SDF : un toit, pas une toile
Le journal La Marseillaise, qui mérite bien sa maquette rénovée pour un contenu toujours aussi consistant, rapporte les propos étonnants du maire sur la situation des sans-abri. Selon elle, "il y a assez de places pour accueillir les SDF à Aix. Nous n'avons jamais été en rupture." Elle ajoute : "Ils devront partir quand on leur aura offert un accueil à chacun."
De deux choses l'une, ou bien il y a assez de places et on se demande pour quelle autre raison les SDF sont à la rue, ou bien il n'y en a pas assez et c'est pour cela qu'ils sont dehors.
On croit comprendre que, au-delà d'un hébergement, les SDF souhaitent pouvoir être pris en considération et être traités comme des personnes humaines. Ils demandent la réouverture le Maison de la solidarité qui a été démantelée par la mairie. Ce mot "maison" a bien un sens quand même !
Puis, le maire se laisse aller à des penchants qui manquent un peu de dignité : "Les places d'accueil seront réservées aux gens d'ici. Je ne veux pas qu'il y ait des gens d'ailleurs. Les autres maires doivent aussi faire leur boulot." Comment des SDF pourraient-ils justifier qu'ils sont Aixois ou non, puisque en majorité ils n'ont pas… d'adresse permanente ?
Enfin, si le problème est de trouver une solution dans d'autres lieux d'accueil qu'à Aix, pourquoi n'exerce-t-elle pas son rôle de présidente de la Communauté du Pays d'Aix pour réunir les maires et examiner la situation globalement ? Est-ce mission impossible ? Son téléphone a-t-il gelé ? Non, vraiment, on nage dans l'absurde.