Joissains, entre astre et désastre
Et maintenant, elle exporte ses "marysades" à Marseille
C'est bien connu, Maryse Joissains ne fait pas toujours les choses comme tout le monde. J'ai raconté ici même son plantage dans l'opération "Marseille Provence, capitale européenne de la culture" (lire mon article du vendredi 26 octobre, ci-dessous).
Des témoins présents vendredi dernier à la réunion d'annonce officielle de la candidature marseillaise m'ont rapporté qu'elle n'a pas fait mieux sur la scène de l'Opéra. Sa prise de parole décousue devant un parterre d'élus, d'acteurs du monde culturel, de chefs d'entreprise et de la presse a été peu appréciée.
Le public l'a d'abord chahutée et, tapant dans les mains, lui a en quelque sorte signifié d'abréger. Se méprenant sur le sens de ces fausses acclamations, Maryse Joissains s'est crue... encouragée à poursuivre. C'est alors que le même public a commencé à produire quelques sifflets à son endroit, au point que le maître de cérémonie lui a fait comprendre qu'il fallait qu'elle mette un terme à son intervention. Elle a persisté, lançant "on ne m'empêchera pas de dire ce que j'ai envie de dire !"
Au micro, Jean-Noël Guérini, lui, a fait court. Mais il n'a pas manqué l'occasion de se payer la tête du maire d'Aix : "C'est ça, l'efficacité politique, madame Joissains !" Bref, les Aixois ne peuvent plus ignorer à quel point Maryse Joissains les représente dignement, même hors la ville.
Miroir, miroir, dis-moi que je suis la meilleure
Dans sa très longue interview publiée samedi dans "La Provence", Maryse Joissains, connue pour se vanter d'être modeste, s'est lâchée comme jamais.
A la question : "Députée, maire, présidente de la CPA… ça ne fait pas un peu trop pour une seule femme sur une longue période ?", elle n'a rien trouvé de mieux à répondre que ceci : "Non et je crois l'avoir démontré. J'ai été bien présente sur mes trois mandats depuis que je les ai et je me sens encore de les assumer quelques années, d'autant que je peux encore rationaliser mon organisation de travail et renforcer l'équipe autour de moi pour ne rien négliger."
Evidemment, parler de soi en ces termes ne peut relever que de la coquetterie, de rien d'autre… Mais la suite de sa réponse est venue invalider mon opinion bienveillante. Commentant l'idée qu'elle se fait d'elle-même, elle y est allée d'un couplet qui, depuis, a dû lui faire changer de pointure de chaussures, côté des chevilles.
"D'abord, parce que j'estime être plus intelligente, plus compétente, plus expérimentée et plus travailleuse que mes adversaires. Ensuite, parce que je considère mes mandats comme un sacerdoce. Pour les assumer, j'ai renoncé à tout le reste. Je ne m'accorde qu'un bref repos en été. Le reste, c'est tout pour la ville, le pays d'Aix et l'Assemblée, jour et nuit."
Nous, qui la voyons à l'œuvre depuis six ans, savons qu'elle n'arrive pas à mener toutes ses responsabilités de front.
Comme je l'ai raconté à plusieurs reprises ici même, et je suis loin d'être le seul à l'avoir observé, j'ai constaté qu'elle ignore très souvent la teneur de nombreux dossiers. Alors, elle s'embarque dans des discussions erronées.
Lorsqu'on le lui fait remarquer elle est obligée de faire appel aux fonctionnaires placés derrière elle pour obtenir les renseignements qu'elle aurait dû connaître. Certes, elle rectifie ses propos antérieurs mais se trouve toujours une excuse : "Je n'avais pas compris…", "on m'avait mal expliqué…", "j'ai confondu…", je peux pas tout savoir…"
Je reconnais bien volontiers que je ne fais personnellement rien pour l'aider, notamment en relevant systématiquement ses déclarations imprécises, ses contradictions flagrantes ou ses mensonges. Je suis même forcé parfois de lui rappeler quand un dossier nécessite un vote ou non, sans parler des obligations de base à respecter dans le déroulement de l'ordre du jour.
Conclusion : on dit que certaines personnes se trouvent si belles que le miroir se casse. Plus de doute, Maryse Joissains possède elle aussi un miroir mais ce n'est pas pour… réfléchir.