Parisot, frappée de stupeur… mais pas scandalisée
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"Comme beaucoup de Français j'ai été frappée de stupeur quand j'ai entendu le montant des indemnités de départ de certains dirigeants", a affirmé, sur France Inter, la présidente du Medef qui s'oppose cependant à toute législation sur le sujet, au moment où les "parachutes dorés" versés à de grands patrons limogés ont provoqué des réactions de la part des candidats à l'élection présidentielle.
"Mais j'ai été aussi stupéfaite par le déferlement d'anathèmes, d'ignorance, de démagogie qui a suivi la révélation de ces différentes affaires. Les questions posées sont légitimes, les réponses apportées sont des erreurs", a-t-elle poursuivi.
"Je comprends qu'on se pose des questions, je comprends qu'il puisse y avoir un doute sur la légitimité de ces indemnités. Mais ce que je sais également c'est que je ne dispose pas (...) et le grand public non plus, et les candidats à l'élection présidentielle non plus, des éléments, c'est-à-dire des faits, des données, des historiques, des chiffres, des comparaisons qui permettent de dire si oui ou non ces indemnités sont justifiées. Seuls le conseil d'administration et l'assemblée générale des actionnaires sont capables de dire si ces indemnités sont justifiées", a-t-elle estimé.
A propos de Forgeard (EADS), et avec beaucoup d'estomac, elle a proféré : "Est-ce que vous savez vraiment si c'est son action qui a conduit (aux) difficultés" d'EADS ?" Elle a cependant jugé "bien" qu'il y ait un "débat", sur ce cas, dont elle a admis qu'il "troublait" les esprits, dont le sien.
Elle a lancé "un appel solennel" à tous les conseils d'administration des grandes entreprises françaises, et en particulier aux comités de rémunération issus de ces conseils, pour qu'ils respectent "scrupuleusement" les recommandations émises en janvier 2007 par le Medef en la matière.
"Il faut que les comités de rémunération soient composés d'administrateurs indépendants", a-t-elle souligné. "Partout où ce n'est pas le cas, je demande à ce qu'il y ait une mise en conformité (...) EADS n'a pas un comité de rémunération composé majoritairement d'administrateurs indépendants."
En revanche, contrairement à Sarkozy, qui a promis une loi pour interdire les "parachutes dorés", Laurence Parisot a estimé qu'il fallait éviter de légiférer sur cette question. "Cela mettrait en cause l'attractivité de la France", a-t-elle expliqué. "C'est un frein immédiat à notre capacité à attirer ou à conserver les talents chez nous", a-t-elle renchéri.