Scandale au Jas : La fin prévisible du CECDC
Cela vaut son pesant de cacahuètes. J'aurais pu vous refaire toute l'histoire rocambolesque. Vous répéter par le menu détail toutes mes questions et mises en garde au conseil municipal. Vous citer toutes les réponses fantaisistes des élus et du maire, d'abord pour vanter les mérites du CECDC, puis pour en camoufler les turpitudes par des mensonges. J'aurais pu mettre en ligne le premier audit catastrophique qu'on voulait nous cacher et que j'ai pu obtenir.
(On peut relire mon article du 22 janvier 2007, rubrique "Jas de Bouffan", colonne à droite,
ou cliquer sur le lien)
http://castronovo.canalblog.com/archives/2007/01/22/3761919.html
Là, je vais me contenter de reprendre l'article paru dans "Le Ravi", qui annonce ce que je n'avais cessé de dire : la fin de la structure qui a englouti des centaines et des centaines de milliers d'euros. Moi, j'aimerais bien savoir où sont les responsabilités.
J'exige de Maryse Joissains qu'elle rende des comptes sur cette affaire. J'attends qu'elle s'explique clairement au lieu de faire l'effarouchée et de continuer à jouer l'esquive !
Histoire de la mort annoncée
du Centre européen de création et développement culturel
Un opéra de chaises musicales
Rien ne va plus ! Une nouvelle donne s'annonce dans le petit monde aixois de la culture. C'est au Jas de Bouffan, un quartier de près de 25.000 habitants, que tout se joue… Nul ne sait qui l'emportera. En revanche le grand perdant fait l'unanimité, à savoir le CECDC.
Avec un nom pompeux, à peine audible, il a brassé des centaines de milliers d'euros versés par des partenaires publics, dès sa création en février 2003. Aujourd'hui pourtant, sa mort tombe sous le sens.
"Le CECDC va péricliter. Le bureau va démissionner", assure Jean Bonfillon, vice-président de la communauté du pays d'Aix (CPA) et représentant de cette collectivité au conseil d'administration, sans sourciller, cinq jours avant la décision officielle le 24 octobre dernier.
Comment cette structure si spéciale, initiée par la ville d'Aix et la CPA, a-t-elle pu déchoir ainsi ? Coproduire des festivals comme "Arborescence" ou "Images de ville", accueillir en résidence des artistes comme Robert Combas, héberger et gérer une pépinière d'associations culturelles, participer à un pôle multimédia, animer un espace régional Internet citoyen… Les prestations du CECDC lui ouvraient un avenir radieux. D'autant que les subventions suivaient. Finie la romance !
"Ce n'est plus ce que c'était, se désole son président Michel Roux. En début d'année, nous avons subi une grosse baisse de la subvention municipale". Une chute vertigineuse de 279.000 à 87.000 euros. Même déception à la CPA, où Jean Bonfillon rappelle "avoir diminué l'aide de 15% chaque année depuis 2005. Car son projet s'éloignait trop de l'intérêt communautaire".
Et le directeur de la culture de la ville d'Aix (Thierry Roche) de renchérir (après avoir été mis à disposition du CECDC pendant deux ans !) : "Le projet a perdu de son sens. Il se voulait à la fois international et de proximité."
La défiance a également gagné le conseil général 13, qui ne siège même plus au conseil d'administration. L'énigmatique audit des comptes du CECDC, dont seule l'opposition municipale (en l'occurrence le PRG) déclare connaître l'existence sans en apporter la preuve, aurait-il un rapport avec cette vague d'abandons ? Mystère.
En attendant, le CECDC semble poussé vers la sortie. "Le président a déclaré ne plus souhaiter s'occuper de cette structure", divulgue la députée-maire Maryse Joissains. De son côté, le président s'imaginait, encore le 17 octobre, que "le CECDC pourrait rester là, comme n'importe quelle autre association". L'avenir le dira...
Reste à voir ce qu'il adviendra du Patio du Bois de l'Aune, siège du CECDC. Pour l'heure, il offre un visage inquiétant. Graffiti, murs éventrés, sol poussiéreux, cour intérieure envahie de mauvaises herbes… Le laisser-aller saute aux yeux jusque sur le net où le nom de domaine www.cecdc.fr est mis en vente ! "On a oublié de payer la cotisation, du coup l'hébergeur l'a cédé a une société américaine qui voulait nous le revendre pour 14.000 euros", explique Ishen Bouachraoui, chef de projet du CECDC.
L'ambiance intrigue les associations résidentes si bien qu'elles ont "écrit une lettre a Maryse Joissains pour lui signaler ce qui se passe et lui demander ce [qu'elles vont] devenir". L'incertitude plane sur ce lieu, soumis à la compétence communautaire. "Bien entendu, on ne les lâchera pas", se risque Jean Bonfillon. Une promesse pour le moins audacieuse, vu les projets qui s'échafaudent déjà sur la tombe du CECDC…
D'autant qu'à 20 mètres du Patio, l'association La Fonderie vient de déserter la salle de concert du Bois de l'Aune (et ses quelques 850 places)… "J'ai rencontré le Conservatoire, le Festival d'art lyrique et l'Ecole d'art pour voir ce qu'on pourrait faire du patio et de la salle du Bois de l'Aune", confie Maryse Joissains. Sachant que la Fondation Vasarely, également située au Jas de Bouffan, subit actuellement quelques vicissitudes, l'avenir culturel de ce quartier populaire d'Aix pourrait bien tourner une page de son histoire très bientôt…