Les calculs et les cailloux de Joissains
Démocratie sous hypnose
Le dernier conseil municipal a eu lieu le 9 juillet et comportait 125 dossiers. Le prochain, prévu le 22 octobre, interviendra donc trois mois après. Et le suivant le 17 décembre, soit encore deux mois après. On peut d'ores et déjà imaginer la somme de travail à abattre. Deux séances pour un semestre, à qui la faute ? Et on entendra encore une fois Maryse Joissains prétexter qu'il faut aller vite "pasque j'ai pas envie de finir à quatre heures du mataing". Ce qui veut surtout dire : pas la peine de débattre.
A l'évidence, le maire a décidé de couper court à toute discussion publique et démocratique sur sa politique à la veille des échéances électorales. Faut-il qu'elle ne soit pas sûre d'elle-même pour craindre une critique de sa gestion. J'y vois là un manque de courage et une ruse triviale pour tenter d'endormir les Aixois.
On m'a chuchoté que le maire aurait l'intention de ne tenir aucun conseil municipal après celui de décembre, qui serait donc le dernier du mandat alors que les élections n'auront lieu qu'en mars !
On voudrait mettre la ville en sommeil et les Aixois sous hypnose qu'on ne s'y prendrait pas autrement. A surveiller…
Coups de règle
Si les conseils municipaux sont de fait réduits à la portion congrue, Maryse Joissains, elle, ne manquera pas de s'adonner à de prenantes et saines occupations jusqu'en mars, ne serait-ce que pour tenter de trouver au rayon bricolage les moyens de remettre de l'ordre dans son équipe UMP. Les dissidences n'y ont jamais été aussi nombreuses qu'en cette période.
Certain(e)s élu(e)s proches du maire me confient qu'ils ne portent pas Bruno Genzana dans leur cœur, loin s'en faut, et qu'ils feront tout pour lui "faire perdre la cantonale". D'autres évoquent Stéphane Salord et n'hésitent pas à trancher : "Lui, quoi qu'il fasse, il est mort. Il ne sera pas avec nous". Plus révélateur de l'ambiance en mairie, on ne peut pas.
Comptes à rendre
Maryse Joissains va aussi devoir batailler ferme encore quelques longues semaines face à deux situations qui peuvent se jouer à quitte ou double.
Parviendra-t-elle à rendre crédible sa défense dans le cadre du recours en annulation de son élection législative déposé contre elle auprès du Conseil constitutionnel et de la Commission des comptes de campagne et des financements politiques ? Le dossier fait toujours partie du paquet des 54 recours restants en instance sur les 592 reçus par la haute juridiction. La décision devrait être connue bientôt.
Enfin, l'annonce de l'arrivée de la Chambre régionale des comptes à Aix va demander une mobilisation permanente du maire sur plusieurs mois. Maryse Joissains devra se plier aux questions des magistrats et produire tous les éléments qui lui seront réclamés pour éplucher sa gestion.
On comprend mieux maintenant pourquoi la future candidate semble être plus préoccupée par le grand ménage à faire que prompte à organiser le petit manège des conseils municipaux…