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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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21 mars 2007

Aïe, je n'aimerais pas être à leur place

liberation

Dans la chronique Rebonds de Libération du 20 mars, Pierre Marcelle a écrit un article au fer rouge pour dire ce qu'il faut dire. Pour vous en faire savourer la pulpe, j'en ai extrait deux passages particulièrement frappeurs comme je les aime. A déguster lentement, jusqu'au bout…

Raymond, Simone, François…

Flottent dans cette campagne des remugles troublants, queues d'objets potentiels ayant tout pour devenir affaires, mais à propos desquels il semble acquis qu'on ne s'attardera pas. Ainsi des non-dits immobiliers du candidat d'à peu près toutes les droites. Le Canard enchaîné a posé, à propos de Nicolas Sarkozy et de certain promoteur de l'île de la Jatte, des questions auxquelles il ne fut pas répondu ; furent publiés des documents, précis, que nul porte-parole ne réfuta, ni a fortiori le principal intéressé (si j'ose dire). Le Canard, depuis, nasille dans un désert.

Ces questions de gros sous, comme disent ceux qui n'ont pas besoin de les compter, seraient donc d'une vulgarité telle qu'elles ne souffriraient pas qu'on s'y salisse la langue ; celle des candidats, bien sûr, celle des journalistes, dit-on, mais celle aussi ­ hélas, eh oui... ­ des "vraies gens", purs, vertueux et très soucieux d'éthique, mais dont on ne sache pas qu'ils aient jamais trop mégoté leurs suffrages à leurs élus enrichis, et même personnellement enrichis, par des trafics divers (Patrick Balkany, par exemple, bien élu et réélu après sa condamnation pour prise illégale d'intérêts. De ce que l'aujourd'hui encore député maire de Levallois-Perret réclame au Trésor public la remise gracieuse de ses dettes, qui s'émeut ?).

Et puis, y a l'autre... L'autre relent... Je parle de Raymond Barre, et du procès en antisémitisme que lui fit dans Claude Lanzmann (Libération du 6 mars). Et certainement fallait-il que s'y collât le réalisateur de Shoah pour réveiller (Oh, à peine...) quelques souvenirs, sinon une mémoire.

Le temps s'y prête, pourtant. Papon vient de casser sa pipe et Chirac de faire des adieux dans un bilan dont ne restera pour l'histoire (pour les manuels, surtout) que son discours à propos de Vichy, capitale de l'Etat pétainiste français ; et Lucie Aubrac disparaît, mais il faut à Simone Veil une semaine pour prendre ses distances d'avec le Commissariat aux... pardon, le ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration de Nicolas Sarkozy.

Mais d'où vient que les sorties de Barre ne suscitent que la réprobation trop polie d'une inconscience ou d'un inconscient ? Serait-ce dû à l'indulgence qu'on accorde aux vieillards, à la prescription octroyée aux retraités des lambris, ou à la simple charité chrétienne ? Cette dernière, plutôt...

Dans l'antisémitisme que chantonne Raymond Barre, Jésus revient parmi les siens et l'absout. Car il en va de l'antisémitisme comme du cholestérol : il y a le bon et le mauvais. Le mauvais, c'est le nouveau : celui des "gauchistes extrémistes", qu'il veut pourfendre, qui ne confondent pas l'Etat d'Israël avec la judéité. Pour l'ancien, dont le très catholique Bernanos disait que Hitler le "déshonorait", l'époque est moins regardante. Raymond Barre monte ce cheval de retour avec des gants de pécari. Moins "séducteur" que chez Morand, certes, mais de beaux restes, tout de même, et de tradition bien assise.

Quant à Bayrou, s'il n'est partout, on a cru apercevoir son essence apostolique juchée sur un tracteur, labourant la glèbe œcuménique, brisant les mottes de droite et les mottes de gauche pour tracer l'éternel sillon d'une union nationale, sinon d'une révolution.

Allègre et Besson, les voyageurs sans ambages

Et si ces déclarations synchrones de Claude Allègre et d'Eric Besson étaient surtout affaires d'hormones et de vanité blessée ? Allègre, donc, décrète qu'il ne votera pas Royal. Votera-t-il seulement ? N'en dira pas plus. Bougonne de confuses "convictions personnelles de scientifique" et nous dit de nous démerder. Bien... On fera sans lui.

Allègre, on connaissait, Besson, on découvre. L'ex-chargé de l'économie au PS nous fit le mois dernier une sortie nerveuse et bruyante que de zigzagantes accointances avec Sarkozy ne contribuèrent pas à rendre pédagogique. Aujourd'hui, il imprime sa bile dans un livre d'entretiens. Besson non plus ne votera pas Royal, au premier ni au second tour. "Sauf, évidemment (sic), si elle était opposée à Jean-Marie Le Pen." M. Besson est bien bon.

En attendant, il fait tout pour qu'elle n'y soit pas. En ce domaine, il amènera les mieux disposés à son endroit (je n'en suis pas) à se demander d'où il parle, et pourquoi si tard. Son libelle dépeint Ségolène Royal en intrigante harpie, cuisinière de "quelque chose de poisseux et consensuel", saturnienne Mère Ubu "que sa propre gloire motive", qui "use et abuse de démagogie", "instrumentalise le féminisme" et "construit un pouvoir personnel". Rien moins !

Il parle "sans passion aucune" (sic), éructe de plus belle un réquisitoire effarant que sa seule parole prétend étayer. Et c'est si pesant et si vulgaire qu'on se prend soudain à se demander ce qu'il prit vendredi au Monde de reproduire, de ces crachats haineux, une page entière.

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