Logement à Aix et en Pays d'Aix : Tout reste à faire
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Aix est à la traîne.
Pas de Plan local de l'urbanisme, clé du développement et de la maîtrise des territoires.
Pas de Plan local de l'habitat ambitieux, outil essentiel pour la construction de logements répondant à la diversité des demandes.
Pas de réserves foncières, nerf de la guerre pour tasser le prix des terrains.
Pas d'édification de logements sociaux publics, moyen primordial pour accueillir les familles ou les étudiants les plus modestes.
Mauvaise gestion de l'Office public Pays d'Aix Habitat, fer de lance d'une démarche sociale retombée en jachère. Pour preuve, les multiples plaintes de locataires liées à l'explosion inexpliquée des charges qu'on leur réclame.
Découragement néfaste pour l'économie. Faute de pouvoir loger leurs cadres et leurs salariés à bon prix, de nouvelles entreprises évitent notre territoire. D'autres installées ici depuis longtemps le fuient.
Rabougrissement de notre vocation universitaire. Sans offres suffisantes de logements, nos étudiants vident nos campus et rejoignent Marseille.
Les exemples du déclin sont légion.
Alors que, depuis six ans, elle tient tous les leviers de la décision sans les actionner, Maryse Joissains porte une lourde responsabilité face à la situation catastrophique du Pays d'Aix en général et d'Aix en particulier.
Qu'on ne vienne pas nous dire que l'on n'y peut rien.
La dynamique de développement enclanchée dans les années 90, qui a vu près de 10.000 habitants nouveaux et des milliers d'entreprises nous rejoindre, a été freinée, à la fois par manque de volonté politique et par inaptitude à relever les défis.
En matière de carence de logements, Aix a malheureusement fini par coller à la triste image de notre pays.
Ce qu'en dit la Fondation Abbé Pierre
Il y a quinze jours, la Fondation Abbé Pierre a estimé que, malgré la relance de la construction de logement en France, la situation est "préoccupante". "L'effort de construction" s'est orienté vers "les catégories sociales aux ressources les plus élevées", note-t-elle, alors que plus de 1,3 million de demandes de logements sont en attente.
Or, ajoute-t-elle, "la demande sociale est à ce jour particulièrement forte, avec plus de 1.300.000 dossiers en attente". Et selon l'association, "seuls 35.000 logements véritablement sociaux (...) ont été bâtis en 2006".
"Cette grave distorsion entre l'offre produite et les besoins des ménages est par ailleurs aggravée par une baisse sensible de la mobilité au sein du parc social", poursuit la Fondation Abbé Pierre.
Ainsi, entre 2001 et 2006, "le 'turn over' a chuté de manière spectaculaire, contribuant ainsi à réduire l'offre disponible. Durant cette période, le taux de mobilité est passé de 11,4% à 9,4%, ce qui équivaut à restreindre cette offre de quelque 90.000 logements, soit près de trois ans de construction au rythme actuel".
"La relance de la construction est, dès lors, trompeuse", souligne la Fondation. "Les tendances actuellement constatées ne laissent aucunement entrevoir une résolution de la crise, mais bien plutôt une aggravation. Si elles venaient à se confirmer, la situation du logement en France connaîtrait une évolution dramatique pour nombre de ménages en recherche d'une solution à leur besoin".
Voilà, tout est dit. Tout est à faire.