, si la baisse de la dette est effective, on ne peut que constater que l'emprunt a été constamment à hauteur d'une moyenne de 20M€ par an… pour renflouer les caisses. Heureusement que le produit des jeux du casino municipal a été croissant, passant de 6M€ en 2001 à 10M€ pour 2008.
Au total, j'ai résumé mon opinion de la façon suivante : "Globalement, on a l'impression que vous nous présentez le même budget qu'en 2002. Il n'a pas évolué dans le sens des besoins et des attentes des Aixois, notamment pour le logement et le foncier, la propreté, la vie associative ou les crèches. Vous avez géré une boutique en faisant de la technique budgétaire. Vous avez beaucoup décoré la vitrine mais vous avez laissé le fonds de commerce inerte. Ce n'est pas un bon signe de dynamisme pour la Ville d'Aix-en-Provence. Il y a énormément de besoins. Les populations défavorisées attendent. Je ne rappellerai pas ce qui s'est passé avec les SDF ou les 5.000 familles en attente d'un logement social."