Joissains, la politique du baratin
Quand j'étais petit, j'aimais aller au marché. J'étais époustouflé par le talent de certains vendeurs qu'on repérait de loin grâce à leurs boniments lancés au ciel pour attirer les clients censés faire de bonnes affaires. L'offre était bien sûr forcément "exceptionnelle", "unique", "profitez, il n'y en aura pas pour tout le monde", mais se répétait mécaniquement... toutes les quinze minutes.
Dans le lot, il y avait toujours un roi du baratin capable de vous vendre tout ce dont vous n'aviez pas besoin. Je me souviens surtout d'un fameux camelot – un vrai numéro de cabaret en plein jour – qui arrivait à fourguer, par camionnette entière, dix paires de draps ou cent mouchoirs au prix d'un – "touchez-moi ça si c'est pas de la qualité !" – et, sourire espiègle doublé de clins d'œil rigolards, parvenait à ruiner le porte-monnaie de l'acheteur qui n'y voyait goutte.
Voilà à quoi me fait penser la politique de Maryse Joissains. Car, depuis 2001, à sa manière, elle n'a cessé de jouer à la reine du baratin. Six ans durant, elle a multiplié les belles annonces sur le logement, le social ou le cadre de vie.
Bilan : quand on se promène dans certains quartiers, on découvre vite que ses fausses promesses ont viré au vrai marché de dupes.
Consolation : si beaucoup d'Aixois sont dans de beaux draps, il leur reste, soyons bon public, plein de mouchoirs pour sécher leurs larmes.