Qui sera maire d'Aix en 2008 ? (5…)
A Aix, ces 40 dernières années, aussi paradoxal que cela puisse paraître, au total, la gauche a exercé le pouvoir municipal pendant 23 ans et la droite seulement 17.
Après la très longue période du maire Henry Mouret, élu de 1945 à 1967, le socialiste Félix Ciccolini a exercé deux mandats jusqu'en 1978. Ce fut une période où Aix se distingua par une succession d'annulations des élections.
En 1983, année où fut appliquée la réforme du mode de scrutin voulue par François Mitterrand, permettant à l'opposition d'être représentée, deux listes de gauche, l'une menée par Jean-Pierre Rozan, socialiste qui a ensuite rejoint le RPR (!) et l'autre par l'avocat Yves Kleniec, plus à gauche, ont été battues mais ont obtenu 14 élus.
La gauche est revenue à la mairie pour deux mandats, de 1989 à 2001, grâce à Jean-François Picheral qui fut le premier adjoint de Félix Ciccolini. Les mandats des deux maires de gauche n'ont pas eu à souffrir de remous politiques internes saillants.
Sur ces bases, Aix a connu deux périodes de mutations et de renouveau démographique et urbanistique. L'arrivée des rapatriés d'Algérie a accéléré la construction d'Encagnane et le lancement de l'urbanisation du Jas de Bouffan. Les années 90 ont été fastes pour le développement économique qui a vu plus de 10.000 habitants s'installer à Aix et qui a permis de promouvoir une politique d'équipements structurants.
Aujourd'hui encore, l'essentiel des grands projets qui trouvent leur achèvement (centre chorégraphique, salle de spectacles, musée Granet, Sextius-Mirabeau…) ont été décidés et lancés par Jean-François Picheral.
Et maintenant que va faire la gauche ?
L'analyse objective des conditions de chaque victoire de la gauche montre que les Aixois ont fait confiance à des équipes positionnées à gauche et au centre par le biais de représentants de la société civile, porteuses de grands projets de développement économqiue, urbanistique, culturel et social.
Pour 2008, et après les évolutions politiques des élections nationales que nous venons de vivre, la question sera de savoir si ce schéma est toujours viable pour une reconquête de la mairie.
A ce jour, deux voies se dessinent : l'une visant une union de toute la gauche, prônée par Alexandre Medvedowsky, et l'autre souhaitant une alliance transversale avec la gauche, le centre et la société civile, défendue par Michel Pezet, soutenu par Jean-François Picheral et André Guinde.
Les autres formations de gauche (PRG, Verts, PCF, extrême gauche) n'ont pas fait connaître leurs préférences officielles. Quant au MoDem, le positionnement de François-Xavier de Peretti, candidat déclaré à la mairie, aura une importance déterminante pour la dynamique qui pourrait s'engager contre la municipalité sortante.
En résumé, pour l'ensemble des forces de gauche, du centre et de droite, s'achemine-t-on vers une triangulaire ou plus ? Y aura-t-il une ou deux listes à gauche, une ou deux listes à droite ? Le centre, lui, semble bien devoir être l'arbitre…
On me permettra d'ajouter ici, à titre personnel, que j'ai connu les six maires de l'ère moderne et siégé dans les trois dernières municipalités mais toujours du même côté. On m'autorisera aussi à exprimer ma profonde gratitude et ma sincère amitié à l'endroit de deux grandes personnalités qui me sont chères et auprès desquelles j'ai beaucoup appris. Je dois au bâtonnier Yves Kleniec de m'avoir accordé le premier sa pleine confiance et à Jean-François Picheral de m'avoir fait l'honneur de pouvoir servir à ses côtés.
(La série "Qui sera maire d'Aix en 2008 ?" comporte 5 articles datés du 19 au 23 juin. Evidemment, je ne manquerai pas de publier d'autres articles au fil des jours en fonction l'activité liée aux municipales.)