Sonder ou (se) tromper ?
Pourquoi leur arrive-t-il de se tromper ? (5) Avant d'aborder les erreurs liées à la technique même des sondages, il faut commencer par pointer un élément qui renforce la méfiance vis-à-vis des sondages : la présentation inexacte des résultats par les hommes politiques qui les citent et les journalistes qui les présentent. Ces derniers préfèrent d’ailleurs se charger de communiquer les résultats de manière claire et animée, plutôt que de confier cette tâche à des sondeurs souvent techniques, précautionneux et finalement ennuyeux. Le manque de rigueur dans l'énoncé des résultats s'exprime de plusieurs manières : -- les questions posées sont souvent mal retranscrites, alors que l'on sait très bien que les chiffres donnés ne valent que pour la question posée. Ainsi, lorsque l'on demande aux Français s'ils ont une bonne opinion d'une personnalité, cela ne signifie pas que ceux qui répondent positivement vont voter pour cette personnalité, son parti ou sa tendance politique. -- la mauvaise maîtrise de la notion même de pourcentage se traduit par des raccourcis surprenants : on additionne des pourcentages qui portent sur des bases différentes ; on compare également des évolutions sur des éléments non comparables. C'est ainsi qu'on arrive à dire que l'on a gagné des électeurs d'un suffrage à l'autre alors qu'en valeur absolue, le recul est très important. Inversement, lorsqu'il s'agit de mentionner un nombre d'électeurs, on applique le pourcentage de votants sur l'ensemble de la population, pour obtenir des valeurs marquantes (10% de votes ne représentent pas 6 millions de bulletins de vote). -- enfin, très peu de précautions sont prises dans l'énoncé des chiffres. Certains pourcentages sont donnés avec jusqu'à deux chiffres après la virgule, ce qui est complètement ridicule lorsque l'on sait que la marge d'erreur se situe au minimum à 2% sur un échantillon de 1000 personnes.