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le Blog de Lucien-Alex@ndre CASTRONOVO
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  • Prof d'anglais retraité Sous-officier Armée de l'Air Président assos culture, éducation, social 1978-1989 Correspondant presse locale 1989-1995 Conseiller municipal liste Yves Kleniec 1983-1989 Adjoint liste Jean-François Picheral 1995-2001 Parti radical de gauche 1998-2008 Conseiller municipal liste Michel Pezet 2001-2009 Conseiller municipal liste Edouard Baldo 2014-2020 lucalexcas@aol.com
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9 décembre 2006

Sarkozy veut (nous) rouler sans Code

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Pour ou contre le travail le dimanche ? Faut-il brûler le Code du travail ? Où Sarkozy veut-il en venir ? Ces questions sont cruciales. Elles risquent de remettre en cause des conquêtes fondamentales. Celles qui ont jeté les bases des relations juridiques entre employeurs et employés, fixé les droits et des devoirs de chacun et établi le rôle de l'Etat et des forces syndicales.

Piétiner le Code du travail, en réclamer sa suppression, c'est tout simplement vouloir un retour à la loi de la jungle.

La droite n'a cessé de tailler en pièces la législation du travail. Sans répit, elle a créé des statuts de plus en plus précaires (bonjour le CPE !) pour le plus grand plaisir du MEDEF qui en impose toujours plus. Elle a multiplié toutes les formes d'emplois jetables. Elle considère que les salariés doivent faire des sacrifices et se contenter d'une obole.

A ses yeux, la féroce compétition économique ne peut se mener que sur le dos de ceux qui transpirent. Pas de ceux qui les font transpirer.

Sarkozy aboie qu'il faut travailler plus pour gagner plus. Au profit de qui ? Qu'il faut libérer les contraintes qui pèsent sur les employeurs. Et les salariés, ils ne subissent rien peut-être ? S'il faut travailler davantage pour bénéficier d'un salaire qui permette de faire face à une vie normale, n'est-ce pas avouer que le travail est mal payé ?

Sarkozy veut tout déréglementer. Il prône l'idée que chacun peut travailler tout le temps, sur la base du volontariat, dit-il. Et puis quoi encore ? Comment, sans aucune règle, les salariés pourraient-ils résister aux pressions et aux abus de toutes sortes surtout avec la peur de perdre leur travail ? "Vous ne voulez pas ? Alors, vous êtes licenciés !"

Il n'y a pas la mer à 500 mètres

Citons un exemple bien parlant. Tout le monde connaît Plan de Campagne. On peut y acheter tout ce qu'on veut. Cette très vaste zone commerciale, entre Aix-en-Provence et Marseille, est ouverte le dimanche, dans la plus pure illégalité.

Avec trois ou quatre autres du même genre en France, elle a instauré des conditions de travail d'une étrange logique. Ici, les grandes enseignes estiment qu'elles peuvent se passer d'appliquer le droit quand, par ailleurs, les mêmes, situées hors de ces zones, admettent le repos dominical.

De protocole en protocole, Plan de Campagne a réussi à tenir sous ce régime pendant quatre décennies ! Non pas parce que le Code du travail permet l'ouverture de certains types de commerces sous des conditions légales spécifiques mais parce que le laisser-faire a prévalu sous le masque de la défense de l'emploi.

Depuis quelques années, une bataille a pourtant été engagée. Après de longues péripéties procédurières menées par les associations de commerces aux intérêts opposés et sous la pression des syndicats qui veulent faire respecter la loi, des décisions de justice parfois contradictoires ou dilatoires sont intervenues pour la fermeture dominicale.

La réplique n'a pas tardé. Une tentative pour transformer le statut de la zone commerciale en zone touristique et de loisirs s'est fait jour. Mais, hic, la chose est impossible car il n'y pas la mer à 500 mètres ! Le Préfet en personne est entré en jeu. Le gouvernement a décidé d'arbitrer. Plan de Campagne aurait donc dû fermer le dimanche à partir du 1er janvier 2007.

Et puis, dernier rebondissement, Renaud Dutreil, ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat, qui avait juré que la loi serait appliquée sans faille, revient sur sa décision et prolonge le délai jusqu'en février. Ce faisant, il donne ainsi un nouveau délai aux vieilles méthodes qui ont créé la polémique. Belle inconséquence.

Plan de… cocagne

Pour maintenir l'ouverture en toute infraction, les uns et les autres ont mis en avant tous les "arguments". La prétendue envie des Provençaux de faire leurs achats le dimanche, le succès ininterrompu de la fréquentation, la diversité des services proposés aux clients et aux visiteurs.

Mais aussi les conséquences d'une fermeture avec la baisse des chiffres d'affaires avec plusieurs zéros, la perte d'emplois à coups de grosses centaines pour intimider et faire pression (en vérité, beaucoup d'emplois d'étudiants et de contrats à durée déterminée…).

En pareilles circonstances, les partisans de l'ouverture ont usé de tous les cynismes que le profit peut motiver. Y compris se moquer des emplois précaires, des horaires tardifs et éclatés des salariés flexibilisés à fond, du renouvellement incessant des employés toujours recrutés au bas de l'échelle et donc avec un moins que rien de salaire et sans aucune perspective de promotion. Avec, en prime, si l'on ose dire, l'expérimentation de la casse du Code du travail pour mieux l'étendre ailleurs.

Peu importe aussi que des enseignes poussent beaucoup de gens modestes au surendettement à coups de matraquage publicitaire dans les boîtes aux lettres et dans la presse, conditionnant ainsi les esprits au point de leur faire croire qu'aller dépenser constitue une sortie dominicale… enrichissante. Cette vision-là, c'est l'anéantissement du droit à la vie de famille, du droit des individus à disposer de leur temps libre comme bon leur semble.

Ah, oui bien sûr, on trouve bien ici des cinémas, des restaurants, des fast-foods, des bars, des attractions, des parkings géants, des garderies, mais… pas de théâtre, de musée ou de bibliothèque, par exemple.

Au jeu des intérêts bien compris, la Communauté d'agglomération du Pays d'Aix et la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole y sont allées de leurs armes. La CPA ferraillant pour que la taxe professionnelle, qu'elle encaisse actuellement et qu'elle ne veut pas perdre, n'aille pas dans l'escarcelle de Marseille, qui voudrait bien en récupérer une bonne partie car la ville est au bord du gouffre budgétaire.

Oui, décidément, à tous points de vue, Plan de Campagne, c'est un vrai pays de cocagne. Où il ne manque plus que les pompes funèbres pour enterrer le Code du travail et y faire une croix dessus à n'importe quel prix.

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